La Zingara

Entre le mois d’août 1752 et février 1754, une troupe venue d’Italie présente à Paris une douzaine d’opéras bouffes. Leur succès est énorme et immédiat ; il suscite même la célèbre « querelle des bouffons ».

L’opéra-comique français allait beaucoup s’inspirer de ces opéras-bouffes italiens. Les personnages sont plus humbles, plus réels. Les trois personnages sont très dessinés. Trois « prototypes » de la comédie italienne. Il y a Calcante une sorte de « pantalone », vieillard avaricieux, méfiant, égoïste mais l’espace d’un instant pathétique et émouvant. Et puis Nise, petite cousine de Serpina de « La Servante Maîtresse » ou de la Suzanne des « Noces de Figaro », malicieuse et rusée. Enfin il y a son frère : Brigani une sorte de Brighella aux ordres de Nise…

L’intrigue nous parle de puissance, d’amour, de la revanche des « petits » sur les « grands ». De tendresse aussi… Et tout cela dans une ambiance foraine, avec un ours savant des acrobaties et… un diable!

On l’aura compris, « La Zingara » veut renouer avec la jubilation originelle de ce répertoire méconnu du XVIII^e. Preuve s’il en est que ces ouvrages musicaux ont le dynamisme et l’émotion de la jeunesse…