L’intelligence artificielle désigne des programmes informatiques s’appuyant sur des règles définies par un humain. La technique la plus répandue aujourd’hui est le machine learning ou apprentissage automatique dans lequel le programme apprend seul, en étudiant des exemples, à reconnaître des images, des sons. Le deep learning n’est qu’une partie du machine learning et fonctionne sur un réseau de dizaines ou centaines couches de milliers de neurones artificiels, inspirés du cerveau humain.
En quoi l’intelligence artificielle se distingue-t-elle de l’intelligence humaine ? Peut-on dire de l’IA qu’elle imite les mécanismes du cerveau humain ? Si une machine est capable d’apprendre, a-t-elle la capacité de créer ? Si elle peut créer, est-elle capable d’intention ? Le fait de simuler des comportements humains confère-t-il à la machine une forme de sensibilité ? Que penser du concept de singularité ?
Les intervenants de cette table ronde s’attacheront à éclairer cette révolution de l’intelligence artificielle qui transforme désormais notre quotidien.
Serge Abiteboul
Membre de l’Académie des sciences et de l’Academia Europaea, membre du Conseil national du numérique, Serge Abiteboul est connu pour ses recherches portant sur les bases de données objet, distribuées ou hétérogènes, la gestion des données web, le commerce électronique, la théorie de la complexité, les bases de données temporelles. Il a publié de nombreux documents dont Le temps des algorithmes (Le Pommier, 2017) avec Gilles Dowek, dans lequel il démystifie la notion d’algorithmes, avant tout des solutions qui ne sont pas neutres. S’ils sont à l’origine de transformations radicales des notions de travail, de vie privée et même d’humanité, c’est à nous de décider de quel côté faire pencher la balance. Les algorithmes sont peut-être le premier outil à la mesure de nos aspirations. Dans Terra Data : qu’allons-nous faire des données numériques ? (Le Pommier, 2017), les technologies numériques nous permettent de créer, stocker, transformer et transmettre des données dans des quantités et à une vitesse de plus en plus considérable. Chacun de nous contribue activement, consciemment ou non, à bâtir un nouveau continent, la Terra Data, la « terre des données ».
Dans Le bot qui murmurait à l’oreille de la vieille dame et autres nouvelles numériques (Le Pommier, 2018) , le scientifique explore nouvelle après nouvelle ce que pourrait être notre vie future, entre objets hyper connectés, greffes de cerveau artificiel et robots presque aussi insaisissables que certains de nos semblables…
Nicolas Sabouret
Nicolas Sabouret,chercheur au LIMSI (Laboratoire Interdisciplinaire des Sciences du Numérique), effectue des recherches dans le domaine des agents conversationnels, programmés pour répondre aux questions des humains. Il a ainsi collaboré avec la PME Davi à un projet de chatbots introduisant la notion d’informatique affective; le programme combine le traitement du langage naturel et l’informatique affective, c’est-à-dire, l’emploi de gestes et de signaux animés sur un avatar pour mettre l’utilisateur à l’aise. Le Prix FIEEC Carnot de la recherche appliquée lui a été attribué en 2020 pour ses travaux dans le domaine.
Il conduit aussi des actions de vulgarisation auprès du grand public et a ainsi publié Comprendre l’intelligence artificielle (Ellipses, 2019) un ouvrage pédagogique destiné aux non-spécialistes adolescents et adultes qui s’intéressent à l’intelligence artificielle. Il vise à leur donner les clés pour comprendre ce domaine. Chaque chapitre permet de découvrir un nouvel aspect de l’IA et de démystifier la création de machines dites « intelligentes ».
Marie-des-Neiges Ruffo de Calabre
Marie-des-Neiges Ruffo de Calabre, philosophe, professeure à l’université de Namur (Be) et à l’Institut catholique de Paris est spécialiste des questions éthiques relatives à la sécurité, à la défense et aux nouvelles technologies en rapport avec les « systèmes d’armes létales autonomes », plus connus sous le nom de robots tueurs. Elle a soutenu une thèse sur les « Problèmes éthiques posés par le remplacement de l’humain par des robots » qui lui a valu, en 2017, l’un des prix scientifiques de l’Institut français des hautes études de défense nationale (IHEDN. Elle est l’auteure de Itinéraire d’un robot tueur (le Pommier, 2018) un essai qui pose la question de l’avenir pour l’humain à l’ère de la guerre moderne : dans une guerre plus qu’ailleurs, la dimension du respect de l’éthique, de la délégation à un programme informatique, de la place réservée à l’humain, ne sont pas seulement des débats de mots mais des enjeux de vie ou de mort.
Des drones aux robots tueurs, les machines vont-elles, à terme, remplacer les humains sur le champ de bataille ? Entre droit, éthique et philosophie, un cas emblématique des enjeux liés au développement fulgurant des technologies.
Rencontre animée par Caroline Lachowsky, journaliste scientifique à RFI
Directeur de recherche Inria, Institut national de recherche en sciences du numérique, et membre du Collège de l'Arcep, Autorité de régulation des communications électroniques et des postes
Nicolas Sabouret
Professeur à l’université Paris-Saclay, enseignant à Centrale Supélec et chercheur au LIMSI (CNRS)
Marie-des-Neiges Ruffo de Calabre
Philosophe, professeure à l'université de Namur (Be) et à l'Institut catholique de Paris
L’intelligence artificielle désigne des programmes informatiques s’appuyant sur des règles définies par un humain. La technique la plus répandue aujourd’hui est le machine learning ou apprentissage automatique dans lequel le programme apprend seul, en étudiant des exemples, à reconnaître des images, des sons. Le deep learning n’est qu’une partie du machine learning et fonctionne sur un réseau de dizaines ou centaines couches de milliers de neurones artificiels, inspirés du cerveau humain.
En quoi l’intelligence artificielle se distingue-t-elle de l’intelligence humaine ? Peut-on dire de l’IA qu’elle imite les mécanismes du cerveau humain ? Si une machine est capable d’apprendre, a-t-elle la capacité de créer ? Si elle peut créer, est-elle capable d’intention ? Le fait de simuler des comportements humains confère-t-il à la machine une forme de sensibilité ? Que penser du concept de singularité ?
Les intervenants de cette table ronde s’attacheront à éclairer cette révolution de l’intelligence artificielle qui transforme désormais notre quotidien.
Serge Abiteboul
Membre de l’Académie des sciences et de l’Academia Europaea, membre du Conseil national du numérique, Serge Abiteboul est connu pour ses recherches portant sur les bases de données objet, distribuées ou hétérogènes, la gestion des données web, le commerce électronique, la théorie de la complexité, les bases de données temporelles. Il a publié de nombreux documents dont Le temps des algorithmes (Le Pommier, 2017) avec Gilles Dowek, dans lequel il démystifie la notion d’algorithmes, avant tout des solutions qui ne sont pas neutres. S’ils sont à l’origine de transformations radicales des notions de travail, de vie privée et même d’humanité, c’est à nous de décider de quel côté faire pencher la balance. Les algorithmes sont peut-être le premier outil à la mesure de nos aspirations. Dans Terra Data : qu’allons-nous faire des données numériques ? (Le Pommier, 2017), les technologies numériques nous permettent de créer, stocker, transformer et transmettre des données dans des quantités et à une vitesse de plus en plus considérable. Chacun de nous contribue activement, consciemment ou non, à bâtir un nouveau continent, la Terra Data, la « terre des données ».
Dans Le bot qui murmurait à l’oreille de la vieille dame et autres nouvelles numériques (Le Pommier, 2018) , le scientifique explore nouvelle après nouvelle ce que pourrait être notre vie future, entre objets hyper connectés, greffes de cerveau artificiel et robots presque aussi insaisissables que certains de nos semblables…
Nicolas Sabouret
Nicolas Sabouret, chercheur au LIMSI (Laboratoire Interdisciplinaire des Sciences du Numérique), effectue des recherches dans le domaine des agents conversationnels, programmés pour répondre aux questions des humains. Il a ainsi collaboré avec la PME Davi à un projet de chatbots introduisant la notion d’informatique affective; le programme combine le traitement du langage naturel et l’informatique affective, c’est-à-dire, l’emploi de gestes et de signaux animés sur un avatar pour mettre l’utilisateur à l’aise. Le Prix FIEEC Carnot de la recherche appliquée lui a été attribué en 2020 pour ses travaux dans le domaine.
Il conduit aussi des actions de vulgarisation auprès du grand public et a ainsi publié Comprendre l’intelligence artificielle (Ellipses, 2019) un ouvrage pédagogique destiné aux non-spécialistes adolescents et adultes qui s’intéressent à l’intelligence artificielle. Il vise à leur donner les clés pour comprendre ce domaine. Chaque chapitre permet de découvrir un nouvel aspect de l’IA et de démystifier la création de machines dites « intelligentes ».
Marie-des-Neiges Ruffo de Calabre
Marie-des-Neiges Ruffo de Calabre, philosophe, professeure à l’université de Namur (Be) et à l’Institut catholique de Paris est spécialiste des questions éthiques relatives à la sécurité, à la défense et aux nouvelles technologies en rapport avec les « systèmes d’armes létales autonomes », plus connus sous le nom de robots tueurs. Elle a soutenu une thèse sur les « Problèmes éthiques posés par le remplacement de l’humain par des robots » qui lui a valu, en 2017, l’un des prix scientifiques de l’Institut français des hautes études de défense nationale (IHEDN. Elle est l’auteure de Itinéraire d’un robot tueur (le Pommier, 2018) un essai qui pose la question de l’avenir pour l’humain à l’ère de la guerre moderne : dans une guerre plus qu’ailleurs, la dimension du respect de l’éthique, de la délégation à un programme informatique, de la place réservée à l’humain, ne sont pas seulement des débats de mots mais des enjeux de vie ou de mort.
Des drones aux robots tueurs, les machines vont-elles, à terme, remplacer les humains sur le champ de bataille ? Entre droit, éthique et philosophie, un cas emblématique des enjeux liés au développement fulgurant des technologies.
Rencontre animée par Caroline Lachowsky, journaliste scientifique à RFI
En partenariat avec France Médias Monde et RFI