Avec le soutien de la Fondation Simone et Cino del Duca - Institut de France
9 fév. 2005 Durée : 1 h 9 min
Michel Onfray tente depuis de nombreuses années de montrer un autre visage de la philosophie, mais surtout de donner la parole à ceux qui ont été oubliés. L’historiographie classique place Platon comme premier véritable philosophe et toute la pensée occidentale semble s’être organisée autour de la sienne. Les oubliés et dénigrés de l’Histoire deviennent pour Onfray les penseurs fondamentaux d’une historiographie alternative possédant d’autres codes, d’autres façons d’être au monde.
Cette historiographie alternative propose de considérer le corps, le « Je », le philosophe en tant qu’être, comme des éléments de lecture essentiels et non pas comme des sujets transgressifs. La lecture d’une œuvre philosophique ne doit pas suivre les prédicats d’une lecture structuraliste. Tout ce qui permet d’appréhender un texte, la psychanalyse par exemple, est à considérer.
Un philosophe écrit à partir de lui, ainsi chaque texte de philosophie est une autobiographie et met en scène le corps. Une fois ce moi désigné, il est important de se pencher sur l’ « Hapax Existentiel », cet acte fondateur du philosophe décrit dans certains textes. La particularité du philosophe est de suivre dans sa propre existence les leçons qu’il livre dans ses écrits. Il doit y avoir une adéquation entre le texte et la vie du philosophe. Cet utilitarisme pragmatique est la pierre angulaire de la pensée alternative.
Michel Onfray démontre dans cette conférence qu’il est possible d’envisager la philosophie autrement, de regarder les philosophes sous un œil différent que celui prôné par les bien-pensants. Lui-même philosophe, son choix de posture philosophique est un hédonisme conséquentialiste : jouir et faire jouir sans faire de mal.
Ouvrages cités :
Les présocratiques, édition établie par Jean-Paul Dumont avec la collaboration de Daniel Delattre et de Jean-Louis Poirier, Paris, Gallimard, collection NRF, 1995
Histoire de la philosophie, Hegel,
Discours sur la méthode, Descartes,
Le Gai savoir, Friedrich Nietzsche,
Donner la mort, Jacques Derrida,
Qu’est-ce que la philosophie antique ?, Pierre Hadot, Paris, éditions Gallimard, 1995.
Michel Onfray :
L’art de jouir, Paris, éditions Grasset, 1991.
Antimanuel de philosophie, Paris, éditions Bréal, 2001
Contre Manuel de philosophie, Paris
Le pur plaisir d’exister
Michel Onfray
Philosophe et essayiste
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Michel Onfray tente depuis de nombreuses années de montrer un autre visage de la philosophie, mais surtout de donner la parole à ceux qui ont été oubliés. L’historiographie classique place Platon comme premier véritable philosophe et toute la pensée occidentale semble s’être organisée autour de la sienne. Les oubliés et dénigrés de l’Histoire deviennent pour Onfray les penseurs fondamentaux d’une historiographie alternative possédant d’autres codes, d’autres façons d’être au monde.
Cette historiographie alternative propose de considérer le corps, le « Je », le philosophe en tant qu’être, comme des éléments de lecture essentiels et non pas comme des sujets transgressifs. La lecture d’une œuvre philosophique ne doit pas suivre les prédicats d’une lecture structuraliste. Tout ce qui permet d’appréhender un texte, la psychanalyse par exemple, est à considérer.
Un philosophe écrit à partir de lui, ainsi chaque texte de philosophie est une autobiographie et met en scène le corps. Une fois ce moi désigné, il est important de se pencher sur l’ « Hapax Existentiel », cet acte fondateur du philosophe décrit dans certains textes. La particularité du philosophe est de suivre dans sa propre existence les leçons qu’il livre dans ses écrits. Il doit y avoir une adéquation entre le texte et la vie du philosophe. Cet utilitarisme pragmatique est la pierre angulaire de la pensée alternative.
Michel Onfray démontre dans cette conférence qu’il est possible d’envisager la philosophie autrement, de regarder les philosophes sous un œil différent que celui prôné par les bien-pensants. Lui-même philosophe, son choix de posture philosophique est un hédonisme conséquentialiste : jouir et faire jouir sans faire de mal.