Lettre du CCFr nº 38 (mai 2021)
Cap plein ouest pour la Base patrimoine.
Suite au chargement du CCB, 200 000 notices bibliographiques bretonnes, tous établissements confondus, sont consultables, accompagnées de la création de nombreuses notices de fonds. Cette opération, majeure, effectuée fin 2020, signifie globalement une augmentation d’un tiers du nombre de références pour la région Bretagne.
Avec les différents formulaires de recherches offerts par le CCFr, il est possible d’explorer toutes ces ressources régionales et d’affiner des listes de résultats. En croisant certains critères, en utilisant les index ou facettes des domaines, particularités d’exemplaires, ville, date, thème, auteur, provenance, type de fonds, l’utilisateur peut rebondir de la Base patrimoine au Répertoire.
La recherche cartographique offre aussi une localisation très précise et informative des fonds et établissements bretons recherchés.
Le CCFr a rencontré…
Que représente le versement breton dans le CCFr ?
Ce que nous vous avons livré récemment sont les références de 19 fonds de 16 bibliothèques municipales et médiathèques intercommunales participantes au Catalogue Collectif breton (CCB). Y sont incluses celles de la bibliothèque patrimoniale (fonds de l’ancienne école Centrale), abritée par le lycée Emile Zola à Rennes, riches de confiscations révolutionnaires, avec certaines collections des Archives municipales ainsi que celles de la ville de Vitré. Cet ensemble documentaire rejoint les fonds bretons des bibliothèques municipales de Saint-Brieuc et Brest antérieurement référencés sur la Base patrimoine et historiquement sur le portail de la BMVR de Rennes.
Les collections, à dominante bretonnante, bien sûr, livres imprimés principalement, s’inspirent de l’histoire locale, de spécificités linguistiques, géographiques et sociales voire touristiques, via un exceptionnel choix de documents, monographies diverses et archives. L’ensemble offre un tableau varié avec mélanges de titres anciens, locaux, voir contemporains.
Des collections de livres d’artistes, suite à des volontés coopératives d’acquisition, aux thématiques variées, enrichissent le tout avec la présence de certains manuscrits. S’y illustrent également des figures littéraires telles François-René de Chateaubriand, Emile Souvestre, Tristan Corbière, Max Jacob à Quimper ou Louis Guilloux à Saint-Brieuc. Des évènements précis sont, d’autre part, retracés au gré des notices, naufrages, révolutions, incendies, voyages maritimes, expéditions…
Quelles en étaient les attentes ?
Fondé en 2001, le CCB a le même âge que le CCFr. La situation actuelle est donc le fruit du travail conséquent d’un collectif régional et de l’équipe de la Bibliothèque des Champs Libres, qui le pilote depuis l’origine. Il s’est constitué d’apports successifs, d’opérations de catalogage, de rétroconversions diverses de fonds anciens, locaux et spécialisés suite à de longs inventaires in situ, de retraits, d’arrivées, de découvertes de collections originales. Ces fonds représentent beaucoup pour l’histoire locale, l’identité communale et la pérennité d’une langue régionale : leur traitement et présence en ligne, amplifiés par le CCFr, sont d’autant plus cruciaux.
Notre satisfaction première est d’avoir ainsi offert de la visibilité à des ensembles documentaires rares et méconnus qui vont pouvoir être explorés de manière efficace dans le CCFr avec des résultats pointus et probants. Ce récit, par exemple du Naufrage du brick français La Sophie datant de 1821, répertorié à la bibliothèque municipale de Fougères, a gagné sa place en pleine lumière avec des références immédiatement accessibles.
Nous vivons la première étape d’un autre chantier qui consistera à enrichir les notices du Répertoire, lier les collections entre elles et assurer la continuité de l’opération dans le temps. Le gros travail de mise à jour effectué par tous et entretenu sur le CBB a permis cette collaboration finale, l’entité régionale de fait est préservée, encouragée. Et en même temps, nous obtenons cette chance de changer d’échelle par le jeu des sous-ensembles existants et passons à un autre niveau, national, celui du CCFr.
Quels autres axes concrets de valorisation pour le patrimoine écrit en région et à Rennes ?
Depuis 5 ans, le blog Mille-Feuilles de Bretagne est une vitrine vivante du patrimoine régional. Fruit d’un travail collaboratif, il est alimenté régulièrement par les coups de cœur et actualités de nos partenaires et expose les trésors conservés. En 2020 il a pu, par exemple, s’enrichir de 55 contributions illustrant aussi bien les pépites de la Médiathèque de Saint-Malo que le destin d’un imposant Dictionnaire chinois-français-latin de 1813, présent ici à Vannes ou à Lamballe. En ce qui concerne les manuscrits bretons, l’état des lieux effectué en 2018 se finalisera avec un signalement sur le Catalogue général des Manuscrits.
À la BMVR de Rennes, une nécessaire mise à jour de toutes nos notices sur la Base patrimoine a ciblé très récemment des fonds spécifiques et anciens tels ceux d’Henri Pollès, des factums, des incunables et des fonds allant du 16e au 21esiècle avec certains titres visibles sur Les Tablettes rennaises. Des présentations de documents remarquables réalisées sous forme de conférences deux fois par an, ré-écoutables sous formes de podcasts en ligne, permettent à notre public d’approfondir la découverte de ce patrimoine.
Le bateau des sorcières de Gustave Toudouze, 1898.
Par les champs et les grèves de Gustave Flaubert avec 53 eaux-fortes originales d’Henri Jourdain, 1924.
La côte, recueil de chants celtiques de Max Jacob, 1927, avec 17 aquarelles de l’auteur.
Les Amours jaunes de Tristan Corbière, édition originale de 1873.
Le foyer breton : traditions populaires, d’Emile Souvestre,1844
Le monde tel qu’il sera, première dystopie française se situant en l’an 3000 d’Emile Souvestre, 1846.
À lire le billet de blog Gallica : Emile Souvestre (1806-1854).
Yroise, la bibliothèque numérique patrimoniale de Brest (du dispositif « Gallica Marque blanche »)
La Base patrimoine
À Chambéry, la médiathèque Jean-Jacques Rousseau remanie la composition de ses fonds patrimoniaux en livrant plus de 120 000 nouvelles notices dont la plupart sont numérisées sur le portail Camberi@.
À Nîmes, pour la bibliothèque Carré d’art, ce sont plus de 122 000 notices qui enrichissent la Base, issues de fonds variés comme celui sur la tauromachie avec des affiches contemporaines de férias. Sans oublier l’exceptionnelle Bibliothèque hébraïque de la Synagogue, ensemble rare d’hébraïca, Bibles, Talmud et livres de prières.
À Poitiers, 140 000 notices sont rechargées avec également pour Angers et Moulins Communauté des révisions plus que conséquentes.
La médiathèque d’Arles livre des trésors inédits avec plus de 26 000 notices. De nombreux documents dans le fonds local concernent le séjour arlois de Vincent Van Gogh en 1888-1889. S’y ajoutent : la tauromachie et la fauconnerie, cartes et plans du fonds ancien ainsi qu’une collection incontournable de photographies numérisées du 19ème siècle via des fonds très originaux tels les collections Pichot, Chiavary, Gautier-Descottes.
La bibliothèque du Musée basque de Bayonne présente son fonds basque riche de nombreuses pastorales souletines numérisées sur Bilketa, portail des fonds documentaires basques de la ville de Bayonne.
Actualités des Manuscrits (CGM)
Des archives inédites de Guillaume Apollinaire, deux ans après la commémoration du centenaire de sa mort, viennent d’être signalées par la BHVP dans le Catalogue général des Manuscrits (CGM). Elles permettent de pénétrer dans son intimité et celle de son œuvre, regroupant tout un ensemble de documents. S’y ajoutent des objets divers, correspondances, souvenirs personnels et meubles provenant de son appartement parisien qu’il occupa jusqu’à sa disparition. Ainsi on peut imaginer le poète, assis à sa table de travail, roulant une cigarette avec son papier « Les dernières cartouches », à l’étui illustré de publicités de l’époque, prêt à parcourir une lettre signée de Jean Cocteau.
Une série très complète d’inventaires sur les éphémères a aussi été publiée et révèle des documents émanant d’expositions universelles et internationales (1855-1937) avec les menus de leurs banquets. D’autres documents, contestataires, proposent des tracts et journaux de la fin des années soixante, sur le cinéma, billets, invitations, coupures de presse ou des affiches de mai 1968.
À noter, toujours provenant du patrimoine écrit du réseau des bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris, à la Bibliothèque Marguerite Durand, les archives passionnantes de l’actrice féministe Delphine Seyrig et toute la correspondance manuscrite de Julie-Victoire Daubié, première bachelière de France en 1861, qui rejoignent le CGM et le Répertoire des Fonds.
À Bayeux, la médiathèque intercommunale « Les 7 lieux » a publié l’inventaire des manuscrits, tapuscrits, journaux, carnets et correspondance de l’écrivain J.-H. Rosny Aîné, considéré comme l’un des auteurs fondateurs de la science-fiction. Parmi les 28 dossiers le composant, est conservé le manuscrit autographe complet en 188 feuillets, très raturé et corrigé, du roman La Force mystérieuse. Paru en 1913 dans le magazine encyclopédique illustré Je sais tout, le récit inaugure plus précisément le courant « merveilleux-scientifique » du genre en racontant l’apparition d’un phénomène d’origine inconnue qui se met à affecter le comportement de la lumière et ses conséquences dramatiques pour l’humanité.
La bibliothèque du fonds ancien d’Avranches fait connaître le fonds Émile-Auber Pigeon (1829-1902) décrit dans le Répertoire. De façon récente, ses notices bibliographiques ont été chargées en Base patrimoine et l’inventaire de ses manuscrits, incunables et dessins publié dans le CGM.
Le chanoine Pigeon, ecclésiastique et historien de la Manche, a livré de très beaux carnets illustrés portant principalement sur l’histoire et les monuments de l’Avranchin, du Mont Saint-Michel et de sa baie, et plus largement des diocèses d’Avranches et de Coutances.
Non loin, la Médiathèque Charles de la Morandière à Granville, publie plusieurs inventaires de manuscrits dont des journaux de bord (du Génie en 1850), de navigation (aux Indes en 1769-1772) ou de mission (cahiers du lieutenant de vaisseau Max Le Vavasseur en 1905-1908) tandis que la bibliothèque Jacques Prévert de Cherbourg complète de son côté les suppléments de ses inventaires.
Et, en pays nantais,
la bibliothèque scientifique du Muséum d’histoire naturelle met à l’honneur simultanément de très nombreux fonds et inventaires de conservateurs successifs de l’établissement ainsi que d’éminentes figures scientifiques, ceci de manière exhaustive. Le fonds de Jacqueline Baudouin-Bodin, qui fut, en 1954, la première femme conservatrice de Muséum d’histoire naturelle en France illustre ce travail. Le tout couvre un vaste champ de disciplines liées au Muséum : zoologie, mycologie, malacologie, conchyliologie, géologie, égyptologie, agriculture, oologie.
Si le CCFr était… (portraits chinois)
Résultats de l’appel « portrait chinois du CCFr » à partir de vos collections et vos recherches.
Monographie complète du melon : contenant la culture, la description et le classement de toutes les variétés de cette espèce, suivies de celles de la pastèque à chair fondante, avec la figure de chacune dessinée et colorée d’après nature. Ed. 1832 . Source : Numelyo, la bibliothèque numérique de Lyon .
Gravure extraite de l’ouvrage, Flore médicale. Tome 1 / décrite par MM. Chaumeton, Poiret, Chamberet ; peinte par Mme E. Panckoucke et J. Turpin,… Ed. 1833. (voir dans Gallica)
La Fraise de Bagnolet, gravure extraite de la Revue horticole, 1848 - Source Hortalia, bibliothèque numérique de la Société nationale d’horticulture de France. Fonds ancien
pour finir par une salade de fruits gourmande aux doux messages, à déguster en chanson.
Pour ce deuxième appel de portrait chinois sont également attendus : vos notices, fonds et documents remarquables favoris, trouvailles et photos fétiches de vos bibliothèques comme autant de clins d’œil et hommages bien mérités.
À envoyer jusqu’au 30 juin 2021 à ccfrwebmaster@bnf.fr pour nos prochains focus thématiques de la Lettre du CCFr.
Question/réponse sur le CCFr
Question : Quel est le nombre maximal de notices de la Base patrimoine affichables via les différents modes de recherches et par quel moyen peut-on l’augmenter ?
Réponse : Si on recherche les notices bibliographiques d’un fonds de la Base patrimoine à partir du Répertoire, le nombre est de 2 000 affichables. Via la Base patrimoine, il ne dépassera pas 1 000. Cette différence se justifie par la nature des recherches dans le Répertoire : de nombreux fonds comprennent moins de 2 000 documents, ce qui permet de travailler correctement sur un corpus. Il est impossible d’aller au-delà de ces chiffres mais les facettes permettent de travailler sur l’intégralité des notices et d’affiner les recherches au maximum de manière très efficace en sélectionnant par catégorie (ville, établissement, type de documents, auteur…)
Le seul moyen d’accéder à l’intégralité des notices de la Base patrimoine est de passer par nos jeux de données mis en ligne notamment sur le site API.BnF, ceci dans un format professionnel. Les notices sont présentées sous forme de fichiers UNIMARC.
Pour être au plus près des besoins de ses utilisateurs, le CCFr déploie et diversifie son offre de formation et de présentation de ses outils spécifiques. Ainsi, des vidéos d’information générale et des vidéos de formation ont été réalisées.
Valoriser ses collections patrimoniales avec le CCFr (vidéo de présentation)
Le CCFr – Vidéos de présentation