François Renaud
Chercheur en biologie de l’évolution
Demain, cohabiter avec le vivant : les micro-organismes et nous
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Chercheur en biologie de l’évolution
Biologiste spécialisé en botanique et en mycologie
Notre monde connaît actuellement deux crises majeures : une crise écologique qui se traduit par la disparition massive d’espèces animales et végétales, et une crise sanitaire marquée par l’émergence ou la réapparition d’agents pathogènes, notamment des bactéries et des virus. Ces deux phénomènes ne sont pas étrangers l’un à l’autre : les modifications que nous faisons subir à notre environnement et le déclin actuel de la biodiversité, conjugués à la croissance démographique mondiale, favorisent la transmission et la propagation des agents potentiellement pathogènes dans les populations animales et humaines. Mais virus et bactéries font partie du patrimoine biologique et le vivant ne pourrait s’en passer. Ils entretiennent d’ailleurs des relations complexes avec leurs hôtes, qui ne se réduisent pas à la pathogénicité. Il nous revient de comprendre ce système de relations si nous voulons pouvoir vivre avec les pathogènes, voire en tirer profit. Comme le notait Joshua Lederberg, prix Nobel de médecine en 1958, il est urgent de procéder à « un réexamen complet de nos modes de cohabitation avec les microbes ».
François Renaud est biologiste, chercheur au CNRS (médaille d’argent en 2010). Après sa thèse, il a travaillé pendant près de dix ans sur les interactions génétiques entre hôtes et pathogènes puis sur les parasitoses humaines. Depuis 2005, il dirige à Montpellier le laboratoire Génétique et évolution des maladies infectieuses (IRD/CNRS) où il s’intéresse à la biologie évolutive des pathogènes qui affectent notre espèce. Il a notamment écrit Vivre avec les Pathogènes au XXIe siècle (Médecine/Sciences, 2011) et co-écrit avec Frédéric Thomas et Jean-François Guégan, Écologie et évolution des systèmes parasités (De Boeck, 2012).
Marc-André Selosse, biologiste, professeur au Muséum national d’histoire naturelle, est un spécialiste des symbioses, notamment celles qui impliquent des micro-organismes. Il a étudié en particulier les mycorhizes, ces associations symbiotiques entre les champignons et les racines des plantes. Il a démontré que les microbes ne doivent pas être réduits à des agents pathogènes mais qu’ils contribuent pour beaucoup à fortifier le système immunitaire des organismes hôtes. Sur ce sujet, il a publié Jamais seul : ces microbes qui construisent les plantes, les animaux et les civilisations (Actes Sud, 2017).
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