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Milan Kundera (1929-2023) - Bibliographie
Après une période d’activité poétique portée par l’idéal révolutionnaire (il adhère au Parti communiste à dix-neuf ans, juste avant le « Coup de Prague » de 1948), Kundera abandonne ce qu’il nomme la « tentation lyrique » pour l’art du roman, c’est-à-dire « la pratique d’un regard lucide et désabusé » (Les testaments trahis). La plaisanterie, son premier roman, publié en 1967, raconte l’emprisonnement politique d’un étudiant à cause d’un canular. Le livre est un succès, mais lui fait perdre son poste d’enseignant à l’Académie du cinéma de Prague.
De plus en plus surveillé par la police du Parti, il décide en 1975 d’émigrer en France, où ses romans, traduits et publiés chez Gallimard, bénéficient déjà d’une certaine renommée (il obtient ainsi le prix Médicis étranger en 1973 pour La vie est ailleurs). Il enseigne la littérature comparée à Rennes, puis Paris.
En 1979, Le livre du rire et de l’oubli lui vaut d’être déchu de sa nationalité par la Tchécoslovaquie. Pour autant Kundera ne s’identifie pas à une cause politique : du côté du libéralisme ou de l’idéologie, du côté de la publicité ou de la propagande, il rencontre les deux faces d’une même « imagologie » (L’immortalité), qui capture les désirs des individus et les dépossède de leur rapport à soi.
L’insoutenable légèreté de l’être
Les personnages de Kundera sont la plupart du temps inquiets, flottants, naviguant parmi des simulacres (y compris et en premier lieu celui de l’amour). Il fait ainsi partie des premiers romanciers à écrire le destin sentimental des individus à l’intérieur d’une société du spectacle.
Après une période de gloire, qui culmine à la publication de son roman L’insoutenable légèreté de l’être (1984) et à son adaptation au cinéma par Philip Kaufman, Kundera cesse les apparitions médiatiques et choisit de laisser parler son œuvre.
Pendant quatre ans, il réécrit avec François Kérel les traductions françaises de ses livres et met la dernière main à son essai majeur, L’art du roman (1986), qu’il a rédigé directement en français. À partir de La lenteur (1993), Kundera n’écrit plus qu’en langue française, pour « le bonheur rare qu’illumine l’humour », tout en continuant à développer ses perspectives critiques sur l’art (Le rideau, Une rencontre).
L’intégralité de son œuvre est éditée selon ses vœux, c’est-à-dire sans annotation ni appareil critique, dans la collection La Pléiade, en 2011.
En 2012, il a reçu le prix de la Bibliothèque nationale de France.
En 2023, la BnF rend hommage à l’écrivain par une présentation de ses œuvres dans les salles G et H de la Bibliothèque tous publics (site François-Mitterrand), complétée par une bibliographie sélective.