Jean-Paul Demoule
Archéologue, préhistorien, professeur émérite de protohistoire européenne à l’université Paris 1 et ancien président de l’Inrap
Quand la médecine et l’archéologie explorent l’histoire : l’apport des sciences expérimentales pour comprendre le passé
Archéologue, préhistorien, professeur émérite de protohistoire européenne à l’université Paris 1 et ancien président de l’Inrap
Médecin, anthropologue, archéologue, directeur du département de la recherche et de l’enseignement au musée du Quai Branly – Jacques Chirac
Tournée à l’origine vers les seuls objets d’arts des civilisations gréco-romaines et orientales, l’archéologie n’a cessé d’étendre ses champs d’investigations, à la fois dans l’espace et dans le temps, mais aussi quant à ses objets, de plus en plus modestes voire invisibles à l’œil nu, dans une perspective beaucoup plus large, historique comme anthropologique. Ce faisant, elle bénéficie des progrès continus des sciences de la nature, que ce soit pour les techniques de datation, de détection des sites archéologiques, d’analyse de l’origine et de la composition des matériaux, de la fonction des objets, de la génétique, de l’étude des environnements anciens, tout comme de la diététique, etc.
Toutefois, l’archéologie ne peut être considérée comme une science que si elle est capable de mettre en place ses propres mécanismes de raisonnement et de validation – donc la capacité à prédire un résultat, voire à le reproduire, ce qui peut déboucher aussi sur une véritable « archéologie expérimentale ». Ses résultats de plus en plus assurés permettent ainsi à l’archéologie, au-delà de la reconstitution des événements du passé, de participer aux débats de notre temps, comme les crises environnementales, l’effondrement des civilisations, l’histoire et la forme des migrations, l’origine de la violence et des inégalités, la domination masculine, entre autres.
Par Jean-Paul Demoule, archéologue, préhistorien, professeur émérite de protohistoire européenne à l’université Paris 1 et ancien président de l’Inrap.
La biologie et la médecine sont devenues, au cours de la dernière décennie, une méthodologie et techniques d’investigation archéologique dont il est désormais difficile de se passer. Qu’il s’agisse de l’étude des restes d’humains anciens (momie, squelette, élément isolé, relique) ou de l’examen des résidus organiques encore associés aux couches stratigraphique anciennes ou déjà hors contexte dans des musées, la reconstitution moléculaire, élémentaire, génétique et toxicologique de ces traces et échantillons du passé, et l’étude microscopique et/ou radiologique d’artefacts permettent de mieux comprendre et de mieux reconstituer la vie quotidienne des populations, leur état de santé, leur type d’alimentation, et parfois les circonstances exactes de leur décès.
À travers des exemples historiques et archéologiques, on montrera dans cette conférence comment les sciences fondamentales médico-hospitalières participent à cette reconstruction de l’histoire en appui aux sciences humaines dites « classiques ».
Par Philippe Charlier, médecin, anthropologue, archéologue, directeur du département de la recherche et de l’enseignement au musée du Quai Branly – Jacques Chirac.