Marie Redon
Professeure de géographie, université Toulouse 2 Jean Jaurès – Membre du laboratoire LISST (Laboratoire interdisciplinaire solidarités, sociétés, territoires) - équipe CIEU (Centre interdisciplinaire d’études urbaines)
Géographie de la fin d’un monde ?
Plus d’informations sur l’exposition Apocalypse. Hier et demain
Professeure de géographie, université Toulouse 2 Jean Jaurès – Membre du laboratoire LISST (Laboratoire interdisciplinaire solidarités, sociétés, territoires) - équipe CIEU (Centre interdisciplinaire d’études urbaines)
Professeur de géographie à l’université Paris Nanterre
En écho à l’exposition Apocalypse. Hier et demain, cette conférence montre comment la géographie peut aider à mieux comprendre les grands défis de notre temps, que ce soit la gestion des risques climatiques ou celle des ressources.
La géographie, par définition, étudie le rapport des sociétés humaines à leurs espaces. Elle est donc légitime à décrire les symptômes de la finitude du monde dans lequel nous vivons et qui sont au centre des préoccupations actuelles.
Mais son rôle ne se limite pas à une simple description, notamment dans les domaines où elle reste une discipline précurseuse, au premier rang desquels la gestion des risques climatiques et celle des ressources : elle permet de mieux gérer les conséquences de certains phénomènes, d’en prévenir d’autres. L’approche géographique, que ce soit par les méthodes qu’elle utilise ou par les connaissances qu’elle requiert (parfois issues de domaines différents) peut aider à résoudre les grands défis de notre temps.
S’ouvrant aussi à d’autres disciplines, elle s’intéresse aussi, sous l’angle de la gestion de l’espace, aux représentations, notamment urbaines, de l’apocalypse dans les œuvres de fiction.
Il ne s’agit bien sûr pas de traiter l’ensemble des questions liées à la « fin du monde » mais de montrer, à travers quelques exemples emblématiques, comment la géographie permet d’analyser les situations et comment elle peut aider à la réflexion et à la prise de décision. Cette journée est aussi une façon de présenter la diversité et la richesse actuelles de la géographie et des débats qui l’animent et la font vivre.
La mise en abyme insulaire de la Terre : quels enjeux géographiques face à la fin de ce monde ?
Par Marie Redon
On considère souvent que les îles et les espaces maritimes adjacents seraient des laboratoires grandeur nature du vivant, des conservatoires de la biodiversité qu’il s’agit de protéger car il y irait de l’avenir de l’humanité tout entière. Ce lieu commun sera questionné en montrant que la force de l’imaginaire insulaire est centrale dans l’instrumentalisation des pratiques de protection de l’environnement, au service de la territorialisation des espaces maritimes (constitution d’aire marine protégée) comme dans une simplification des discours souvent contre-productive parce que trop généralisante. Dans ce contexte, le regard géographique et la nécessité d’une approche par échelle sont d’autant plus nécessaire.
Et si ce n’était qu’un mirage ? Les eaux disparues de l’ouest américain
Par David Blanchon
L’ouest des États-Unis a fait l’objet d’innombrables mises en scène de la fin du monde, que ce soit dans les romans ou les films. Les catastrophes naturelles, comme l’a montré M. Davis dans son ouvrage classique Ecology of fear, tiennent une bonne place dans la perspective d’un « doomsday » inévitable. L’idée générale étant que le développement de l’Ouest, comme l’a montré G. Reggio dans son film Koyaanisqatsi (1982) était insoutenable et promis à la chute. Or, depuis une vingtaine d’années, tout le système d’adduction d’eau de l’Ouest, centré sur le fleuve Colorado qui alimente Los Angeles à Phoenix en passant par Las Vegas, semble menacé d’effondrement. Et des programmes de recherches, des réunions de haut niveau, des projets de loi se succèdent pour tenter d’éviter la fin de ce monde…