Rosa Bonheur : une femme artiste fumant le cigare…
8 nov. 2022 Durée : 1 h 26 min
La BnF poursuit son cycle de conférences en histoire de l’art avec une deuxième édition consacrée aux questions d’identités artistiques au XIXe siècle et au début du XXe siècle. Cette première séance s’attache à montrer les places qu’occupent les artistes femmes dans les sociétés à travers la figure de Rosa Bonheur.
Rosa Bonheur et tant d’autres : le XIXe siècle s’ouvre avec un phénomène inédit de féminisation de l’espace de production artistique dont les développements et les effets sont inextricablement liés aux mutations structurelles et symboliques que connaissent sur la longue durée les sociétés françaises et européennes. À rebours d’un récit centré autour de la rupture, de l’exception ou de la marginalisation, on s’attachera à montrer au contraire les places qu’occupent les artistes femmes à la confluence de toutes les sphères que l’enquête historique nous invite à ne pas disjoindre. Mais aussi à interroger la pertinence de les envisager seulement comme une catégorie qui les retranche inévitablement de l’histoire de l’art. Formation, expositions, sociabilités, carrière, pour être étudiées exigent que sans cesse l’approche sociologique croise l’approche esthétique, parce qu’une vie d’artiste est précisément une négociation continuelle entre un positionnement individuel et la réalité dans laquelle celui-ci s’instaure. Afin que nous puissions sortir de la tautologie — les artistes femmes sont des femmes — et entrevoir en quoi elles sont, chacune, individuellement, des artistes.
Par Martine Lacas, docteure en Histoire et civilisations de l’École des hautes études en sciences sociales, chercheuse historienne des images, auteure et commissaire d’exposition indépendante. Ses travaux ont pour vocation d’interroger tant la représentation picturale occidentale comme articulation complexe et symptomatique de la triade « individu-société-espèce » que les machineries textuelles qui construisent son histoire. Elle a publié Au fond de la peinture, pour une poétique de l’arrière-plan (2008, seuil), Désir et peinture (2011, seuil), Femmes peintres, de la Renaissance à l’aube du XIXe siècle (2015, Seuil), Rodion Romanovitch Raskolnikov, Portrait of a Man (2014, Loco), Peintres femmes 1780-1830 (2021, RMN), Carnet d’expo Peintres femmes 1780-1830 (Gallimard). Va paraître en octobre 2022 : Elles étaient peintres. De 1800 au début du XXe siècle (Seuil).
Martine Lacas
Docteure en Histoire et civilisations de l’École des hautes études en sciences sociales
La BnF poursuit son cycle de conférences en histoire de l’art avec une deuxième édition consacrée aux questions d’identités artistiques au XIXe siècle et au début du XXe siècle. Cette première séance s’attache à montrer les places qu’occupent les artistes femmes dans les sociétés à travers la figure de Rosa Bonheur.
Rosa Bonheur et tant d’autres : le XIXe siècle s’ouvre avec un phénomène inédit de féminisation de l’espace de production artistique dont les développements et les effets sont inextricablement liés aux mutations structurelles et symboliques que connaissent sur la longue durée les sociétés françaises et européennes. À rebours d’un récit centré autour de la rupture, de l’exception ou de la marginalisation, on s’attachera à montrer au contraire les places qu’occupent les artistes femmes à la confluence de toutes les sphères que l’enquête historique nous invite à ne pas disjoindre. Mais aussi à interroger la pertinence de les envisager seulement comme une catégorie qui les retranche inévitablement de l’histoire de l’art. Formation, expositions, sociabilités, carrière, pour être étudiées exigent que sans cesse l’approche sociologique croise l’approche esthétique, parce qu’une vie d’artiste est précisément une négociation continuelle entre un positionnement individuel et la réalité dans laquelle celui-ci s’instaure. Afin que nous puissions sortir de la tautologie — les artistes femmes sont des femmes — et entrevoir en quoi elles sont, chacune, individuellement, des artistes.
Par Martine Lacas, docteure en Histoire et civilisations de l’École des hautes études en sciences sociales, chercheuse historienne des images, auteure et commissaire d’exposition indépendante. Ses travaux ont pour vocation d’interroger tant la représentation picturale occidentale comme articulation complexe et symptomatique de la triade « individu-société-espèce » que les machineries textuelles qui construisent son histoire. Elle a publié Au fond de la peinture, pour une poétique de l’arrière-plan (2008, seuil), Désir et peinture (2011, seuil), Femmes peintres, de la Renaissance à l’aube du XIXe siècle (2015, Seuil), Rodion Romanovitch Raskolnikov, Portrait of a Man (2014, Loco), Peintres femmes 1780-1830 (2021, RMN), Carnet d’expo Peintres femmes 1780-1830 (Gallimard). Va paraître en octobre 2022 : Elles étaient peintres. De 1800 au début du XXe siècle (Seuil).