À noter : fermeture anticipée à 15 h de tous les sites de la BnF les mardis 24 et 31 décembre.
Pour rappel, tous les sites de la BnF sont fermés les mercredis 25 décembre et 1er janvier.
L’Ouvroir de Littérature Potentielle, fondé en 1960 par Raymond Queneau, écrivain amateur de mathématiques, et son ami et complice François Le Lionnais, mathématicien passionné de littérature, n’est pas un mouvement littéraire, mais un atelier de littérature expérimentale, ce qui explique peut-être sa longévité.
L’Oulipo s’oppose dans sa conception de la littérature aux deux illusions que sont l’engagement sartrien et l’écriture automatique surréaliste, pour s’inscrire dans la lignée de grands précurseurs qu’il nomme avec humour « plagiaires par anticipation », des troubadours à Raymond Roussel, en passant par Villon, Racine, les Grands Rhétoriqueurs ou les Parnassiens. Pour les oulipiens, la création littéraire est en effet avant tout un travail sur la forme et un jeu avec le langage. L’écriture se nourrit de règles et de l’exploration méthodique des potentialités de la langue ; le recours à des contraintes formelles la rend paradoxalement plus libre.
Au fil de réunions régulières, le groupe s’est renouvelé par cooptations successives et a depuis plus de cinquante ans engendré de nombreux textes, collectifs ou individuels, qui mêlent, souvent de manière très réussie, logique, humour et charme poétique. À travers les multiples lectures, ateliers d’écriture et émissions de radio qu’il anime, un large public peut pratiquer les contraintes et éprouver leur incontestable efficacité pour écrire comme en jouant et diminuer l’angoisse de la page blanche.
Oulipo. la littérature en jeu(x)
OULIPO, ouvroir de littérature potentielleCatalogue de l’Exposition présentée par la Bibliothèque nationale de France à la Bibliothèque de l’Arsenal du 18 novembre 2014 au 15 février 2015. Textes réunis par Camille Bloomfield et Claire Lesage. Paris, Bibliothèque nationale de France ; Gallimard, 2014. 207 p.
Pour la première fois, l’Oulipo a fait l’objet d’une exposition rétrospective Oulipo. La littérature en jeu(x) : de la constitution du groupe aux contraintes utilisées et aux œuvres produites, la BnF y a présenté plus de 300 documents, dont de nombreux inédits.
L’Oulipo à l’Arsenal
En 2005-2006, le fonds Oulipo, jusqu’alors hébergé chez Marcel Bénabou, Secrétaire Définitivement Provisoire, est mis en dépôt à la Bibliothèque de l’Arsenal : une collection importante de livres, de périodiques et de boîtes d’archives manuscrites et dactylographiées, constituée par les secrétaires successifs depuis le début de la vie du groupe (1960), et complètement inconnue du public. Elle vient rejoindre les fonds d’oulipiens qui y étaient déjà présents : celui de Georges Perec (fonds privé et fonds de l’Association Georges Perec, à l’Arsenal depuis 1983), et ceux, donnés à la BnF, de Jacques Jouet (dons réguliers depuis 1999), Noël Arnaud (depuis 2003), Jacques Bens (2004). Les liens entre l’Arsenal et l’Oulipo continuent à se nouer puisque certains fonds ont été ajoutés depuis : celui de François Caradec (2009) et plus récemment celui de Paul Fournel, actuel président du groupe (2014).
Disponible en ligne à l’adresse http://www.oulipo.net/, le site de l’Oulipo est une mine d’informations sur l’histoire et les actualités du groupe et de ses quarante membres, les contraintes qu’ils mettent en œuvre, etc.