26 juin. 2007
À noter : fermeture anticipée à 15 h de tous les sites de la BnF les mardis 24 et 31 décembre.
Pour rappel, tous les sites de la BnF sont fermés les mercredis 25 décembre et 1er janvier.
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Michaël Levinas improvise sur des textes d’Edmond Jabès lus par Gérard Desarthe.
Une pièce électroacoustique inédite de Christian Rosset, « Champs de l’aube » (en souvenir d’Edmond Jabès), est ensuite proposée (réalisée au GRM, 15 minutes 35).
« J’ai découvert l’œuvre d’Edmond Jabès au printemps 1975 dans le n° 22 de la revue Change, L’imprononçable, où était dévoilé un long fragment du Livre des ressemblances. Peu de temps après, j’ai eu la chance de passer un assez long moment avec l’auteur du Livre des questions grâce à Jean-Pierre Faye qui nous avait réunis à l’occasion d’une manifestation de Change.
À l’automne 1990, je me suis rendu rue de l’Épée de bois pour enregistrer la voix d’Edmond Jabès. Le prétexte était de parler du “retour”. Certains fragments de notre conversation (qui était davantage une écoute qu’un entretien) ont été diffusés aussitôt sur France Culture.
J’avais alors conservé précieusement ce qu’on appelle les “chutes” après montage. Mais ces bandes magnétiques originales ont été perdues. Heureusement, j’en avais fait une copie sur cassette (avec un son de plus faible qualité).
Dans cette pièce, Champs de l’aube, agencée pour célébrer le centième anniversaire de sa naissance, la voix de Jabès est d’abord trace de cette rencontre préservée sur ce support fragile. Je l’ai un peu arrangée (avec filtres et réverbérations numériques). Champs de l’aube a été composé à la Maison de la radio entre novembre 2011 et mars 2012. Bien que procédant essentiellement de manière intuitive, j’ai vite eu le sentiment de composer une suite de variations sur cette frontière dessinée en pointillés entre la nuit et le jour (quand l’aube renaît, chaque jour semblable et différente). Épure (silence). Palimpseste. Dans la nuit en plein jour du studio fermé sur l’extérieur, j’ai besoin des sons de la nature pour respirer. Jabès a écrit : “Le jour tu fondes. La nuit, tu doutes”. J’ajoute que ces deux “moitiés” de la journée s’entredévorent et que c’est bien ainsi. Champs électriques (avec courts-circuits), champs magnétiques (avec force séduction et moult ruptures), champs à la lisière, cultivés en bord de mer, loin, là-bas… Jabès me hante et j’espère, avec cette pièce, ouverte bien que fixée sur support, prolonger un dialogue qui, pour moi, lecteur, ne s’est jamais interrompu.
Champs de l’aube (en souvenir d’E.J.) est dédié à Aurèle Crasson qui en est à l’initiative. Je remercie Christian Zanesi et le GRM sans qui la réalisation de cette pièce n’aurait tout simplement pas été possible. Ainsi que Jean-Pierre Faye, Jean-Yves Bosseur, et mes premiers auditeurs Diego Losa, Claude Nourry et Virginie Vincienne (voix chantée). » C.R;
Christian Rosset est né à Paris le 18 décembre 1955 et à suivi des études d’architecture à l’École des Beaux-arts de Paris. Il compose de la musique (de chambre, instrumentale et électroacoustique), écrit des essais et de la critique (donc de la fiction), fait de la radio (de « création », mais aussi « à voix nue » et sans atours) et garde en mémoire le fait d’avoir passé de longs moments à peindre, à dessiner et à graver.