![« Bichat mourant, assisté des docteurs Esparron et Roux ». « Les collections artistiques de la Faculté de médecine de Paris : inventaire raisonné », par Noé Legrand - 1911 - BnF, département Sciences et techniques](/sites/default/files/styles/expo_cartouche_petite/public/2025-02/bpt6k64295467_f271.jpg?h=2cb8a64a&itok=4DfxpwSI)
La fin de vie : l’inévitable voyage
En écho à l’exposition Apocalypse. Hier et demain, la cinquième édition du cycle « Débats au cœur de la science » est consacrée au thème de la fin. Cette deuxième table ronde réunit trois scientifiques pour un dialogue interdisciplinaire sur la question de la fin de vie.
Dans les sociétés contemporaines occidentales où, pour reprendre les termes de l’historien Michel Vovelle, « la mort solitaire a pris le pas sur la mort solidaire », la question de la fin de vie apparaît encore bien souvent comme un sujet personnel, intime voire tabou. La mort est cachée, euphémisée jusque dans notre langue et spatialement cantonnée au cadre normé que constitue l’hôpital. Pourtant, la problématique de l’appréhension de la mort investit peu à peu le débat public et, alors qu’en France un projet de loi sur l’accompagnement de la fin de vie est discuté, elle apparaît comme un véritable enjeu de société.
Cette question mérite d’être éclairée par les apports des sciences médicales, des neurosciences et de l’anthropologie. La problématique du soin et de l’accompagnement est évidemment centrale : la médecine narrative défendue par Michèle Levy-Soussan permet de mieux comprendre, au sein d’une unité de soins palliatifs, les souffrances et les aspirations du patient et de proposer avec lui des solutions adaptées. De façon complémentaire, les neurosciences permettent d’analyser les mécanismes psychiques à l’œuvre chez le sujet en fin de vie. L’étude des expériences de mort imminente, dans laquelle s’est spécialisée Charlotte Martial, est en ce sens un cas exemplaire : l’imagerie médicale comme le recueil de témoignages peuvent participer à expliquer en quoi cet état influence l’appréhension de la mort. Enfin, c’est un autre état de conscience altéré auquel s’est intéressé Philippe Charlier : la zombification, châtiment dit « pire que la mort » en Haïti. Au-delà de la recherche de la réalité physiologique qui se cache derrière le mythe, ce cas nous invite à nous interroger sur le rapport à la mort des sociétés extra-occidentales.
Rencontre animée par Caroline Lachowsky, journaliste scientifique à RFI
Présentation des intervenants
Philippe Charlier est médecin, anthropologue et archéologue. Maître de conférences et praticien hospitalier, il est responsable du Laboratoire Anthropologie, Archéologie, Biologie (LAAB) de l’université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ). Il a travaillé jusqu’en 2013 comme médecin légiste au service de médecine légale de l’Hôpital universitaire Raymond-Poincaré à Garches. Directeur du département de la recherche et de l’enseignement du musée du Quai Branly - Jacques Chirac entre 2018 et 2023, il y est actuellement commissaire de l’exposition Zombis : La mort n’est pas une fin (8 octobre 2024-16 février 2025) alliant regard historique, anthropologique et médical sur la pratique de la zombification à Haïti.
Michèle Levy-Soussan est médecin interniste, enseignante-chercheuse en humanités biomédicales au laboratoire Sciences Normes Démocratie de Sorbonne Université, et fait partie du site de recherche sur le cancer SIRIC Curamus. Elle a dirigé l’unité mobile d’accompagnement et de soins palliatifs à l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière entre 2000 et 2024. Spécialiste des problématiques éthiques liées à la fin de vie, elle a participé à la Convention Citoyenne sur la fin de vie du Conseil Économique Social et Environnemental et est intervenue en avril 2024 devant la commission spéciale de l’Assemblée nationale chargée d’examiner le projet de loi relatif à l’accompagnement des malades et de la fin de vie.
Charlotte Martial est neuropsychologue, docteure en sciences biomédicales et pharmaceutiques, chercheuse au Coma Science Group de l’université de Liège (Belgique). Consacrant ses recherches aux expériences de mort imminente (EMI), elle participé en 2019 aux travaux du Centre de recherche psychédélique (Imperial College London, Royaume-Uni). Au sein du Coma Science Group, elle dirige les études liées aux états de consciences altérés et modifiés et participe à la gestion clinique des patients souffrant d’un trouble de la conscience.
En partenariat avec France Médias Monde et RFI
Voir cet événement
Cet événement sera diffusé sur notre chaîne Youtube et sur cette page le 12 mars à 18 h 30.
Informations pratiques
Entrée gratuite – Réservation conseillée – Ouverture des réservations un mois avant l’événement
Il est recommandé de se présenter en avance (jusqu’à 20 minutes avant la manifestation)
Date et Horaires
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Mercredi 12 mars 2025
18 h 30 - 20 h
Accès
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François-Mitterrand - Petit auditorium
Quai François-Mauriac – Paris 13e
Entrée Est face à la rue Émile Durkheim