Comment rêvons-nous depuis que nous sommes confinés ? La période inédite ouverte en mars 2020 a profondément dérangé nos vies. Les rêves, libérés des cadres de pensée ordinaires, pourraient être une voie d’accès privilégiée pour comprendre ce qui nous arrive : c’est l’hypothèse formulée par certains chercheurs et artistes qui viennent à la BnF partager leurs découvertes.
Des rêves et des rêveurs en temps d’épidémie
À la peur panique du printemps dernier, mais aussi aux utopies et aux désirs d’ailleurs, a succédé une angoisse diffuse, différente pour chacun selon son milieu, sa classe ou son caractère. Entre sidération et résignation demeure pourtant, tout au long de cette commune expérience du virus, l’effet des mesures sanitaires sur notre vie sociale et sensible.
Nos rêves, ces carrefours de l’imaginaire, du social et du symbolique, en portent-ils la trace ? De quoi a-t-on rêvé depuis un an ? A-t-on rêvé autrement ? Le virus et les privations qui nous obsèdent hantent-ils également notre activité onirique ? Qui rêve de quoi en temps de confinement ? Et, en retour, nos rêves en disent-ils plus et mieux que nos discours sur nos façons de penser et de vivre en période d’épidémie ?
Ces questions, simples en apparence, intéressent particulièrement les sciences humaines et sociales. Plusieurs chercheurs, chacun de son côté et sans s’être concertés, ont en effet recueilli et analysé des récits de rêves pendant la période du confinement.
La psychanalyste Elizabeth Serin et l’historien Hervé Mazurel, animateurs d’un séminaire interdisciplinaire à l’Espace analytique, ont conduit la collecte « Rêves de confins » entre mars et juin 2020. L’anthropologue Arianna Cecconi et la vidéaste Tuia Cherici s’attachent aux rêves de confinement dans le cadre de leur travail sur la transmission du sommeil de la mère à son enfant à Marseille. Tous ont constaté à travers leurs travaux que les rêves peuvent éclairer ce que nous vivons collectivement, au-delà de la seule histoire individuelle du rêveur.
Les intervenants partageront avec le public des rêves, mis en voix par les comédiens Cédric Orain et Céline Milliat-Baumgartner, afin d’éclairer leur démarche et de tenter, à partir de ces bribes de vie onirique, une élucidation interdisciplinaire du « moment coronavirus ».
Arianna Cecconi
Anthropologue, rattachée au Centre Norbert Elias, EHESS Marseille
Le fact-cheking est-il la solution ? Est-il possible de lutter en « amont » de la fausse nouvelle sans courir le risque d’encourager une forme de censure ?
Comment rêvons-nous depuis que nous sommes confinés ? La période inédite ouverte en mars 2020 a profondément dérangé nos vies. Les rêves, libérés des cadres de pensée ordinaires, pourraient être une voie d’accès privilégiée pour comprendre ce qui nous arrive : c’est l’hypothèse formulée par certains chercheurs et artistes qui viennent à la BnF partager leurs découvertes.
Des rêves et des rêveurs en temps d’épidémie
À la peur panique du printemps dernier, mais aussi aux utopies et aux désirs d’ailleurs, a succédé une angoisse diffuse, différente pour chacun selon son milieu, sa classe ou son caractère. Entre sidération et résignation demeure pourtant, tout au long de cette commune expérience du virus, l’effet des mesures sanitaires sur notre vie sociale et sensible.
Nos rêves, ces carrefours de l’imaginaire, du social et du symbolique, en portent-ils la trace ? De quoi a-t-on rêvé depuis un an ? A-t-on rêvé autrement ? Le virus et les privations qui nous obsèdent hantent-ils également notre activité onirique ? Qui rêve de quoi en temps de confinement ? Et, en retour, nos rêves en disent-ils plus et mieux que nos discours sur nos façons de penser et de vivre en période d’épidémie ?
Ces questions, simples en apparence, intéressent particulièrement les sciences humaines et sociales. Plusieurs chercheurs, chacun de son côté et sans s’être concertés, ont en effet recueilli et analysé des récits de rêves pendant la période du confinement.
La psychanalyste Elizabeth Serin et l’historien Hervé Mazurel, animateurs d’un séminaire interdisciplinaire à l’Espace analytique, ont conduit la collecte « Rêves de confins » entre mars et juin 2020. L’anthropologue Arianna Cecconi et la vidéaste Tuia Cherici s’attachent aux rêves de confinement dans le cadre de leur travail sur la transmission du sommeil de la mère à son enfant à Marseille. Tous ont constaté à travers leurs travaux que les rêves peuvent éclairer ce que nous vivons collectivement, au-delà de la seule histoire individuelle du rêveur.
Les intervenants partageront avec le public des rêves, mis en voix par les comédiens Cédric Orain et Céline Milliat-Baumgartner, afin d’éclairer leur démarche et de tenter, à partir de ces bribes de vie onirique, une élucidation interdisciplinaire du « moment coronavirus ».