15 juin. 2022
À noter : fermeture anticipée à 15 h de tous les sites de la BnF les mardis 24 et 31 décembre.
Pour rappel, tous les sites de la BnF sont fermés les mercredis 25 décembre et 1er janvier.
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Visages de l’exploration au XIXe, du mythe à l’histoire - Acteurs locaux de l’exploration
Dépassant le rôle de simples auxiliaires de l’explorateur, certaines figures extra-européennes sont à considérer comme des acteurs à part entière du mouvement exploratoire.
Officier de la marine égyptienne, Muhammad Sélim Pacha est engagé en 1839 par Méhémet Ali pour diriger une expédition à la recherche des sources du Nil Blanc. Au départ de Khartoum, à la tête d’un équipage de plusieurs centaines d’hommes, il remonte le fleuve à bord de dahabiés, barques à fond plat, munies de canons et chargées de vivres. Au terme d’un voyage de 135 jours qui le conduit dans des régions inconnues des Européens, le capitaine Sélim revient avec un ensemble de mesures scientifiques et d’observations consignées dans un journal de route qui sera traduit et publié en 1842 par la Société de géographie de Paris.
Le capitaine Sélim, dont aucun portrait n’est connu, est à nouveau engagé pour commander la flotte de navires de deux nouvelles expéditions en 1840 et 1841, également commanditées par Méhémet Ali, dont la direction scientifique est confiée à Joseph Pons d’Arnaud. Ce dernier, ingénieur civil, a consacré la majeure partie de sa vie à l’Égypte et à l’exploration du Haut-Nil. Il entre au service du vice-roi d’Égypte, Méhémet Ali, en 1838 et se voit confier la direction scientifique de deux expéditions entre 1840 et 1842 à la recherche des sources du Nil Blanc. Joseph Pons d’Arnaud tient un journal de route, véritable mine d’informations géographiques, de relevés, de croquis à la plume. Même si ces expéditions échouent à trouver les sources du Nil, elles permettent de repousser de sept degrés plus au sud les limites de la connaissance géographique du fleuve. Il rapporte également de riches collections pour le Musée d’ethnographie du Louvre. En 1844, la Société de géographie lui attribue sa grande médaille d’or mais il faudra attendre 1880 pour que soit publiée sa carte du cours supérieur du Nil Blanc, objet de nombreux enjeux scientifiques et diplomatiques.