« Des faux prophètes et magiciens de ce pays qui communiquent avec les esprits malins », 1558

André Thevet, moine cordelier, aumônier de l’expédition dirigée par Nicolas Durand de Villegagnon, demeure une dizaine de semaines au Brésil pendant l’hiver 1555-1556. Malgré la brièveté de son séjour, il rédige, en collaboration avec l’érudit Mathurin Héret, le récit de son voyage. L’ouvrage est plusieurs fois publié, traduit et rencontre une audience internationale. Les éléments ethnographiques sont opposés aux références à l’Antique. Les croyances du peuple Tupinamba qui, selon les auteurs, «adore le Diable par le moyen d’aucuns siens ministres, appellez Pagès», permettent opportunément d’inviter le lecteur chrétien à vivre selon l’écriture sainte et non «comme ces pauvres Sauvages, & plus brutallement que bestes brutes». La gravure représente un chamane portant une coiffe de plumes et tenant une maraca surmontée d’un bouquet de plumes. Elle sera réemployée, imprimée en miroir, pour illustrer La cosmographie universelle, autre livre d’André Thevet, publié en 1575.