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Hommage à Valéry Giscard d'Estaing
Né le 2 février 1926 dans une famille d’origine auvergnate, il est un élève brillant. Après la guerre et des faits de résistance qui lui ont valu la croix de guerre, il fait l’École polytechnique et l’ E.N.A., dont il sort inspecteur des Finances en 1952.
Il connaît une ascension politique rapide, devenant à 36 ans, en 1962, ministre des Finances et des Affaires économiques du gouvernement Debré. Il conserve ce ministère jusqu’en 1966, et le retrouve de 1969 à 1974, sous la présidence de Georges Pompidou. Il s’investit également dès 1956 en Auvergne. Il sera à plusieurs reprises maire de Chamalières, député du Puy-de-Dôme et président de la région.
À l’élection présidentielle de 1974, il est le candidat de la Fédération nationale des républicains indépendants (F.N.R.I.). Sa campagne sur le thème d’une « société libérale avancée » est marquée par une communication innovante. Il devient le 19 mai 1974, à 48 ans, le plus jeune président de la Ve République jusqu’alors.
Lors des premières années de son septennat sont menées à bien d’importantes réformes sociétales, avec l’adoption de la loi du 5 juillet 1974 fixant à 18 ans l’âge de la majorité, la dépénalisation de l’avortement par la loi Veil du 17 janvier 1975 ou la loi du 11 juillet 1975 instaurant le divorce par consentement mutuel. 1974 voit aussi la fin de l’Office de la radio-télévision française (ORTF). À la suite de la démission de Jacques Chirac, Premier ministre, Valéry Giscard d’Estaing nomme Raymond Barre pour le remplacer et faire face à la crise économique consécutive aux chocs pétroliers de 1973 et 1979. Dans ce contexte, le gouvernement échouera néanmoins à contenir l’inflation et la montée du chômage.
Lors de l’élection présidentielle de 1981, Valéry Giscard d’Estaing est battu au second tour par le candidat socialiste, François Mitterrand. L’occasion ne se présentera plus pour lui de briguer de nouveau la présidence de la République.
Il préside de 1988 à 1996 l’Union pour la démocratie française (U.D.F.), le parti qui doit son nom à Démocratie française, l’ouvrage qu’il a publié en 1976. Il prend part très activement à la construction européenne en présidant la Convention sur l’Avenir de l’Europe à partir de 2002. À ce titre, il présente le traité établissant une constitution pour l’Europe, texte adopté par l’Union européenne en juin 2004. Lors du référendum organisé par la France en 2005, le « non » à la ratification du traité sonne le glas de son ambition européenne.
Au lendemain de sa défaite aux élections régionales de 2004 en Auvergne, il annonce la fin de sa carrière politique, et siège dès lors au Conseil constitutionnel, dont il est membre de droit à vie en tant qu’ancien chef de l’État.
Valéry Giscard d’Estaing a publié des livres politiques, ses mémoires (Le pouvoir et la vie, 1988-2006) et des romans, dont Le Passage ((1994). Son œuvre a été reconnue par l’Académie française, qui en a fait l’un de ses membres le 11 décembre 2003. Il fait partie des « immortels ».
Pour aller plus loin
Hommage à Valéry Giscard d'Estaing– Bibliographie sélective
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