Ludus Modalis
Ensemble musical
Concert-spectacle par l’ensemble Ludus Modalis, ensemble de chanteurs réunis autour du ténor Bruno Boterf :
Annie Dufresne, Edwige Parat Cantus
Jean-Christophe Clair Altus
Bruno Boterf, Vincent Bouchot Tenor
François Fauché Bassus
Freddy Eichelberger clavecin de David Boinnard encordé en boyau
Olivier Bettens Lecture et déclamation
Philippe de Monte
Maeror cuncta tenet motet à 6
Guillaume Costeley Sonnet au Roy et Sonnet à ses amis lus par Olivier Bettens
Guillaume Costeley
Mignonne allons voir si la rose chanson à 4 voix (Pierre de Ronsard)
Puisque la loy chanson à 4
Esprit dous chanson à 4 (clavecin)
Arreste un peu mon coeur dialogue à 5 voix (Philippe Desportes)
La terre les eaux va beuvant chanson à 4 (Pierre de Ronsard)
Roland de Lassus
Un advocat dit à sa femme chanson à 4
Un jeune moine est sorti du couvent chanson à 4
O vin en vigne chanson à 4
Guillaume Costeley
Grosse garce noire et tendre chanson à 4
Lecture des Statuts de l’Académie de Poésie et Musique par Olivier Bettens
Roland de Lassus
Une puce j’ay dedans l’oreille chanson à 5 (Antoine de Baïf)
Claude Le Jeune
L’une et l’autre douleur d’amour air à 4 (Antoine de Baïf)
Antoine de Baïf , lecture d’un psaume en vers mesurés par Olivier Bettens
Enten de mes plains psaume à 4 voix (Antoine de Baïf)
Pierre Certon
Pere de nous qui es la haut à 5 voix (Clément Marot)
Guillaume Costeley
Seigneur Dieu ta pitié à 4 voix
Fantaisie pour l’orgue ou l’espinette (clavecin)
Roland de Lassus
Un jour l’amant et l’amie dialogue à 8
Ubert Philippe de Villiers «au lecteur» lecture par Olivier Bettens
Ubert Philippe de Villiers
Aer funebre au Prince de Condé 1/3 voix (Ubert Philippe de Villiers)
Guillaume Costeley
Bouche qui n’a point de semblable à 4 (1 vx et cl) (Pierre de Ronsard)
Adrien Le Roy
Je suis Amour le grand maître 1 voix et cl (Pierre de Ronsard)
Nicolas de la Grotte
Ah Dieu que c’est un étrange martyre à 4 voix
Guillaume Costeley
Las je n’iray plus chanson à 4 (clavecin)
Robert Garnier, lecture par Olivier Bettens de deux extraits de Porcie, prolongés par les airs de Costeley inclus dans la tragédie
Combien roulent-ils d’accidents? air à 4 voix (Robert Garnier)
Heureux qui d’un soc air à 4 voix (Robert Garnier)
Sus debout, gentilz pasteurs à 4 voix
Ensemble musical
1570 : dans une effervescence créatrice rarement égalée, un petit cénacle de poètes et de musiciens soutenus par la couronne expérimente de nouvelles techniques pour unir Poésie et Musique au service de l’harmonie fragile du Royaume. Catherine de Médicis et Charles IX encouragent l’entreprise, qui débouche sur la création controversée d’une Académie de Poésie et de Musique censée restaurer, à des fins politiques, la « Musique mesurée à l’antique ». L’année 1570 est marquée par une abondante production poétique et surtout musicale, particulièrement novatrice. Tandis que triomphent les Chansons de P. de Ronsard, Ph. Desportes et autres, mises en musique par N. de La Grotte (1569), paraissent plusieurs volumes de « mélanges » musicaux : chez Du Chemin, le recueil inédit des Meslanges de Pierre Certon, compositeur de la chapelle du roi, dédiés au seigneur de Villeroy ; chez Le Roy & Ballard, le Mellange d’Orlande de Lassus (orné de liminaires de Jodelle et de Jacques Gohory), mais aussi la Musique de Guillaume Costeley, première et unique publication de ce grand compositeur.
L’émergence du genre de l’air de cour, la fondation à la cathédrale d’Evreux de la Confraternité de Sainte Cécile, en vue de célébrer la fête de cette sainte (22 novembre) sont d’autres éléments importants de l’année 1570. Cette fondation sera bientôt suivie (1575) de la création d’un « puy de musique », premier concours de composition destiné, le lendemain de la fête, à départager et à primer chaque année les meilleurs compositeurs.
Si dans notre voyage musical dans cette année 1570 la musique de Guillaume Costeley occupe une place de choix, c’est parce que le musicien participe à toutes ces entreprises, et que son recueil Musique (bientôt disponible en édition moderne au CESR de Tours) est à lui seul un remarquable exemple du bouillonnement créatif de la période. Ses chansons poétiques ou rustiques sont dans la lignée de celles d’un Janequin ; la palette est large, et va de la poétique Mignonne allon voir jusqu’à la scatologique Grosse garce, en passant par le sublime « dialogue entre l’homme et son cœur » sur un texte de Desportes (Arreste un peu). Ces chansons prendront ici place aux côtés de chansons légères du fameux Roland de Lassus, alors au sommet de sa réputation notamment auprès de Charles IX.