6 nov. 2020
La représentation du chamane
Au 17e siècle, lors de son exil en Sibérie, l’archiprêtre orthodoxe Avvakum (1620?-1682) observe les pratiques d’un devin qu’il désigne, dans son ouvrage (1672), sous le mot toungouse šaman. Le terme fait ainsi son apparition pour la première fois dans un écrit. En France, c’est en 1699 que l’ouvrage Relation du voyage de Mr Evert Isbrand… décrit un Schaman, « ce qui […] signifie un Prêtre, ou un Magicien », en action.
Qu’en est-il avant cette date ? Comment caractérise-t-on, dans d’autres régions du monde, cette « certaine sorte d’hommes jouant un rôle religieux et social » ? Au 16e siècle, plusieurs missionnaires de retour du Brésil, où ils rencontrent le peuple Tupinamba, décrivent les rituels des Pagés, les « cérémonies de ces Prophètes », les pratiques des Caraïbes.
Nombreux sont les récits de voyages, les livres d’histoire, les ouvrages à vocation encyclopédique qui, du 16e au 19e siècle, témoignent de l’existence des chamanes, qu’on les nomme enchanteur, jongleur ou sorcier, barbier, medicine man. Aux scènes rapportées qui dépaysent, étonnent ou effraient le lecteur, s’ajoute la force évocatrice des images. L’auteur est rarement à l’origine de l’illustration, qui est bien plus le fait de l’éditeur, celui-ci puisant souvent dans son fonds et pratiquant le réemploi de gravures.
Cette sélection de livres illustrés donne un aperçu de l’évolution de la représentation du chamane dans différentes aires géographiques : Brésil, Laponie, Virginie, Canada, Sibérie.