
Le fonds Grégoire à la lumière de l'étude des réseaux abolitionnistes transnationaux (1789-1831)
L’importance des réseaux transnationaux dans la lutte pour l’abolition de la traite et de l’esclavage a fait l’objet d’une vaste historiographie. L’étude du Fonds Grégoire de la BnF (Arsenal), qui rassemble une partie conséquente des papiers de Henri Grégoire sur la question de l’esclavage ainsi que l’ensemble de sa bibliothèque sur ce thème, constituée tout au long de son combat pour les Noirs de 1789 à 1831, incite à revisiter ce thème.
Les dons de brochures anti-esclavagistes ou de propagande pro-esclavagiste, l’accès aux comptes rendus des différentes institutions anti-esclavagistes, telles que l’American Convention for Promoting the Abolition of Slavery, la création de contacts avec des libraires et traducteurs, la circulation d’informations sur l’état de la traite ou le combat abolitionniste à l’étranger, ainsi que les récits de voyages en Afrique constituent les fondements sur lesquels, non seulement Grégoire, mais la grande majorité des abolitionnistes, ont pu s’appuyer en prenant la plume pour alerter leur public national. Comment ces réseaux transnationaux ont-ils été mobilisés, à l’échelle nationale, dans la perspective d’offrir au public un regard véridique sur les faits relatifs à la traite et à l’esclavage ? Que se passe-t-il, du point de vue de l’engagement abolitionniste national, lorsque l’état des relations internationales fragilise ces réseaux ? Ensuite, quelles transformations se produisent-elles lors du processus de sélection des données transmises ou de la traduction des ouvrages ? Il convient en effet de s’interroger sur les modifications que les textes ont subies lors de leur traduction dans une autre langue, en fonction des enjeux spécifiques du pays traducteur, ainsi que sur la signification de la sélection des faits à porter à la connaissance du public.
Cette journée d’étude a pour objet d’interroger le rôle et l’usage des réseaux abolitionnistes transnationaux dans les luttes nationales contre la traite et l’esclavage des noirs. Elle invite, par exemple, à examiner l’usage de ces réseaux dans les affaires judiciaires, la fonction attribuée à la traduction d’ouvrages anti-esclavagistes étrangers, le rôle joué par les voyageurs abolitionnistes dans les combats politiques nationaux, ou encore la place accordée aux documents provenant de l’étranger, tels que le célèbre plan du navire Brooks, dans les campagnes abolitionnistes.
Intervenants
- Gabriel Darriulat, Collège de France / BnF
- Marie-Jeanne Rossignol, université Paris Cité
- Giulia Bonazza, université de Bologne
- Marlène Daut, université de Yale
- Irwan Michelangelo d’Aprile, université de Postdam
- Michael Roy, université Paris Cité
- Alejandro Gomez-Pernia, Sorbonne Nouvelle
Informations pratiques
Entrée gratuite – Dans la limite des places disponibles
Il est recommandé de se présenter en avance (jusqu’à 20 minutes avant la manifestation)
Date et Horaires

Lundi 16 juin 2025
9 h - 18 h
Accès

Arsenal
1, rue de Sully – 75004 Paris