Benoît Fontaine
Biologiste de la conservation
Demain, cohabiter avec le vivant : peut-on éviter la 6e extinction ?
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Biologiste de la conservation
Biologiste de la conservation
Philosophe, université d’Aix-Marseille
La Terre serait-elle en train de subir sa 6e extinction de masse ? Depuis les premières alertes lancées par Edward O. Wilson en 1985, les scientifiques n’ont cessé d’affiner le diagnostic de l’érosion de la biodiversité. Selon eux, les disparitions d’espèces animales et végétales auraient été multipliées par cent depuis 1900. Et une espèce sur huit (soit environ un million) serait menacée de disparaître dans les prochaines décennies. Loin de ne concerner que les territoires les plus éloignés, le phénomène s’étend aussi à notre environnement le plus proche. En 2018, une étude du Muséum d’histoire naturelle indiquait que les campagnes françaises avaient perdu un tiers de leurs oiseaux en l’espace de 15 ans.
Les causes de ce déclin de la biodiversité sont connues : déforestation au profit d’une agriculture intensive, surexploitation des ressources naturelles, changement climatique, pesticides, pollution des sols et des océans… Les intervenants de cette table ronde s’attacheront à éclairer ce phénomène d’érosion de la vie sauvage dont l’accélération inquiète la communauté scientifique et à esquisser les pistes d’une cohabitation harmonieuse entre l’espèce humaine et le reste du monde vivant.
Benoît Fontaine est biologiste de la conservation au Centre d’écologie et des sciences de la conservation (CESCO), rattaché au Muséum national d’histoire naturelle, au CNRS et à Sorbonne Université. Il a publié en 2011 La quête du naturaliste : petites observations sur la beauté et la diversité du vivant (Transboréal, 2011). Animateur du Suivi temporel des oiseaux communs (STOC), programme de science participative visant à évaluer les variations spatiales et temporelles de l’abondance des populations nicheuses d’oiseaux communs, il alerte en 2018 qu’en 15 ans un tiers des oiseaux ont disparu des campagnes françaises, pointant même une accélération du phénomène. Il met en avant parmi les causes de cet effondrement des populations l’intensification des pratiques agricoles, le développement des monocultures et les pesticides.
Vincent Devictor est biologiste de la conservation, chercheur au sein de l’équipe BioDICée (Biodiversité : dynamique, interactions et conservation) de l’Institut des sciences de l’évolution de Montpellier. Ses recherches portent sur les causes et les conséquences de l’érosion de la biodiversité. Il a publié Nature en crise. Penser la Biodiversité au Seuil en 2015. Il travaille en parallèle sur la construction des savoirs en écologie et a soutenu en 2018 une thèse de philosophie intitulée « La prise en charge technoscientifique de la crise de la biodiversité ».
Joëlle Zask est spécialiste de philosophie politique, professeure de l’université Aix-Marseille et chercheuse à l’Institut Marcel Mauss (CNRS/EHESS). Traductrice de John Dewey et introductrice en France de son pragmatisme, après s’être intéressée aux théories de l’art et de la culture et à la participation politique, elle a publié plusieurs ouvrages liés aux questions écologiques, tout d’abord en liant participation politique et culture de la terre dans La Démocratie aux champs (éditions la Découverte, 2016), puis en interrogeant ce que révèlent les méga-feux de forêt dans Quand la forêt brûle: penser la nouvelle catastrophe écologique (Premier Parallèle, 2019). Dans Zoocities. Des animaux sauvages dans la ville (Premier Parallèle, 2020), elle invite à repenser la relation entre l’être humain et son environnement en imaginant une ville où serait possible la coexistence avec les bêtes sauvages.
En partenariat avec France Média Monde