Grandes inondations de 1840 à Lyon, Imagerie Pellerin -  - BnF, département des Estampes et de la photographie, FOL-LI-59 (2)
Prochainement

Géographie de la fin d’un monde ?

Grandes inondations de 1840 à Lyon, Imagerie Pellerin - - BnF, département des Estampes et de la photographie, FOL-LI-59 (2)

En écho à l’exposition Apocalypse. Hier et demain, cette conférence montre comment la géographie peut aider à mieux comprendre les grands défis de notre temps, que ce soit la gestion des risques climatiques ou celle des ressources.

La géographie, par définition, étudie le rapport des sociétés humaines à leurs espaces. Elle est donc légitime à décrire les symptômes de la finitude du monde dans lequel nous vivons et qui sont au centre des préoccupations actuelles.

Mais son rôle ne se limite pas à une simple description, notamment dans les domaines où elle reste une discipline précurseuse, au premier rang desquels la gestion des risques climatiques et celle des ressources : elle permet de mieux gérer les conséquences de certains phénomènes, d’en prévenir d’autres. L’approche géographique, que ce soit par les méthodes qu’elle utilise ou par les connaissances qu’elle requiert (parfois issues de domaines différents) peut aider à résoudre les grands défis de notre temps.

S’ouvrant aussi à d’autres disciplines, elle s’intéresse aussi, sous l’angle de la gestion de l’espace, aux représentations, notamment urbaines, de l’apocalypse dans les œuvres de fiction.

Il ne s’agit bien sûr pas de traiter l’ensemble des questions liées à la « fin du monde » mais de montrer, à travers quelques exemples emblématiques, comment la géographie permet d’analyser les situations et comment elle peut aider à la réflexion et à la prise de décision. Cette journée est aussi une façon de présenter la diversité et la richesse actuelles de la géographie et des débats qui l’animent et la font vivre.

Intervenants

  • Marie Redon, professeure de géographie, université Toulouse 2 Jean Jaurès – Membre du laboratoire LISST (Laboratoire interdisciplinaire solidarités, sociétés, territoires) - équipe CIEU (Centre interdisciplinaire d’études urbaines)
  • David Blanchon, professeur de géographie à l’université Paris Nanterre
  • Moïse Tsayem Demaze, professeur de géographie à l’université du Mans
  • Jean-Philippe Lacoste, géographe, président d’EUCC France – réseau européen des littoraux –, président du Conseil scientifique du réseau d’observation du littoral Normandie-Hauts-de-France
  • Alain Musset, géographe, membre honoraire de l’Institut universitaire de France

Programme

La mise en abyme insulaire de la Terre : quels enjeux géographiques face à la fin de ce monde ?
Par Marie Redon

On considère souvent que les îles et les espaces maritimes adjacents seraient des laboratoires grandeur nature du vivant, des conservatoires de la biodiversité qu’il s’agit de protéger car il y irait de l’avenir de l’humanité tout entière. Ce lieu commun sera questionné en montrant que la force de l’imaginaire insulaire est centrale dans l’instrumentalisation des pratiques de protection de l’environnement, au service de la territorialisation des espaces maritimes (constitution d’aire marine protégée) comme dans une simplification des discours souvent contre-productive parce que trop généralisante. Dans ce contexte, le regard géographique et la nécessité d’une approche par échelle sont d’autant plus nécessaire.

Et si ce n’était qu’un mirage ? Les eaux disparues de l’ouest américain
Par David Blanchon

L’ouest des États-Unis a fait l’objet d’innombrables mises en scène de la fin du monde, que ce soit dans les romans ou les films. Les catastrophes naturelles, comme l’a montré M. Davis dans son ouvrage classique Ecology of fear, tiennent une bonne place dans la perspective d’un « doomsday » inévitable. L’idée générale étant que le développement de l’Ouest, comme l’a montré G. Reggio dans son film Koyaanisqatsi (1982) était insoutenable et promis à la chute. Or, depuis une vingtaine d’années, tout le système d’adduction d’eau de l’Ouest, centré sur le fleuve Colorado qui alimente Los Angeles à Phoenix en passant par Las Vegas, semble menacé d’effondrement. Et des programmes de recherches, des réunions de haut niveau, des projets de loi se succèdent pour tenter d’éviter la fin de ce monde…

Géopolitique de la déforestation et de la dégradation des forêts
Par Moïse Tsayem Demaze

La déforestation et la dégradation des forêts sont d’autant préoccupantes qu’elles contribuent au réchauffement de la Terre et donc aux changements climatiques. La destruction des forêts, en particulier dans la zone intertropicale (Amazonie, Afrique centrale, Asie du Sud-Est), est révélatrice des rapports de force et des tensions entre diverses catégories d’acteurs : les pays développés et les pays en développement, les firmes agro-industrielles et les agriculteurs et paysans, etc. Au-delà des conséquences sur le climat de la Terre, la déforestation et la dégradation des forêts contribuent à l’érosion de la biodiversité, aux conflits d’occupation du sol, aux inégalités socio-économiques. Plusieurs dispositifs ont émergé et sont déployés pour lutter contre la destruction des forêts. La conférence met en évidence et analyse les dimensions géopolitiques de deux dispositifs : la certification de la gestion durable et la REDD+ (réduction des émissions issues de la déforestation et de la dégradation des forêts dans les pays en développement). Des focus sont proposés sur l’Amazonie et le Bassin du Congo.

Le littoral français au péril du dérèglement climatique
Par Jean-Philippe Lacoste

Attractif, densément urbanisé, le littoral français se retrouve soumis à l’aggravation des aléas de l’érosion côtière, de la submersion marine et des intrusions salées. Après plusieurs décennies de « défense contre la mer », la situation exige aujourd’hui des réponses politiques et techniques pour anticiper la recomposition spatiale et construire leur difficile acceptation sociale.

Après l’apocalypse : résilience et renaissance ?
Par Alain Musset

La fin du monde est un thème majeur des récits de science-fiction qui anticipent la fin de nos sociétés avec les moyens et les peurs de chaque époque. Cependant, plus qu’un point final, l’apocalypse annoncée est le plus souvent la fin d’un monde. Et si c’était l’occasion, entre les ruines du passé, d’inventer d’autres voies pour l’humanité ?

Informations pratiques

tarifs et conditions d’accès

Entrée gratuite – Réservation conseillée – Ouverture des réservations un mois avant l’événement
Il est recommandé de se présenter en avance (jusqu’à 20 minutes avant la manifestation)

Date et Horaires

Mercredi 5 mars 2025
14 h - 18 h

Accès

François-Mitterrand - Petit auditorium
Quai François-Mauriac – Paris 13e
Entrée Est face à la rue Émile Durkheim