Pour rappel, tous les sites de la BnF sont fermés les mercredis 25 décembre et 1er janvier.
Numismatique, archéologie ou les deux ?
Chroniques : Des cours à la BnF I Richelieu, c’est une nouveauté ?
Julien Olivier : Pas du tout ! C’est une belle idée de nos lointains prédécesseurs et nous nous inscrivons dans leurs pas. La tradition des cours publics de la Bibliothèque nationale remonte à la Révolution française. Dès 1795, Aubin-Louis Millin professait dans une salle de cours ouverte à tous au milieu des antiquités, avec l’idée de faire partager les savoirs et les œuvres de la Bibliothèque. Nous avons voulu reprendre ce concept en fondant nos cours publics sur une sélection d’objets que nous apportons et manipulons, sous les yeux du public présent en salle ou en ligne. Par ailleurs, la BnF souffre parfois d’une image d’institution savante et un peu élitiste et nous avons voulu casser cet a priori en proposant des cours accessibles quel que soit le niveau de connaissance de chacun
De quoi sera-t-il question dans le cours sur la numismatique ?
Cette année, le thème est le déchiffrement. Le propos de chaque cours est fondé sur la présentation et le commentaire de vingt monnaies, filmées en direct par un cameraman. Une monnaie ou une médaille, c’est un objet qui tient dans le creux de la main, mais qui recouvre des images et des inscriptions de différents types. Le dispositif du cours permet de zoomer sur les pièces et de montrer des éléments qui seraient presque invisibles si l’objet était dans une vitrine. On décrypte le sens que l’on peut donner au choix de l’iconographie, on le recontextualise dans l’époque et le lieu où il a été produit. Le cycle s’articule en quatre séances sur les monnaies ‒ grecques, romaines, celtes ‒ et sur les médailles.
Et le cycle sur l’archéologie ?
À une époque où l’on parle beaucoup de provenance des œuvres, nous avons voulu revenir sur des trajectoires d’objets de nos collections. Pour un certain nombre d’entre eux, on peut comprendre, à travers l’étude des archives, d’où ils viennent, comment ils ont été découverts, quels sont les choix qui ont sous-tendu ces acquisitions. C’est cette thématique que nous déclinons en quatre cours. Le premier s’intéresse à des fragments de vases du duc de Luynes qui proviennent d’une tombe étrusque de Tarquinia. Le deuxième porte sur l’histoire des monnaies des rois grecs d’Égypte et le troisième sur la collection de bijoux et de pierres gravées. Le dernier cours est consacré à Edme-Antoine Durand, grand collectionneur de vases, de bronzes et de monnaies grecques. Ces présentations seront comme des jeux de piste, pour suivre la constitution des collections, montrer que ces œuvres ont toutes une histoire et sont aussi des objets de passion.
Propos recueillis par Sylvie Lisiecki
Article paru dans Chroniques n°99, janvier-mars 2024