Muriel Gaude-Ferragu
Maître de conférences à l’université de Paris-13 Sorbonne-Paris-Cité, membre junior de l’Institut universitaire de France
Maître de conférences à l’université de Paris-13 Sorbonne-Paris-Cité, membre junior de l’Institut universitaire de France
L’exclusion des femmes de la Couronne de France en 1316 (confortée par la redécouverte de la loi salique) amène à s’interroger sur la place et des fonctions de la reine au sein du système monarchique au bas Moyen Âge. Quel « métier » exerce-t-elle ? Elle ne pouvait certes pas être « un monarque au féminin », disposant de la plénitude des pouvoirs comme Isabelle la Catholique, reine de Castille (1451-1504), et Elisabeth Iere Tudor (1533-1603) en Angleterre. Pour autant, elle n’était pas cantonnée à la seule fonction maternelle ni à la seule sphère privée : la reine avait un statut, des pouvoirs, elle participait au bon fonctionnement de la royauté, et plus largement de la société politique, et ce bien avant les souveraines « modernes » célébrées par l’historiographie, telles Catherine ou Marie de Médicis. Son pouvoir se déployait notamment dans les sphères de la diplomatie et du mécénat. Elle jouait également un rôle majeur au sein de la communication du pouvoir.