17 nov. 2011
À noter : fermeture anticipée à 15 h de tous les sites de la BnF les mardis 24 et 31 décembre.
Pour rappel, tous les sites de la BnF sont fermés les mercredis 25 décembre et 1er janvier.
Pour rappel, tous les sites de la BnF sont fermés les mercredis 25 décembre et 1er janvier.
La BnF et Radio France fêtent la présidence française du Conseil de l’Union européenne par une série de concerts, en partenariat avec France Musique. Le programme de ce concert s’attache à recréer les liens étroits de Tartini avec la France, à travers ses œuvres et celles de ses disciples français et italiens. Ce dialogue musical transalpin témoigne d’un moment unique qui a marqué de manière indélébile l’histoire du violon.
Dans la seconde partie du XVIIIe siècle, Giuseppe Tartini, « Il Maestro delle Nazioni » jouit d’une aura qui ne sera surpassée par aucun autre violoniste. Les meilleurs virtuoses affluent de l’Europe entière pour avoir la chance de rencontrer le maître de Padoue, et de percer le secret de son art unique, son « cantabile » inimitable, son habileté irréprochable, la fluidité de son style. Car depuis quelques années, résolument tourné vers l’avenir, Tartini a littéralement réinventé le violon et sa musique, lui donnant une force expressive qui a laissé pantois chacun de ses auditeurs.
Les liens de Tartini avec la France sont étroits. Sa musique fit l’objet de plusieurs publications à Paris, témoignage de l’estime qu’il pouvait susciter : ainsi de nombreuses sonates furent imprimées, tout comme L’Art de l’archet, 50 variations sur une gavotte de Corelli, et plus tard, le Traité des agréments, et sa lettre à son élève lombarde Maddalena Lombardini, source inestimable sur le travail pédagogique du violon au XVIIIe siècle. C’est également un français, Cartier, qui publia pour la première fois la fameuse sonate Le Trille du Diable, dont la genèse avait été rapportée par Lalande, un français, encore une fois.
En 1796, plus de vingt-cinq ans après la disparition de Tartini, Padoue est occupée par l’armée napoléonienne. Un certain Claude-Louis Berthollet, chimiste de son état et originaire de Savoie, est chargé de récolter les œuvres d’arts qui seront ramenées par les Français à Paris au titre du trésor de guerre. Une énorme partie de la production tartinienne (plus du tiers) se retrouve ainsi à Paris, sous forme de trois épais manuscrits de concertos, sonates en trio et sonates pour violon, conservés aujourd’hui à la BnF. C’est dans cette dernière collection, baptisée Manuscrit 9796, et qui recèle pas moins de trois versions du Trille du diable, que nous avons choisi les sonates de notre programme. Il s’agit des dernières compositions de Tartini, couchées sur le papier au crépuscule de sa vie vers 1764. On remarquera l’étonnante et mystérieuse Chitarra portoghese, rare pièce à programme aux harmonies audacieuses, et aux arpèges incessants en imitation de la guitare. Dans la sonate en ré mineur, il démontre la puissance expressive de son chant et son ingéniosité dans les danses à variations.
La renommée extraordinaire de Tartini encouragea les jeunes violonistes français Pagin et Lahoussaye, à traverser les Alpes à la recherche d’un art qu’ils savaient ne trouver nulle part ailleurs. Ils furent deux des meilleurs élèves de Tartini. De Lahoussaye, on disait qu’il suffisait de l’écouter pour avoir une idée du style de Tartini. Gaviniès enfin, surnommé le « Tartini français », même s’il n’a pas été son élève, s’est nourri du style du maître de Padoue, et l’a transmis, en tant que premier professeur du Conservatoire de Paris à tous les étudiants violonistes de la fin du XVIIIe siècle.
Jean-Marie Leclair, contemporain de Tartini et fondateur de l’école française de violon, joua un rôle essentiel dans la réunion des goûts si chère au XVIIIe siècle français. Le cantabile et la virtuosité italienne fourmillent dans son œuvre extrêmement riche, et s’il a rencontré Locatelli, il n’en vouait pas moins une admiration sans faille à Tartini.
Giuseppe Dall’Abaco, issu d’une grande famille de musiciens italien, représente le musicien européen par excellence. Venu d’Italie en Allemagne, il voyagea par la suite en Belgique et en France. Ses caprices pour violoncelle seul, parmi les rares pièces dévolues à cet instrument, font preuve d’une grande éloquence et sensibilité.
Le programme de ce concert s’attache à recréer ce lien autrefois si étroit entre Tartini et la France. Le manuscrit 9796, corpus incontournable pour tout amateur de sa musique, reste encore explorer, maintes beautés méritent d’en être révélées. Quant à ses disciples français, ils ont perpétué son art, et impressionné les auditeurs parisiens du Concert Spirituel. Ce dialogue musical transalpin témoigne d’un moment unique qui a marqué de manière indélébile l’histoire du violon.
Cycle organisé avec Radio France et France Musique, dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’Union européenne, avec le soutien du ministère de la Culture.
En partenariat avec l’ambassade d’Autriche et le Forum culturel autrichien à Paris, l’ambassade de Hongrie, l’Institut Liszt, Centre culturel hongrois de Paris, l’ambassade d’Italie, l’Istituto italiano di cultura, l’ambassade de la République fédérale d’Allemagne, le Ministère des affaires étrangère de la République tchèque, l’ambassade de Roumanie, Céleste Productions-Les grandes voix, Powell Flutes et Buffet Crampon, l’association Jean-Pierre Rampal, l’association française de la flûte « La Traversière » et le Centre de musique baroque de Versailles.