Des paysages contestés dans l’anthropocène africaine : lorsque croissance verte et naturalisme font bon ménage ?
6 fév. 2024 Durée : 1 h
Ce cycle de conférences invite à se pencher sur la situation actuelle de peuples autochtones dans diverses aires géographiques, à travers le prisme des conséquences de l’activité humaine sur la Terre et son atmosphère. Cette séance porte sur le devenir des paysages pastoraux de la vallée centrale du Rift au Kenya.
Dans le sud global, l’entrée dans l’histoire d’un système Terre devenu ingouvernable s’accompagne de solutions technologiques promues par les géosciences. Utilisée pour produire l’électricité dans le rift africain, la géothermie concilie à la fois impératif de croissance, énergies « renouvelables » et « énergie indigène ». Cette technologie, porteuse d’une promesse de croissance verte, crée pourtant une « anthropo-scène », en ce sens qu’elle suscite de nouveaux conflits écologiques-distributifs autour desquels se redéfinissent les identités relationnelles à la terre (« autochtonie »), des paysages contestés.
À partir d’une histoire des « paysages géothermiques » de la vallée du rift kenyan et de leur irruption au cœur des sociétés pastorales (maasai), cette conférence propose de situer les « peuples de la terre mère » dans l’anthropocène au sein d’un processus paradoxal de destruction et de création de nouvelles ressources. L’anthropologie sociale et historique d’un conflit opposant les Maasai d’Olkaria (Kenya) aux méga-systèmes géothermiques interroge l’universalité de la notion de « ressource » et ses rapports avec un « naturalisme » consubstantiel au projet impérial de connaissance de la nature. Elle invite à mettre en œuvre une écologie des énergies de demain qui considère sérieusement le décentrement anthropologique comme une voie non négociable de la soutenabilité.
Par Benoît Hazard, anthropologue, chargé de recherche au CNRS. Ses recherches portent sur le devenir des paysages pastoraux de la vallée centrale du Rift (Kenya) dans l’anthropocène et sur les conflits écologico-distributifs qui en résultent. Il dirige un séminaire intitulé l’Atelier des anthropocènes à l’EHESS et a coordonné le projet européen Résilience des paysages en Afrique de l’Est : identifier les seuils critiques et les trajectoires durables. Actuellement, il coordonne un projet sur les formes de socialisation liée à l’énergie, à partir de l’apport des solutions low-tech dans l’approvisionnement énergétique des populations vulnérables (CNRS-Joint Research Programme in Africa 2023).
Ce cycle de conférences invite à se pencher sur la situation actuelle de peuples autochtones dans diverses aires géographiques, à travers le prisme des conséquences de l’activité humaine sur la Terre et son atmosphère. Cette séance porte sur le devenir des paysages pastoraux de la vallée centrale du Rift au Kenya.
Dans le sud global, l’entrée dans l’histoire d’un système Terre devenu ingouvernable s’accompagne de solutions technologiques promues par les géosciences. Utilisée pour produire l’électricité dans le rift africain, la géothermie concilie à la fois impératif de croissance, énergies « renouvelables » et « énergie indigène ». Cette technologie, porteuse d’une promesse de croissance verte, crée pourtant une « anthropo-scène », en ce sens qu’elle suscite de nouveaux conflits écologiques-distributifs autour desquels se redéfinissent les identités relationnelles à la terre (« autochtonie »), des paysages contestés.
À partir d’une histoire des « paysages géothermiques » de la vallée du rift kenyan et de leur irruption au cœur des sociétés pastorales (maasai), cette conférence propose de situer les « peuples de la terre mère » dans l’anthropocène au sein d’un processus paradoxal de destruction et de création de nouvelles ressources. L’anthropologie sociale et historique d’un conflit opposant les Maasai d’Olkaria (Kenya) aux méga-systèmes géothermiques interroge l’universalité de la notion de « ressource » et ses rapports avec un « naturalisme » consubstantiel au projet impérial de connaissance de la nature. Elle invite à mettre en œuvre une écologie des énergies de demain qui considère sérieusement le décentrement anthropologique comme une voie non négociable de la soutenabilité.
Par Benoît Hazard, anthropologue, chargé de recherche au CNRS. Ses recherches portent sur le devenir des paysages pastoraux de la vallée centrale du Rift (Kenya) dans l’anthropocène et sur les conflits écologico-distributifs qui en résultent. Il dirige un séminaire intitulé l’Atelier des anthropocènes à l’EHESS et a coordonné le projet européen Résilience des paysages en Afrique de l’Est : identifier les seuils critiques et les trajectoires durables. Actuellement, il coordonne un projet sur les formes de socialisation liée à l’énergie, à partir de l’apport des solutions low-tech dans l’approvisionnement énergétique des populations vulnérables (CNRS-Joint Research Programme in Africa 2023).