Le Baroque nomade
Ensemble musical
Sharman Plesner violon
Leonor de Lera violon
Samantha Montgomery alto
Hager Hanana violoncelle
Jean-Christophe Deleforge contrebasse
Rémi Cassaigne théorbe et guitare
Timothée Oudinot hautbois
Mathieu Dupouy clavecin
Jean-Christophe Frisch flûte et direction
n° 12 en Sol Majeur Allegro, Grave, Minuett
n° 5 en La mineur Allegro, Adagio
n° 1 en La Majeur Grave, Presto, Adagio, Allegrissimo presto
Sonate pour clavecin K39
n°3 en Sol Majeur Allegrissimo, Grave, Allegrissimo
n°4 en Ré Majeur Tempo di marciata, Presto, Adagio, Prestissimo
n° 2 en Sol Majeur Allegro staccato, Grave senza cimbalo e senza leuto, Minuetto
n° 9 en ré mineur Presto, Minuetto
Sonate pour clavecin K33
n° 10 en Sol Majeur Grave, Allegro
Sonate Opus 4 n° 3 Largo
Sinfonia de la Cantate Pur nel Sonno en Do Mineur
n° 13 en Si bémol Majeur Presto, Grave, Presto
Sonate Opus 4 n°6 Adagio, Allegro, Pastoral
n° 14 en Sol Majeur Allegro e Presto, Adagio, Minuetto
Ensemble musical
On sait étonnamment peu de choses sur la vie de Domenico Scarlatti, surtout si on le compare aux autres compositeurs bien connus de sa génération : Bach, Händel, Rameau, etc. Après une jeunesse italienne sur les traces de son père Alessandro, il entre au service de l’infante du Portugal, Maria Barbara, qui deviendra par la suite reine d’Espagne, et qu’il suivra donc dans son pays d’adoption. Il est très probable que pendant sa période portugaise, Domenico Scarlatti s’est rendu à Paris, et les musicologues ont mené une véritable enquête d’espionnage pour le confirmer, en fouillant dans les documents secrets de l’ambassadeur du Portugal en France. Il a même été envisagé que Scarlatti lui-même avait une mission d’espion. Cependant, il est désormais certain qu’il a joué lors des concerts de musique italienne organisés par Pierre Crozat, un riche mécène, qui recevait chez lui des musiciens italiens, et des Français qui avaient séjourné en Italie. Nous sommes dans les années 1724-25. Jean-Philippe Rameau fréquentait le même salon, et on suppose que les deux génies du clavier s’y sont rencontrés, et ont échangé des idées, qu’on retrouve dans leurs œuvres postérieures. A la suite de ce passage à Paris, paraissent dans cette même ville les premières sonates pour clavecin de Scarlatti, avant-même les éditions anglaises. On a longtemps considéré les éditions parisiennes des sonates de Scarlatti comme pirates, mais les musicologues tendent désormais à les réhabiliter. En tout cas les versions publiées à Paris sont légèrement différentes des éditions postérieures.
La Bibliothèque Nationale conserve également un passionnant manuscrit d’œuvres de Domenico Scarlatti. Il s’agit de dix-huit sinfonie pour orchestre. On ignore presque tout de cette partition. Quand, comment et pourquoi est-elle arrivée à Paris ? Mystère. Quelques-unes des sinfonie sont identifiées par d’autres sources comme les ouvertures d’opéras composés par Scarlatti avant son départ d’Italie : Tolomeo, Tetide in Sciro, L’amor d’un ombra e gelosia d’un aura, ce dernier composé à Rome pour un minuscule théâtre privé, celui de la reine de Suède en exil en Italie. L’orchestre de ce théâtre de poche ne pouvait compter plus d’une dizaine de musiciens, tant la fosse en est exiguë. Mais on ne sait rien sur les autres pièces contenues dans le manuscrit. Néanmoins on remarque une homogénéité de style, et une virtuosité demandée à tous les instruments, qui ne laissent pas douter de l’attribution à Domenico - si l’on voulait remettre en question son nom, qui figure en tête de chacune des œuvres du manuscrit.
J.-C. Frisch