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Dans le cadre du quadricentenaire de la naissance de Molière, le Centre national du costume de scène (CNCS) à Moulins présente, en partenariat avec la Bibliothèque nationale de France, une exposition qui propose de découvrir plusieurs décennies de création théâtrale autour de Molière, à travers 150 costumes et un ensemble de maquettes, photographies et captations audiovisuelles.
L’exposition en bref
Organisée autour des grandes thématiques qui jalonnent l’œuvre de Molière – la satire de la médecine, l’éducation des femmes ou encore les servantes et les valets –, l’exposition Molière en costumes présente une sélection de 130 costumes et un ensemble de maquettes, photographies et captations audiovisuelles, reflétant plusieurs décennies de création théâtrale. De salle en salle, le public retrouve les grands artistes qui ont marqué l’histoire du théâtre par leur interprétation et leur costume, Louis Jouvet en Arnolphe, Jean Vilar en Don Juan, Madeleine Renaud en Célimène ou encore Louis Seigner en Monsieur Jourdain. Les différentes tendances de la création sont représentées à travers les œuvres des plus grands costumiers, de Christian Bérard à Christian Lacroix en passant par Patrice Cauchetier.
Le parcours de l’exposition
Le parcours de l’exposition est organisé autour des thématiques qui jalonnent l’œuvre de Molière. Accueillis par les costumes d’Agostino Pace pour les époux Jourdain du Bourgeois gentilhomme, les visiteurs gravissent l’escalier d’honneur sous l’air entraînant de la chacone de L’Amour médecin composée par Lully, avant d’accéder aux treize salles du parcours.
La première est consacrée aux vices ; observateur lucide de la société, Molière imagine en effet une galerie de personnages, abjects et méprisables, mais terriblement humains. La visite se poursuit autour de la double thématique de la religion et du libertinage. Si le Tartuffe soulève la question de la dévotion, Dom Juan ou le Festin de Pierre évoque celle de l’impiété et du dérèglement des mœurs. La salle suivante est consacrée aux servantes et aux valets, essentiels à l’intrigue et représentés dans une proximité, voire une intimité avec leurs maîtres. Viennent ensuite les bourgeois, en quête d’anoblissement dont l’auteur s’amuse dans ses « comédies de mœurs ».
Le parcours se poursuit par la vitrine dédiée au couple père-fille – ou dans une moindre mesure celui du tuteur et de sa pupille – thème récurrent dans l’œuvre de l’écrivain. Rarement estimable, la figure paternelle est représentée comme un tyran et un égoïste face auquel sa progéniture affirme son droit à un mariage d’amour et à une forme d’émancipation.
L’exposition évoque aussi le thème de la satire des médecins qui figure dans plusieurs pièces de Molière. Ultime chef d’œuvre de l’auteur, Le Malade imaginaire occupe une place à part en ce que le dramaturge met au cœur de l’intrigue le malade lui-même. Trônant au centre de la vitrine, la somptueuse robe de chambre d’Argan portée par Michel Bouquet et créée par Pascale Bordet est un hommage au grand comédien récemment disparu.
Dans les deux alcôves du premier étage, les costumes de couples de tourtereaux rappellent que chez Molière aussi, l’amour constitue l’un des ressorts essentiels de l’intrigue, le plus souvent autour du schéma traditionnel du mariage contrarié. En prolongement de ces espaces, la vitrine suivante évoque la jalousie et l’infidélité au travers des figures des maris soupçonneux et des épouses volages.
En témoin attentif de son siècle durant lequel un rôle nouveau est dévolu aux femmes dans la société, Molière va s’attacher à mettre en scène les savantes, les précieuses, les coquettes…
L’auteur puise son inspiration dans des sources antiques ; plus rares sont ses pièces dont l’intrigue se déroule ou trouve son thème dans l’Antiquité ou la mythologie. À la croisée des genres, Psyché, écrit par Molière avec l’aide de Pierre Corneille et de Philippe Quinault, tire sa source des Métamorphoses d’Apulée. Sa création en 1671 réunit plus de 340 artistes et constitue la production la plus coûteuse du XVIIe siècle.
Si l’auteur s’est mis en scène indirectement dans La Critique de l’école des femmes ou directement dans L’Impromptu de Versailles, nombreux sont les auteurs qui, depuis 4 siècles, ont placé Molière au cœur de leurs pièces. Parmi ceux-ci, la douzième salle permet de découvrir des costumes pour La Petite Molière, écrit par Jean Anouilh et mis en scène par Jean-Louis Barrault et de L’Impromptu du Palais-Royal de Jean Cocteau qui présente le fameux mais probablement légendaire déjeuner entre Louis XIV et Molière.
Le parcours s’achève par l’évocation de la comédie-ballet, genre dramatique mêlant musique, chants et danses, inventé par Molière avec la complicité de Lully, et au sein duquel, Le Bourgeois gentilhomme et Le Malade imaginaire constituent des chefs-d’œuvre.
La collection du CNCS
Le Centre national du costume de scène conserve une collection unique de 10 000 costumes de théâtre, de danse et d’opéra du milieu du XIXe siècle à nos jours provenant de la Bibliothèque nationale de France, de la Comédie-Française et de l’Opéra national de Paris.
En savoir plus sur cette exposition sur le site du CNCS
Commissariat
Véronique Meunier, département des arts du spectacle, BnF
Scénographie
Philippine Ordinaire et Éric Ruf, administrateur général de la Comédie-Française
- Molière, le jeu du vrai et du faux Richelieu | du 27 septembre 2022 au 15 janvier 2023
- Molière et la musique Exposition à l’Opéra de Paris | du 27 septembre 2022 au 20 janvier 2023
Informations pratiques
Horaires
Consulter le site du CNCS
Accès
Centre national du costume de scène
Quartier Villars - Route de Montilly
03000 Moulins
Tarifs
Plein tarif : 7 €
Tarif réduit : 3/4 €
Gratuit pour les moins de 12 ans