Caroline Vrand
Chargée de collections des estampes des XVe et XVIe siècles au département des Estampes et de la photographie, BnF
Autour des origines de l’imprimerie
Chargée de collections des estampes des XVe et XVIe siècles au département des Estampes et de la photographie, BnF
Conservatrice à la Réserve des livres rares, BnF
À l’occasion de l’exposition Imprimer ! L’Europe de Gutenberg, cette séance des « Rencontres de Gallica » se penche sur les origines de l’imprimerie.
« Gutenberg a inventé l’imprimerie vers 1450 », comme chacun l’a appris sur les bancs de l’école. Résumer ainsi l’événement est justifié mais néanmoins réducteur : l’imprimerie apparaît en Asie orientale dès le VIIe siècle d’une part, et d’autre part, en Europe, la transition technologique a duré plusieurs décennies. Si l’invention de Johann Gutenberg, comme la publication de la Bible par ses soins ont été déterminantes, il faut saluer dans son sillage un étourdissant foisonnement d’innovations. C’est, comme l’ont dit les historiens, « le temps des start-up » : les premiers typographes ont restructuré le marché du livre tout autant qu’ils ont rendu la nouvelle technique incontournable.
Les lettrés de la Renaissance ont été pris de vertige devant les conséquences socio-économiques de l’invention. L’imprimé a une puissance de diffusion inouïe ; il investit tous les champs de la connaissance, conquiert l’espace public et devient pour les autorités un enjeu de pouvoir. Par son impact, la mise au point de l’imprimerie à caractères mobiles marque l’entrée de l’Europe dans la modernité.