Lettre du CCFr nº 36 (décembre 2020)
Les actualités de la Base patrimoine
La Bibliothèque du Patrimoine à Clermont-Ferrand apporte plus de 58 000 notices au Catalogue collectif de France. En 1902, la ville et l’université, inspirées par l’exemple allemand, unirent par convention leurs deux bibliothèques, statut alors unique en France. Dorénavant, la bibliothèque du Patrimoine fait partie du réseau de lecture Clermont Auvergne Métropole.
Sources multiples de références, les collections versées font la part belle à l’histoire régionale avec une vaste iconographie et un fonds patrimonial diversifié et sur une période de temps étendu. Les thématiques y sont variées: thermalisme, religion, musique, arts, droit, architecture, histoire du tourisme, botanique, économie, industrie du caoutchouc, pharmacopée, magnétisme …
Dans le Répertoire, les fonds alimentés sont présentés par typologie : ancien et moderne constituant l’ensemble patrimonial puis les fonds iconographiques, régionaux et musicaux. Dans la Base patrimoine, on peut consulter les notices des différents supports : livres imprimés, estampes, incunables, correspondances, partitions, photographies, affiches touristiques, cartes routières et plans anciens. Le fonds Manuscrits regroupe 3008 notices qui vont être prochainement transférées vers le Catalogue général des manuscrits. Avec par exemple, « La fortification, le théâtre du monde ou le petit atlas par le Père Cassian Boisseret, de Sauxillanges »des Œuvres de Grégoire de Tours (Ms 145).
Plus de la moitié des notices bibliographiques reflètent l’histoire de la région et de la bibliothèque auvergnate. Défilent ainsi figures illustres (Blaise Pascal, Louis XV) et lieux notoires (Vichy, Brioude, Montluçon, Puy de Dôme). De nombreux dons, legs et acquisitions notables se sont succédés au fil des années, comme ceux du bibliophile Paul Le Blanc en 1918, la donation des archives de Georges Desdevises du Dézert en 1948, celles du magicien-illusionniste François Bénévol et d’Auguste Audollent, historien et archéologue.
Overnia, la bibliothèque numérique de la bibliothèque du Patrimoine, permet d’appréhender toute la richesse de ces collections mettant en avant de nombreux documents anciens, rares et précieux. Citons, publié en 1663, le «Traitez de l’équilibre des liqueurs et de la pesanteur de la masse de l’air de Blaise Pascal » du fonds ancien et une affiche de Jean Prunière « Favor : cycles & motos » de 1930 du fonds iconographique moderne.
La Bibliothèque municipale de Verdun - section étude, a pu, pour la première fois, proposer la mise en ligne, sur la Base patrimoine, d’une partie importante de ses imprimés patrimoniaux.
Ce chargement représente près de 11 000 notices. Les nombreux manuscrits médiévaux et musicaux qui font la réputation de cette bibliothèque, étaient, eux, déjà signalés sur le Catalogue général des manuscrits. L’ensemble est divisé de façon thématique : Belles Lettres, Histoire, Sciences et Arts et Jurisprudence. Ces fonds importants ont été alimentés par des donations récentes comme celle de Louis-Alphonse Depuiset, entrée en 1922 avec 266 ouvrages d’entomologie et de mycologie, 192 concernant les papillons, 24 les champignons et 19 les insectes. Le donateur, préparateur et marchand, entomologiste et bibliophile, avait réuni ainsi une collection de livres rares et illustrés d’un grand intérêt pour les naturalistes ou les historiens des sciences naturelles, allant du 18e jusqu’au début du 20e siècle.
À découvrir
À découvrir, les « Papillons exotiques des trois parties du monde… » de Pierre Cramer, 1779, dont les planches ont été peintes après impressions, exemplaire après exemplaire,
les dessins originaux de Chrétien-Henri Persoon, naturaliste hollandais,
« L’Herbier de France ou l’Histoire des plantes vénéneuses ou suspectes » en 6 volumes du naturaliste Pierre Bulliard (1742-1793).
120 incunables sont également conservés par l’établissement. Tous les grands éditeurs de l’époque y sont représentés de l’atelier de Koberger, Treschel, Jehan Petit à Johannés Mentelin.
À découvrir : un « unicum » c’est-à-dire un seul exemplaire connu et localisé à ce jour d’un bréviaire de Verdun de 1486, imprimé à Venise, la célèbre Chronique de Nuremberg de Hartmann Schedel de 1493 avec de nombreuses illustrations rehaussées à la main et, une histoire ecclésiastique, de 1497, « Hystoria ecclesiastica » que possédait Guillaume Parvi, confesseur de Louis XII.
Les actualités des Manuscrits & Archives
L’inventaire du fonds André Velter à la médiathèque Voyelles de Charleville–Mézières, réseau des médiathèques communautaires Ardennes Métropole, est désormais accessible en deux volets.
- 4 000 lettres pour les Correspondances : échanges avec René Char, Philippe Jaccottet, Alain Jouffroy, Zéno Bianu, et de nombreuses autres personnalités, classées dans 37 boites par ordre alphabétique d’auteur décrites sur l’inventaire du fonds.
- 3 000 pièces diverses pour les manuscrits, archives et documents divers avec les éditions des textes du poète ardennais né en 1945, des livres, des articles parus en revue, ses contributions à des ouvrages collectifs, des affiches, des prospectus, des enregistrements…
Le fonds André Velter a véritablement pris une autre dimension le jour où ce dernier y a effectué lui-même en 1993, le dépôt de ses archives, officialisé par convention, et en devenant l’un des parrains de l’établissement lors de son inauguration en 2008. La médiathèque cherche ainsi à rassembler, de la manière la plus exhaustive qui soit, les œuvres des écrivains natifs des Ardennes.
La bibliothèque Carnégie, bibliothèque d’étude et du patrimoine de Reims a publié l’inventaire du fonds pataphysique-Fleury déjà décrit dans le Répertoire. Son intérêt réside dans la multiplicité de ses contenus. Des livres imprimés, documents d’archives, correspondance, photographies composent une première partie et des objets divers (lampe, cendrier, couteau suisse) une seconde partie. Le tout est issu de la bibliothèque de Raymond Fleury (1914-1973), archiviste du Collège de Pataphysique de Reims. Ils offrent un témoignage précieux sur les membres de ce courant littéraire, leurs œuvres prolifiques et les relations qu’ils entretenaient.
À la Villa Saint-Hilaire, bibliothèque municipale patrimoniale de la ville de Grasse, plusieurs inventaires de fonds originaux, aux documents tous numérisés, sont désormais publiés sur le CGM et sur le Répertoire tels :
La correspondance et un ensemble d’œuvres du peintre Georges Bard, figure emblématique de la vie artistique grassoise avec son carnet de croquis numérisés réalisés au Maroc, pendant son service militaire en 1936-1937 décrit sur l’inventaire du fonds,
L’inventaire du fonds des époux Carl Adalrik Högman et Andrée Karpelès conditionné dans un carton à dessin composé d’épreuves imprimeurs et de gravures sur bois dont certaines numérisées sous le thème animal,
L’inventaire du fonds du radiologue grassois, Pierre Goby, pionnier de la radiographie médicale, composé de 116 radiographies et d’un ensemble de brochures,
le fonds des inventaires et archives de Grasse datant de 1794, permettant de connaitre le contenu d’origine de la bibliothèque municipale avec la liste des confiscations révolutionnaires.
Le CCFr a rencontré
L’opération a pu s’achever avant le prochain transfert physique des ouvrages pour le nouveau projet de médiathèque intercommunale « La Boussole », qui met en avant une politique de valorisation du patrimoine écrit. Le tout est actuellement entreposé au musée Pierre-Noël, contiguë à la bibliothèque où une consultation sur demande est possible.
Comment avez-vous, très concrètement, réussi à finaliser ce signalement exemplaire ?
Plusieurs partenariats solides et un calendrier propice ont permis déjà la mise en ligne de la plupart de nos fonds avec plus de 57 000 notices pour la Base patrimoine.
Nous avons commencé par un chantier de retroconversion des collections de façon presque exhaustive. Seuls les documents sonores et les périodiques ont été catalogués directement ; les cartes postales avec le fonds Weick et les négatifs sur plaque de verre feront l’objet de numérisations ultérieures. Si l’opération a abouti de manière favorable, c’est aussi grâce à Interbibly, soutien administratif et logistique, qui a facilité un regroupement de démarches similaires avec les bibliothèques municipales de Verdun (19 000 notices) et d’Epernay (1 200 notices). En aval, un désherbage massif et un récolement complet ont permis de comptabiliser précisément le nombre des notices à traiter.
Sur le conseil des experts du CCFr, nous avons rétroconverti les anciens registres d’entrées en bon état plutôt que les fichiers papiers aux nombreuses lacunes. L’expérience acquise a aidé au repérage des anomalies et de types d’erreurs répétitives que l’on retrouve plus généralement sur les fonds particuliers et locaux. Gain de temps bénéfique, vu l’effectif réduit de l’équipe in situ et la charge de travail par ailleurs. Le versement au CCFr s’est effectué ensuite en deux étapes chronologiques bien distinctes, 2019 et 2020.
Tous les documents pouvant entrer dans le cadre de la Base patrimoine ont ainsi été traités : livres imprimés, estampes, imagerie populaire, partitions, cartes, plans et brochures.
Quels en sont les résultats ?
Il faut noter que certains fonds signalés sur la Base patrimoine voient leurs inventaires publiés simultanément sur le Catalogue général des manuscrits via l’outil TapIR tandis que des notices descriptives ont été également complétées et illustrées sur le Répertoire national des Fonds. C’est ainsi le cas pour nos poètes surréalistes avec les 3 000 volumes et manuscrits des époux Claire et Yvan Goll, l’ensemble des poèmes, pièces de théâtre, récits, dessins et correspondances de l’écrivain alsacien Maxime Alexandre (1899-1976) ou, encore, issus de sa bibliothèque personnelle, les récits mystiques et occultes d’Ernest Gengenbach (1903-1976), collaborateur de la revue « La révolution surréaliste ». A été de cette façon mis en valeur, tout ce qui concerne Jules Ferry, avocat et homme politique né en 1832 à Saint-Dié : ses archives professionnelles, correspondances et dossiers coloniaux, d’éducation et parlementaires, sa bibliothèque, ses archives familiales, documents personnels et témoignages de guerre, notes militaires et parlementaires de son neveu Abel né en 1881.
In fine, un marché de numérisation, via convention collective, pour Limédia, bibliothèque numérique du Sillon lorrain, est lancé. Il vise les fonds lorrain et ancien, la presse locale et les incunables. Il intègre les manuscrits médiévaux dont notre fameux Graduel de la collégiale de Saint-Dié datant de la fin du XVème siècle publié sur le CGM. Ce manuscrit, de plus de 50 kg est en cours de restauration scientifique et matérielle à la BnF avec l’intervention de quatre corps de métiers du livre.
Tout ceci nous a permis de récupérer une visibilité nationale et internationale de nos collections, avec les retours immédiats d’un lectorat très ciblé. Les trésors patrimoniaux de la médiathèque de Saint-Dié-des-Vosges méritaient ce parcours exceptionnel !
L’outil TAPIR rassemble !
Une modification d’ensemble a été réalisée sur les instruments de recherche de toutes les institutions dès lors qu’elles possèdent plusieurs inventaires.
Dans le bloc «Informations sur l’instrument de recherche», la note qui listait précisément tous les inventaires de l’institution a été remplacée par un lien intitulé «Autre(s) fichier(s) lié(s) à cette institution» qui va interroger le CGM avec le RCR de cette dernière. Cet élément est ainsi utilisable dans les exports EAD contrairement à ce qui s’y trouvait auparavant. Cette mise à jour sera effective lorsque les inventaires correspondants auront été republiés. Une correction est en cours pour la visualisation en mode public dans le CCFr.
Voir cet exemple à la médiathèque de Bourg en Bresse.
L’ancienne balise
"<notestmt><note><p><extref linktype="simple" href="https://ccfr.bnf.fr/portailccfr/jsp/query_direct.jsp?query=ccfr_menu_manuscripts&SOURCES=eadcgm&RCR=XXXXXXXXX" show="new" actuate="onrequest">Autre(s) fichier(s) lié(s) à cette institution</extref></p></note></notestmt>"
Nouvelle consigne : à l’avenir, en cas de création d’une nouvelle instance, il sera opportun d’utiliser ce modèle, en ajoutant à la fin de l’URL le RCR de l’institution concernée.
Agenda
La 9e édition des Journées des Bibliothèques de Dépôt légal imprimeur (JBDLI) a eu lieu les 10 et 11 décembre derniers avec pour thématique principale : « Le Dépôt légal imprimeur : entre patrimonialisation et collection courante ».
Elles ont débuté, le jeudi 10 décembre, par deux ateliers réservés en priorité aux seuls responsables Patrimoine BDLI. Le lendemain matin, une session plénière a abordé des points d’actualités spécifiques.
En raison du contexte de la crise sanitaire et de la mise en place du confinement, les modalités d’accueil ont été adaptées pour que ces JBDLI se déroulent entièrement à distance (plateforme Zoom), sur invitation et inscription.
Le CCFr se présente !
Selon une formule trimestrielle, un exposé explicatif des services offerts par le CCFr a eu lieu à la Bibliothèque nationale de France (site François-Mitterrand) le 15 octobre dernier, en présentiel, ceci dans le plus strict respect des préconisations sanitaires.
Depuis quelques années, cette formation de trois heures s’ouvre au public extérieur et constitue une occasion très agréable pour l’équipe de rencontrer certains partenaires. Ainsi 10 agents de la BnF et 9 professionnels de 5 établissements différents dont 4 franciliens étaient présents.
À suivre : Le CCFr réfléchit actuellement à déployer et diversifier son offre de formation et de présentation de ses outils spécifiques pour être au plus près des besoins de ses utilisateurs. Des vidéos d’information générale et des vidéos de formation vous seront proposées prochainement.
En avant-première, nous vous invitons à consulter la vidéo d’information sur les liens entre TapIR, le Catalogue général des manuscrits (CGM) et le CCFr.
TapIR, CGM, CCFr ? De quoi s’agit-il ?
Le CCFr : à votre service
Prochaine parution : Un Numéro spécial de notre Lettre d’information du CCFr tout en surprises et découvertes !
Voulez-vous y participer ? Envoyez-nous vos plus beaux souvenirs de partenariats et d’utilisateurs, vos notices préférées, vos fonds et documents remarquables favoris, trouvailles et photos fétiches de vos bibliothèques comme autant de clins d’œil et d’hommages bien mérités… à la fois pour les artisans du CCFr et ses utilisateurs.
Merci pour vos témoignages tous bienvenus et très attendus à envoyer très vite à ccfrwebmaster@bnf.fr
Question / Réponse sur le CCFr
Question : Comment lire des résultats de recherche de la manière la plus efficace possible ?
Réponse : Toutes les listes de résultats proposent différents modes d’affichages :
- un affichage en colonne plus pratique lorsqu’on utilise les possibilités de tri également proposé sur ces listes,
- un affichage simplifié, plus dépouillé,
- un affichage « CCFr » qui est l’affichage par défaut et qui est le plus complet.
Le Répertoire propose, par ailleurs, un quatrième mode d’affichage, cartographique, permettant de zoomer sur une carte.