Dans l’Europe des Lumières se lèvent des hommes pour dénoncer et combattre l’esclavage. Montesquieu est l’un d’eux : sa dénonciation de l’esclavage dans les Lettres persanes dès 1721 estrelayée dans l’Esprit des lois en 1748, en particulier dans le livre XV. La révolte des esclaves dans la Jamaïque anglaise ainsi que dans les Guyanes françaises et surtout hollandaises donne un souffle à ce courant de pensée. Elle inspire à Voltaire, dans Candide, l’épisode du nègre de Surinam.
À la veille de la Révolution, des sociétés anti-esclavagistes voient le jour, d’abord à Londres, puis à Paris, sous la forme de la société des Amis des Noirs, fréquentée par les esprits éclairés et les révolutionnaires, parmi lesquels on compte, entre autres, Condorcet, Mirabeau ou l’Abbé Grégoire. Abrogé par la Convention, en 1794, rétabli sous Napoléon, en 1802, l’esclavage dans les colonies françaises est définitivement aboli, sous la IIe République, grâce à Victor Schoelcher, en 1848.
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Les Essentiels proposent une sélection de textes extraits d’œuvres de philosophes et penseurs sur l’esclavage, d’Aristote à Hannah Arendt en passant par Montesquieu, Condorcet, Jean-Jacques Rousseau…
Un volume de La Révolution française et l’abolition de l’esclavageréunit des textes et documents sur le sujet, parmi lesquels des écrits de Condorcet (1788).
Olympe de Gouges (1748-1793) a écrit L’esclavage des noirs, ou l’heureux naufrage, un drame en 3 actes qui attirait l’attention sur le sort des Noirs esclaves des colonies. La pièce fut jouée en 1785 à la Comédie française et valut à son auteure de nombreuses menaces de mort. Elle est par ailleurs l’auteure de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.
Louis-Timagène Houat (1809-1890 ?) a publié à ParisLes Marrons en 1844. Réputé premier roman de La Réunion, ce livre avait pour ambition d’éclairer la population métropolitaine sur la condition des esclaves et les traitements imposés aux populations marrons” de l’Empire français.
L’affaire de La Vigilante(1823). Ce récit retrace la capture du bateau négrier nantais La Vigilante par une escadre anglaise stationnée sur la côte d’Afrique pour empêcher les infractions aux lois relatives à l’abolition de la Traite des Nègres. Ce texte avait été signé par les puissances européennes au Congrès de Vienne le 8 février 1815.