Laïla Nehmé
Directrice de recherche au CNRS, laboratoire Orient & Méditerranée – Mondes sémitiques, responsable du projet d’inventaire des inscriptions nabatéennes
Du nabatéen à l’arabe, continuité ou révolution ?
Directrice de recherche au CNRS, laboratoire Orient & Méditerranée – Mondes sémitiques, responsable du projet d’inventaire des inscriptions nabatéennes
Avec un nouveau cycle de conférences consacré à l’archéologie des écritures anciennes, la BnF invite archéologues, historiens et épigraphistes à revenir sur l’histoire des déchiffrements et à raconter l’histoire et l’évolution de ces écritures. Cette séance s’intéresse à la filiation entre le nabatéen et l’arabe.
L’écriture nabatéenne a été utilisée par les Nabatéens, le peuple bâtisseur des monuments rupestres de Pétra en Jordanie et de Hégra en Arabie Saoudite. Le nabatéen est l’une des écritures araméennes en usage au Proche-Orient dans l’Antiquité, au même titre que l’écriture utilisée dans l’oasis de Palmyre. Les textes écrits à l’aide de l’alphabet nabatéen sont par ailleurs bien en langue araméenne, même s’ils font usage d’un certain nombre des mots arabes. Contrairement à d’autres écritures, le nabatéen n’a jamais véritablement disparu. Entre le IIIe et le Ve siècle ap. J.-C., il a en effet connu un processus d’évolution des caractères qui l’a fait aboutir à l’écriture arabe telle qu’on la connaît aujourd’hui. La conférencière s’attachera à présenter cette écriture et son évolution à la manière d’une enquête archéologique fondée sur les recherches qu’elle mène depuis vingt ans en Arabie Saoudite.