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Dans le cadre d’un cycle de rencontres consacré à la nation ukrainienne, une conférence revient sur la terrible famine de 1932-1933 dont fut victime la république d’Ukraine.
Parmi les grands événements de l’histoire de l’Europe au XXe siècle, la grande famine de 1932-1933 en Ukraine est l’un des plus méconnus. Depuis l’indépendance de l’Ukraine en 1991, les Ukrainiens la désignent du terme de Holodomor. Durant plus d’un demi-siècle, ce crime de masse commis par le régime stalinien a été totalement passé sous silence en URSS. Depuis le début des années 1990, les historiens – en premier lieu ukrainiens – ont patiemment reconstitué les mécanismes de cette famine qui ne fut précédée d’aucun cataclysme météorologique.
Ultime épisode d’un affrontement entre l’État et les paysans commencé peu après la prise du pouvoir par les bolcheviks, la famine fut la conséquence directe de la collectivisation forcée des campagnes mise en œuvre par le régime stalinien à partir de 1929. Elle avait pour double but d’extraire de la paysannerie un lourd tribut destiné à réaliser « l’accumulation socialiste primitive » indispensable à l’industrialisation accélérée du pays, et d’imposer à travers le réseau des fermes collectives un contrôle politique sur les campagnes. Résultat d’une politique qui bouleversa le monde rural, la famine fut en Ukraine – et uniquement en Ukraine – intentionnellement aggravée à partir de l’automne 1932 par la volonté inébranlable de Staline de briser par la faim la résistance opiniâtre que les paysans ukrainiens opposaient à la collectivisation, mais également d’éradiquer le « nationalisme ukrainien » ressenti comme une grave menace à l’unité de l’URSS.
En un peu plus de six mois, environ 4 millions de paysans ukrainiens – un paysan sur six – moururent de faim dans le plus total abandon et le plus absolu silence. Historiens et juristes débattent aujourd’hui encore de la qualification de ce crime de masse : peut-on ou non le qualifier de génocide ?
Avec Nicolas Werth, historien, spécialiste de l’histoire de l’Union soviétique, directeur de recherche à l’Institut d’histoire du temps présent (CNRS) et président de l’association Mémorial-France. Il est notamment l’auteur du Communisme au village (Les Belles Lettres), des Grandes Famines soviétiques (Que sais-je ?) et de Poutine historien en chef (Tracts Gallimard).
La conférence sera suivie d’une séance de dédicace de ces trois ouvrages.
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Cet événement sera diffusé sur notre chaîne Youtube et sur cette page le 30 novembre à 18 h 30.
Informations pratiques
Entrée gratuite – Réservation conseillée
Il est recommandé de se présenter en avance (jusqu’à 20 minutes avant la manifestation)
Date et Horaires
Jeudi 30 novembre 2023
18 h 30 – 20 h
Accès
François-Mitterrand - Petit auditorium
Quai François-Mauriac – Paris 13e
Entrée Est face à la rue Émile Durkheim