En cherchant à obtenir un texte unique et irréprochable les mathématiciens ont constamment réformé les textes plus anciens. Ceci est vrai pour les Eléments d’Euclide, un texte en treize livres datant du IIIe siècle avant notre ère reprenant, mais en les gommant, des choses antérieurement établies, et qui a donné le ton axiomatique et irréel à bien des textes mathématiques ultérieurs, du moins jusqu’au XIXe siècle. Pour les Eléments de mathématique de Nicolas Bourbaki des années 1950, le principe est le même, mais il a fallu plusieurs fois renouveler le texte.
Jean Dhombres a eu à tout le moins deux carrières. L’une de mathématicien, spécialisé sur les équations fonctionnelles, notamment pour caractériser les espaces préhilbertiens parmi les espaces de Banach, un domaine peu représenté en France. Ce qui l’a conduit à être au CNRS et à l’Université comme professeur de mathématiques à l’Université de Nantes. Directeur du département de mathématiques, il a créé l’Irem, mais aussi le Centre François Viète d’histoire et de philosophie des sciences. Cette dernière création se rapporte à l’autre carrière, celle d’historien des idées et des cultures, spécialisé par la confrontation des sciences mathématiques en général avec la variété des âges et des civilisations. Ce qui l’a conduit à devenir directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales depuis 1988, désormais au Centre Alexandre Koyré. Il a ainsi écrit en collaboration des biographies de Fourier, de Lazare Carnot, ou de Laplace…
Jean Dhombres
Mathématicien et historien des mathématiques, EHESS, Paris
En cherchant à obtenir un texte unique et irréprochable les mathématiciens ont constamment réformé les textes plus anciens. Ceci est vrai pour les Eléments d’Euclide, un texte en treize livres datant du IIIe siècle avant notre ère reprenant, mais en les gommant, des choses antérieurement établies, et qui a donné le ton axiomatique et irréel à bien des textes mathématiques ultérieurs, du moins jusqu’au XIXe siècle. Pour les Eléments de mathématique de Nicolas Bourbaki des années 1950, le principe est le même, mais il a fallu plusieurs fois renouveler le texte.
Jean Dhombres a eu à tout le moins deux carrières. L’une de mathématicien, spécialisé sur les équations fonctionnelles, notamment pour caractériser les espaces préhilbertiens parmi les espaces de Banach, un domaine peu représenté en France. Ce qui l’a conduit à être au CNRS et à l’Université comme professeur de mathématiques à l’Université de Nantes. Directeur du département de mathématiques, il a créé l’Irem, mais aussi le Centre François Viète d’histoire et de philosophie des sciences. Cette dernière création se rapporte à l’autre carrière, celle d’historien des idées et des cultures, spécialisé par la confrontation des sciences mathématiques en général avec la variété des âges et des civilisations. Ce qui l’a conduit à devenir directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales depuis 1988, désormais au Centre Alexandre Koyré. Il a ainsi écrit en collaboration des biographies de Fourier, de Lazare Carnot, ou de Laplace…