28 mar. 2019
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Charles Baudelaire signa le 30 décembre 1856 le contrat d’édition de son premier recueil poétique, Les Fleurs du mal. Le manuscrit, qui n’a pas été conservé, fut remis le 4 février 1857 à Auguste Poulet-Malassis, éditeur et imprimeur. Un dialogue animé s’engagea aussitôt entre les deux hommes, par lettres et par annotations sur épreuves. Grâce à ces échanges, nous suivons l’élaboration ultime de l’œuvre. Ponctuation et usage des blancs, orthographe et typographie, les exigences de Baudelaire furent sévères. Le différend se cristallisa autour de la dédicace à Théophile Gautier : elle fut réécrite, la mise en page refaite, l’épreuve abondamment annotée et critiquée afin qu’elle atteignît la « perfection », selon le mot de Baudelaire. Le recueil fut finalement mis en vente le 21 juin, tiré à mille cent exemplaires. Peu après, le 20 août, l’œuvre est condamnée pour « outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs ».