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Europe(s)
À l’occasion de l’exposition Europe(s), du programme « dans les collections de la BnF », qui se tient au Musée Pierre-Noël de Saint-Dié-des-Vosges du 2 octobre 2021 au 2 janvier 2022, découvrez dans cette galerie thématique une sélection de document parmi la trentaine de pièces d’exception issues de ses collections - cartes, photographies, descriptions géographiques, essais politiques – permettant de comprendre comment le continent européen s’est construit et pensé du XVIe au début du XXe siècle.
À la Renaissance, la notion d’Europe recouvre à la fois une figure mythique – la princesse phénicienne ravie par Zeus transformé en taureau, qui apparaît dans les Métamorphoses d’Ovide – et une réalité géographique. Les auteurs anciens tels Hérodote ou Strabon, mais surtout Ptolémée dont l’œuvre irrigue la culture géographique de l’Occident à partir du début du XVe siècle par le biais de la tradition byzantine, définissent l’Europe comme un ensemble dans un monde habité découpé en trois puis, à la suite de la découverte des Amériques, en quatre parties. L’unité de l’Europe, perçue d’abord comme une Respublica christiana confrontée à la menace grandissante de l’Empire ottoman, se forge à travers la fréquentation des régions extra-européennes grâce aux explorations qui élargissent le monde connu, puis à travers l’intégration, dans la longue durée, de ses marges septentrionales et orientales.
Les descriptions dont l’Europe fait l’objet insistent très tôt sur la diversité des peuples qui la composent. En partie sous l’influence des traités de Westphalie de 1648, l’Europe est moins comparée aux autres continents et l’accent est mis sur le morcèlement de son territoire. Elle est désormais vue comme un ensemble d’États et de peuples auxquels les alliances et les traités peuvent permettre de vivre en paix. Mais la guerre reste un horizon proche et l’équilibre des puissances n’y apporte qu’une réponse fragile. Le cosmopolitisme des Lumières, bien que mis à l’épreuve par les guerres napoléoniennes qui ensanglantent le continent, ne désarme pas et se prolonge, au XIXe siècle, dans l’idée d’« États-Unis d’Europe » dont le but est de prévenir les éventuels nouveaux conflits, à la fois à l’intérieur des continent et à l’extérieur. L’Europe des nationalités, secouée par la convulsion violente de la Première Guerre mondiale, voit progressivement cet idéal se renforcer. La tension permanente entre une réalité porteuse de conflits et un idéal d’unité semble ainsi définir le continent européen. Elle prend aujourd’hui une dimension nouvelle, dans une Europe préoccupée par le questionnement omniprésent sur sa place dans un monde de plus en plus vaste et interconnecté.
À Saint-Dié-des-Vosges, l’exposition s’inscrit également dans la programmation du Festival international de Géographie qui en 2021 met à l’honneur le continent européen. Cette galerie thématique présente en images douze œuvres clés de l’exposition, toutes également accessibles dans la bibliothèque numérique de la BnF, Gallica.