15 juin. 2022
À noter : fermeture anticipée à 15 h de tous les sites de la BnF les mardis 24 et 31 décembre.
Pour rappel, tous les sites de la BnF sont fermés les mercredis 25 décembre et 1er janvier.
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Visages de l’exploration au XIXe, du mythe à l’histoire - Auxiliaires en situation coloniale
Le voyage au XIXe siècle est indissociable au contexte d’expansion coloniale de l’Europe dans le monde.
Si la majorité des acteurs locaux enrôlés dans les missions coloniales sont invisibilisés, certains ont eu un destin individuel. Marabout toucouleur (population de langue peule, vivant en Afrique de l’Ouest), Alassane Dia est né vers 1844 au Sénégal. À l’image de ces figures complexes servant d’intermédiaires entre les missions d’exploration et les populations locales, il est enrôlé en tant qu’interprète dans l’exploration et la conquête européenne du continent africain. Entré au service des Français lors des campagnes au Soudan, il est, par ses compétences linguistiques, un intermédiaire indispensable dans les négociations entre les souverains africains et les Français, notamment lors du traité de Nango (1881) signé avec le sultan Ahmadou. Il est un compagnon de l’officier d’infanterie de Marine français Joseph Gallieni (1849-1916). Ce dernier fonde son action guerrière et coloniale sur la connaissance des populations et illustre l’imbrication des pratiques de l’exploration avec la conquête militaire coloniale. La Société de géographie lui remet son grand prix en 1899 pour l’œuvre accomplie au Soudan, au Tonkin et à Madagascar, confondant dans un même hommage son apport à la connaissance géographique et de son action militaire dans les nouveaux territoires colonisés.
Dia est lui remarqué pour ses faits d’armes, impliqué dans les opérations contre l’almamy (chef de guerre) Samory Touré. À la suite du traité signé avec ce dernier, il accompagne pour un voyage diplomatique en France le propre fils de Samory. La même année, il est fait chevalier de la légion d’honneur, reconnaissance rarissime pour un interprète colonial.