À noter : fermeture anticipée à 15 h de tous les sites de la BnF les mardis 24 et 31 décembre.
Pour rappel, tous les sites de la BnF sont fermés les mercredis 25 décembre et 1er janvier.
Un écrivain d’aujourd’hui dialogue – par lectures interposées – et commente un grand écrivain du passé, quelle que soit sa nationalité. Ce sont les « maîtres anciens » de ces auteurs conviés à parler de leur passion littéraire et des écrits du passé qui ont leur préférence.
Au cœur des ténèbres
Comment peut-on être, à l’âge de dix ans, bouleversé par un livre, un auteur, et savoir (de cela dans l’instant j’en aurai juré, sur ma tête) qu’il ne vous quittera plus ? J’aime toujours Conrad comme à l’âge de dix ans. Et pour les mêmes «raisons». Non pas pour les «idées», d’abord, mais les images. Comme surgies d’une nuit intérieure, opaque et oppressante, d’un lac noir que l’on devine sans fond, et qui s’imposent à vous avec la précision hallucinée d’un rêve. Les images, autrement dit, les mots. Et particulièrement ceux dont on lui a si souvent reproché d’abuser, et qui, moi, me plongent dans une fascination ravie. Redoublés jusqu’au point de l’obsession, systématiquement décalés, télescopés en d’étranges alliages, placés en couples contradictoires — ce que les linguistes appellent « oxymorons » et que le grand critique Léon Cellier situait au principe même de l’esthétique romantique. « Les mots de Conrad » : en eux se jouent une conception du monde, et de la littérature…
Un écrivain d’aujourd’hui dialogue – par lectures interposées – et commente un grand écrivain du passé, quelle que soit sa nationalité. Ce sont les « maîtres anciens » de ces auteurs conviés à parler de leur passion littéraire et des écrits du passé qui ont leur préférence.
Au cœur des ténèbres
Comment peut-on être, à l’âge de dix ans, bouleversé par un livre, un auteur, et savoir (de cela dans l’instant j’en aurai juré, sur ma tête) qu’il ne vous quittera plus ? J’aime toujours Conrad comme à l’âge de dix ans. Et pour les mêmes «raisons». Non pas pour les «idées», d’abord, mais les images. Comme surgies d’une nuit intérieure, opaque et oppressante, d’un lac noir que l’on devine sans fond, et qui s’imposent à vous avec la précision hallucinée d’un rêve. Les images, autrement dit, les mots. Et particulièrement ceux dont on lui a si souvent reproché d’abuser, et qui, moi, me plongent dans une fascination ravie. Redoublés jusqu’au point de l’obsession, systématiquement décalés, télescopés en d’étranges alliages, placés en couples contradictoires — ce que les linguistes appellent « oxymorons » et que le grand critique Léon Cellier situait au principe même de l’esthétique romantique. « Les mots de Conrad » : en eux se jouent une conception du monde, et de la littérature…
Avec le soutien de la Fondation Simone et Cino del Duca - Institut de France