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Lettre du CCFr nº 42 (novembre 2022)
Actualités de la Base patrimoine
Depuis l’été dernier, plusieurs premiers versements de notices bibliographiques issues de collections thématiques et patrimoniales ont été effectués pour le CCFr. Certains chantiers de signalement ont pu également aboutir, complétant des chargements déjà existants.
L’Institut historique allemand (IHA) à Paris
Avec sa bibliothèque scientifique spécialisée, l’IHA offre un important fonds plurilingue de plus de 110 000 références sur l’histoire française et allemande, l’histoire des relations franco-allemandes, l’histoire de l’Europe occidentale de l’Antiquité tardive à nos jours et l’histoire régionale de l’Allemagne.
Outre sa collection d’ouvrages de recherche récents, cette institution compte un large fonds ancien issu de deux généreuses donations. Au total ce sont près de 850 références de livres pour la période comprise entre les XVIe et XVIIIe siècles, classés en fonction de leur siècle de parution puis de leur format.
Et pour les bibliothèques municipales ?
Des fonds anciens ont enrichi la Base patrimoine (CCFr) grâce à de nouvelles contributions des médiathèques de Châtillon-sur-Seine, Sisteron et d’Auch, avec l’ajout pour cette dernière institution de ses fonds moderne, local, basque et espagnol.
Signalées par l’Agence Occitanie Livre et Lecture, des bibliothèques personnelles, de figures illustres et locales, font leur entrée en Base patrimoine. À Aigues-Vives, il s’agit de celle de l’homme d’Etat français, Gaston Doumergue, dont les archives étaient déjà décrites dans le Catalogue général des Manuscrits. À la bibliothèque municipale classée d’Albi, les collections de deux érudits albigeois la rejoignent, celles du poète et essayiste Louis Estève et de Raymond Chabbert, auteur et chroniqueur.
Certains fonds patrimoniaux et locaux, après totale révision, complètent cet ensemble émanant des bibliothèques municipales de Senlis et celles classées de Pau ou d’Albi pour le fonds Honoré Cuq. A Compiègne, la bibliothèque Sainte-Corneille met ainsi à jour certains de ses fonds et propose la collection bibliophilique léguée par Daniel Boulanger (1922-2014), scénariste, dialoguiste et acteur.
Et du côté des Archives départementales ?
Dans la Somme, les apports inédits du fonds Raymond Boury, de bibliothèques de particuliers (celles de la famille amiénoise Cosserat et d’Henri Wagon, celle de la Société d’horticulture de Picardie) ont été réalisés avec la participation de l’Agence régionale du Livre et de la Lecture - Hauts-de-France (AR2L). En Charente-Maritime et Loire-Atlantique, des collections spécifiques, bibliothèque historique et fonds général, se trouvent également complétées dans le CCFr achevant ces différentes opérations.
Manuscrits et archives (CGM)
Dans le cadre des plans régionaux soutenus par le ministère de la Culture et la Bibliothèque nationale de France, de nouveaux inventaires ont été publiés pour la Bourgogne Franche-Comté (Nevers), le Centre-Val de Loire (Nogent-le-Rotrou, Pithiviers), les Hauts-de-France (Arras, Tourcoing , Cambrai), la Normandie (Saint-Lô) ou la Provence-Alpes-Côte d’Azur (Briançon, Gap, Arles, Toulon).
Cet effort national est également alimenté par les bibliothèques municipales classées de Nice, Pau, Lyon et du Havre.
Un premier niveau de signalement pour les fonds iconographiques et fonds d’affiches de la bibliothèque de l’Assemblée nationale a été effectué avec, par exemple, l’inventaire des dessins d’Eugène Delacroix ou des affiches de la Commune de Paris.
Les bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris continuent leurs très nombreux chantiers de signalement que ce soit pour les archives et manuscrits de la Bibliothèque Historique (BHVP) ou ceux de la bibliothèque Marguerite Durand.
Ce centre de ressources situé à la médiathèque Jacques Demy est en charge de la conservation de collections spécifiques présentées pour partie au musée Jules Verne. L’ensemble numérisé est inventorié dans le CGM.
L’œuvre de l’écrivain y est largement représentée avec plus d’une centaine de manuscrits de romans, nouvelles, pièces de théâtre et autres écrits constituant, avec les correspondances de l’écrivain, un corpus unique de 20 000 feuillets complétant des références de la Base patrimoine versées en 2020.
Le manuscrit autographe de L’ile mystérieuse de Jules Vernes. Sont conservés à Nantes les manuscrits autographes constituant les avant-textes de 100 romans, nouvelles, pièces de théâtre et autres écrits de Jules Verne, corpus unique de plus de 15 000 feuillets permettant de suivre l’élaboration de l’œuvre au fil même de la plume de son créateur.
Le CCFr a rencontré…
Deux acteurs clés du projet Cartographie CollEx-Persée : Alice Laforêt, responsable de l’équipe « Collecte et traitement des collections spécialisées » au Muséum national d’Histoire naturelle de Paris (MNHN) et Philippe Goguely, chef du projet et référent Cartographie CollEx-Persée.
Le groupement d’intérêt scientifique (GIS) CollEx-Persée est une infrastructure de recherche qui a succédé en 2017 aux centres d’acquisition et de diffusion de l’information scientifique et technique (CADIST). Sa mission est de faciliter l’accès et l’usage des collections de bibliothèques pour les chercheurs. Par la mise en œuvre de référencements et d’une cartographie nationale, les collections labellisées CollEx, en fonction de leur originalité et rareté, sont ainsi valorisées. Le Répertoire de fonds du CCFr, retenu en 2019 en tant que plateforme pour mener à bien cette opération de signalement, est en passe d’en devenir le puissant outil de coordination.
En cette rentrée 2022, le paquebot CollEx-Persée semble avoir pris sa vitesse de croisière. Quels étaient les objectifs de départ et le processus suivi ?
- Philippe : C’est en 2017 que les attributions pour la labélisation ont démarré après un appel à manifestation d’intérêt par le ministère de l’Enseignement supérieur de la Recherche et de l’Innovation, à destination des établissements placés sous sa tutelle ou autres. De 140 collections à l’origine, plus de 174 sont désormais labélisées.
En 2021, pour proposer une méthodologie modulable à l’ensemble de ces collections, un groupe d’une quinzaine d’établissements s’est constitué, pour tester toutes les préfigurations avec l’élaboration de modèles normés de description. L’enjeu était de rendre plus visibles, en axant principalement sur leurs thématiques, de nombreux gisements documentaires méconnus et fonds d’archives avec une forte hétérogénéité de supports : archives, imprimés, collections d’objets, manuscrits, périodiques.
Tout au long de ce parcours, un dialogue constant entre les différents et établissements s’est tenu pour mener à bien les orientations, avec un maximum de cadres définis en commun. - Alice : Nous avons adopté le Répertoire le considérant comme un guide de collection national, une maison-mère indispensable hautement fédératrice des sources et des disciplines, complémentaire des catalogues nationaux existants. Précieuse base de travail, il permet rebonds et visualisation d’ensemble redonnant de la cohérence à certains fonds éclatés dans différents catalogues et matières scientifiques.
Avec l’aide des premières bibliothèques délégataires, le dernier étage de la fusée CollEx a été lancé, portant le projet à l’échelle nationale en 2022.
En moins de 18 mois, plus de 1500 fonds CollEx ont été créés soit 25% des notices du Répertoire de Fonds. Très concrètement, comment cela a-t-il été possible ?
- Philippe : Cette courbe hautement exponentielle s’explique par une continuité des collections présentes sur d’autres catalogues en ligne d’archives et de manuscrits existants comme celui de l’Enseignement supérieur, Calames. Le travail intellectuel est souvent déjà élaboré, ce qui facilite les transferts d’informations. Des choix précis sur les éléments de description, adaptés au format du Répertoire, ont été faits lors de versements successifs. Certains champs sont restructurés lors d’imports de données effectués via TapIR.
Par ailleurs, sur cette période, plus de 50 institutions concernées ont été rencontrées, pour présenter la démarche adoptée et inciter aux différentes mises en ligne ou mises à jour.
Le Répertoire de Fonds permet un choix de granularités très appréciable que nous avons largement exploité avec, en premier lieu, les deux niveaux principaux, notice de fonds et notice de sous-fonds. Nous nous sommes également appuyés sur la possibilité de créer de multiples passerelles, avec l’apport constant de fonds liés et de liens vers les catalogues, références bibliographiques et documents numérisés.
Tels des menus sur une carte de restaurant, plusieurs types possibles de description sont proposées aux établissements afin qu’ils choisissent le modèle qui correspond le mieux à leurs collections labellisées et à leur politique de signalement. Formellement, pour nous, il est important que soient visibles dès la liste de résultats du CCFr le nom du fonds et son complément succinct, sous forme de résumé, car cela constitue la porte d’entrée du chercheur. Les nombreux sous-fonds liés au Centre des archives du féminisme de l’université d’Angers en offre un bon exemple visuel. Une première contextualisation avec croisement entre thématique, type de document (support) et producteur du fonds (provenance) est ainsi favorisée. L’articulation de ces trois éléments reste essentielle.
La structuration générale de l’indexation joue un rôle primordial en harmonisation avec les pratiques des utilisateurs reflétées sur ScanR. Les mentions de volumétrie ou l’historique du fonds sont plus facultatifs. Ces bonnes pratiques sont décrites dans un guide détaillé à disposition de notre réseau.
Quels retours sur la progression de ce gigantesque chantier de signalement ? Que vous apporte TapIR ?
- Alice : La phase production est désormais bien entamée avec des résultats visibles ; mais le travail est loin d’être terminé. La souplesse est de mise. Il faut soit toiletter a minima les informations en ligne, soit recréer toutes les descriptions en s’adaptant aux temps de travail et pratiques des collègues et instaurer une routine de base.
Au MNHN, où toutes les collections sont éligibles CollEx avec certains fonds emblématiques des disciplines de l’établissement, nous avons opté pour la mise en valeur d’autres fonds peu connus, dits « dormants », l’exhaustivité restant pour le moment inconcevable !
Travailler au fil de l’eau, suivant les travaux universitaires en cours, permet d’enrichir nos critères d’indexation. L’actualité de la recherche rythme ainsi nos avancées.
La nouvelle version EAD du Répertoire de Fonds, avec l’utilisation de l’outil TapIR, a tout accéléré au printemps dernier avec la possibilité d’exporter les notices, de jongler avec les thésaurus RAMEAU de la BnF, de composer avec tout type de corpus et de prévoir une interopérabilité maximale. En effet, la dissémination des données et leur articulation dans d’autres bases avec l’accès éventuel à divers référentiels nationaux tel IDref (Identifiants et Référentiels pour l’enseignement supérieur et la recherche), vont faire gagner encore plus de visibilité aux fonds. De plus, l’équipe du CCFr, appui logistique essentiel, a su être très à l’écoute de nos besoins, n’hésitant pas à ajuster en direct ses services.
Nous sommes ainsi prêts pour la suite avec CollEx 2 qui reprendra, entre autres, tous les enjeux de valorisation des collections dans l’environnement du web.
- À la bibliothèque de l’Observatoire de Paris : le sous-fonds de la collection de plaques de verres (65 vues de l’éclipse du 17 avril 1912
- Au Muséum national d’Histoire naturelle de Paris : la correspondance et archives du professeur Roger Jean Heim (1900-1979), mycologue et ancien directeur du Mnhn
- et décrit dans aucun catalogue pour le moment, ce sous fonds, traitant en partie des champignons hallucinogènes du Mexique issu de la collection Botanique-Cryptogamie, connu pour sa richesse de nombre de chercheurs
Collection personnelle, documents iconographiques et imprimés portant sur les volcans de Katia et Maurice Krafft, au sein du corpus Géologie.
Ce couple de vulcanologues contribua à une meilleure connaissance par le public des phénomènes volcanologiques. Le 3 juin 1991, ils périrent tous deux emportés par une nuée ardente sur les flancs du mont Unzen au Japon.
TapIR… et vous
Bilan des formations pour 2021/2022, par Marie-Françoise ROCHE, coordinatrice du programme national de signalement des manuscrits au sein du département de la Coopération (Service du CCFr).
170 professionnels formés, issus de 65 établissements à travers les dispositifs suivants :
- 1 webinaire
- 4 modules préliminaires en distanciel
- 5 ateliers en présentiel à la BnF
- 8 ateliers en présentiel en région (Bourgogne-Franche-Comté, Normandie, Centre-Val-de-Loire, Hauts-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne, Occitanie).
Et sans oublier le nombre d’heures passé au téléphone et par visioconférence de l’équipe du CCFr pour répondre à vos questions à travers son offre d’accompagnement individualisé pour les professionnels de bibliothèque concernés, complétée par différents supports en ligne.
La famille TapIR s’agrandit !
Avec l’arrivée de Tamieu, la mascotte de l’équipe du CCFr que vous avez pu découvrir lors des formations TapIR et lors des 18e Journées des Pôles associés et de la coopération d’octobre dernier.
CONTACT : manuscritsccfr@bnf.fr
L’offre de formation à destination des partenaires BnF
Agenda du CCFr et de la Coopération
Retour sur les 18es Journées des Pôles Associés et de la Coopération (JPAC 2022) à Paris- BnF (site François-Mitterrand)
TABLE-RONDE « La transmission : les bonnes pratiques, la formation aux outils, l’expertise, le partage d’outils… » (médiatrice : Véronique Falconnet, cheffe du service Catalogue collectif de France/BnF).
Mardi 18 octobre 2022 | Journée plénière - au Grand auditorium de la BnF (site François-Mitterrand).
En quoi l’appartenance à un réseau, le travail en partenariat amène-t-elle, force-t-elle, incite-t-elle à enrichir et infléchir des pratiques individuelles pour adopter des normes, des bonnes pratiques ? Cette table ronde s’est proposée à travers divers projets locaux régionaux ou nationaux d’explorer des parcours, depuis les formations jusqu’au partage d’expériences, de bonnes pratiques, sans oublier la pérennisation et l’accessibilité de l’expertise acquise, des données collectées. Avec la participation de Marie-Françoise Roche | BnF - CCFr : présentation du travail en cours mené par le groupe de travail en charge de la rédaction d’un guide de saisie dans l’outil TapIR, Mikaël Pengam | Musée d’arts de Nantes : dans le cadre du pôle associé régional avec Mobilis, intégration de notices dans la Base patrimoine, formation à TapIR pour la description du fonds DIAC (Documentation Internationale d’Art Contemporain) déjà décrit dans le Répertoire de fonds, William Trouvé |CESR de Tours, pôle régional Centre Val de Loire : coordination des projets et accompagnement des bibliothèques de la région pour le signalement des imprimés et manuscrits, Catherine Désos-Warnier |GIS CollEx-Persée pour la cartographie des fonds d’excellence qui utilise le Répertoire de fonds et l’outil de description en EAD TapIR.
ATELIER TapIR, l’outil de catalogage en EAD mis à disposition des partenaires du Catalogue collectif de France (CCFr), en présence de toute l’équipe du CCFr.
Mercredi 19 octobre 2022 - matinée au Grand amphithéâtre d’Entomologie du Muséum national d’Histoire naturelle.
Du Catalogue général des manuscrits (CGM) aux fonds CollEx, de nouvelles pratiques des professionnels, de nouveaux types de documents et des collections jusque-là inexplorées ont été mises à jour ouvrant de nouvelles pistes pour la recherche. L’atelier a permis de faire un premier bilan d’ouvrir des perspectives, d’échanger les pratiques, de dégager des pistes d’évolutions.
Cet atelier a été suivi par une visite de la Bibliothèque d’Anatomie comparée et la découverte du fonds du poisson Coelacanthe qu’elle conserve, puis d’une présentation de la salle de lecture de la Bibliothèque centrale du Muséum national d’histoire naturelle de Paris.
Question/réponse sur le CCFr
Question : Comment naviguer, le plus efficacement possible, à partir du Répertoire, entre les différentes bases du CCFr ?
Réponse : Les dernières évolutions offrent d’intéressantes passerelles entre les différentes bases. En effet, il est possible à partir d’une notice de fonds du Répertoire de rebondir directement dans la Base patrimoine, où l’on consultera les notices bibliographiques détaillées. Le lien se trouve en haut à droite de la notice :
De la même façon, lorsqu’on se trouve sur une notice bibliographique de la Base patrimoine, on peut retourner vers le Répertoire de fonds en cliquant dans la zone « Exemplaire » sur le lien de l’intitulé du fonds. Voir exemple ci-dessous :
Enfin, rappelons qu’à partir de la notice d’institution, il existe en haut à droit, des liens directs cliquables vers les notices de la « Base patrimoine » et les inventaires du « Catalogue général des manuscrits ».
Pour être au plus près des besoins de ses utilisateurs, le CCFr déploie et diversifie son offre de formation et de présentation de ses outils spécifiques. Ainsi, des vidéos d’information générale et des vidéos de formation ont été réalisées.
Localiser des documents grâce au CCFr (vidéo de présentation)
Le CCFr – Vidéos de présentation