Les collections du musée de la BnF

Parmi les œuvres exceptionnelles présentées dans le musée, des pièces rares comme le Grand Camée de France, le trône de Dagobert ou l’échiquier de Charlemagne. S’y trouvent également des manuscrits enluminés ou représentatifs de moments fondateurs de la pensée et de la littérature, des estampes, des photographies, des objets et des costumes.

 

Quelques trésors du musée 

  • Amphore à col. Héraclès combat le triple Géryon

    Amphore à col, Héraclès combat le triple Géryon, vers 530 av. J.-C.

    Attribuée au Peintre des Inscriptions Rhégion (Italie). Trouvée à Vulci (Italie) en 1828-1829. Terre cuite, figures noires, Don de Luynes en 1862
    BnF, département des monnaies, médailles et antiques

    Retrouvée dans une tombe étrusque et datée vers 540-530 avant J.-C., cette amphore colorée est une œuvre majeure du Peintre des Inscriptions – tous les personnages sont nommés – dont l’atelier en Italie du Sud a connu un grand succès en occident.

    L’un des travaux d’Héraclès les moins connus le voit affronter le triple Géryon qui règne sur l’île d’Érythie, aux limites occidentales du monde. Doté de trois corps, mais d’une seule paire d’ailes et d’une paire de jambes, Géryon défend son troupeau de bœufs, objet du litige. La déesse Athéna protège le héros coiffé d’une peau de lion qui a déjà abattu le bouvier et son chien.

     

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  • Grand camée de France

    Le Grand Camée de France, vers 23 apr. J.-C.

    Rome vers 23 apr. J.-C. Camée en sardonyx à 5 couches ; H. 31 cm, L. 26,5 cm
    BnF, département des Monnaies, médailles et antiques

    Le Grand Camée de France, pièce majeure du Trésor de la Sainte-Chapelle constitué au XIIIe siècle par le roi saint Louis autour des reliques de la Passion du Christ, est le plus grand camée que l’Antiquité nous ait légué. C’est également le plus célèbre de la glyptique (art de la gravure sur pierre fine) romaine.

    Malgré une histoire tumultueuse, ce camée a toujours été hautement estimé et ainsi préservé. Mis en gage en 1343 par Philippe VI auprès du pape Clément VI, restitué par Charles V en 1379 à la Sainte-Chapelle, il est déposé sur ordre de Louis XVI au Cabinet des médailles le 1er mai 1791. Volé en 1804, il est retrouvé à Amsterdam, privé de sa monture, fondue, et restitué au Cabinet des médailles en février 1805.

     

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  • Trésor de Berthouville

    Trésor de Berthouville, Ier–IIIe s

    Vue d’ensemble du trésor, Italie et Gaule, entre le Ier et le début du IIIe siècle apr. J.-C. Argent, argent doré
    BnF, département des Monnaies, médailles et antiques

    Découvert en 1830 par un agriculteur normand qui labourait son champ, il provient d’un scanctuaire gallo-romain consacré à Mercure. Il contient des chefs-d’oeuvre de l’argenterie romaine et gallo-romaine datés du Ier au IIIe siècle offerts au dieu, pour un poids total de plus de 25 kg d’argent pur : deux statuettes de Mercure, un service à boire richement orné, coupes, phiales, gobelets, cuillères et autres éléments…

    Le trésor de Berthouville est à revoir dans le Cabinet des médailles de la Bibliothèque depuis juin 1830, et en constitue l’un des fleurons.

     

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  • Trône de Dagobert

    Trône de Dagobert, VIIIe-IXe s

    Trône du trésor de Saint-Denis, dit « Trône de Dagobert » – Fin du VIIIe-IXe siècle. Alliage cuivreux fondu et gravé, fer, restes de dorure – H. 104 cm, L. 82 cm
    BnF, département des Monnaies, médailles et antiques

    Depuis le Moyen Âge, cette chaire qui est l’une des pièces les plus emblématiques du Trésor de Saint-Denis, est connue sous l’appellation de « Trône de Dagobert », donnée dès le XIIe siècle par Suger, abbé de la nécropole royale. La facture est attribuée à saint Éloi (v. 588-659), orfèvre réputé, monnayeur, trésorier du roi Dagobert (629-639). Sa célébrité est due à la fois à cette attribution et à la rareté d’un tel élément de mobilier, connu uniquement par les manuscrits enluminés et les monnaies. Selon Suger, il servait de trône transportable aux rois de France pour recevoir l’hommage des grands du royaume.

    Utilisé jusqu’au XVIIe siècle, puis exposé dans le trésor au XVIIIe siècle, il est déposé à la Bibliothèque nationale en 1791. Il a été utilisé une dernière fois par Napoléon Ier lors de la remise des premiers insignes de la Légion d’honneur au camp de Boulogne, le 16 août 1804.

     

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  • Évangéliaire de Saint-Gall

    Évangéliaire de Saint-Gall, IXe-XIe siècle

    Reliure, IXe-XIe, Latin 9453
    BnF, département des Manuscrits

    Réalisé à la fin du IXe siècle, probablement à Saint-Gall, importante abbaye bénédictine de la Suisse alémanique, cet évangéliaire porte encore une rare reliure précieuse. Fortement remaniée, elle est composée au plat supérieur d’une plaque d’ivoire d’éléphant de la seconde moitié du IXe siècle, sertie dans une bordure en or du Xe-XIe siècle ornée de pierres précieuses, cristaux et verres.

    Reliure restaurée grâce au mécénat de Michael I. Allen, en mémoire du Dr Peter Stotz

     

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  • Roman de Fauvel

    Roman de Fauvel - vers 1317

    Gervais du Bus et Raoul Chaillou de Pesstain, Roman de Fauvel - vers 1317, parchemin
    BnF, département des Manuscrits, Français 146

    Extraordinaire brûlot à l’encontre du pouvoir royal à l’aube du XIVe siècle, alors que maints scandales entachaient la monarchie capétienne, le Roman de Fauvel met en scène le cheval Fauvel, allégorie de tous les vices humains et du désordre du monde. Vers 1317, ce texte a fait l’objet d’une version augmentée qui a été réunie avec divers autres écrits dans le présent manuscrit conçu pour un commanditaire proche du pouvoir royal. Texte, image et musique y sont savamment imbriqués dans une caricature au vitriol des puissants, qui a conservé toute son actualité.

    Fauvel est l’acronyme de vices attribués au souverain (Philippe IV) et à son ministre (Enguerrand de Marigny) :
    F comme Flatterie
    A comme Avarice
    U comme Vilenie
    V comme Variété (c’est-à-dire Velléité)
    E comme Envie
    L comme Lâcheté

     

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  • Bois Protat

    Matrice pour la Crucifixion, dit « Bois Protat », vers 1400-1420 -

    Allemagne du Sud (?), vers 1400-1420 (Crucifixion) et vers 1430-1450 (Annonciation) Bois de noyer gravé en relief
    Département des Estampes et de la photographie

    Le « Bois Protat », appelé ainsi d’après Jules Protat, imprimeur qui l’acheta peu après sa découverte à la fin du XIXe siècle, est la plus ancienne matrice conservée de l’histoire de la gravure occidentale. Aujourd’hui amputée d’environ la moitié de sa largeur, la planche fut gravée sur ses deux faces, sans doute à quelques décennies d’intervalle. La gravure la plus ancienne est celle de la Crucifixion, dont subsiste presque l’intégralité de la partie senestre. Depuis sa découverte à la fin du XIXe siècle dans une maison privée des environs de Chalon-sur-Saône, le bois a suscité d’intenses débats auprès des historiens de l’estampe. Pour autant, l’incertitude demeure, tant pour sa datation que pour sa localisation. Récemment, la découverte d’un filigrane germanique sur deux épreuves du Christ devant Hérode conservées à Londres, une estampe souvent rapprochée du bois Protat pour ses caractéristiques stylistiques, pourrait corroborer l’hypothèse d’une aire de production de ce dernier en Allemagne du Sud. La destination de ce bois constitue une autre incertitude, dans la mesure où il reste difficile de savoir s’il a servi à une impression sur étoffe ou sur papier. Aucun tirage d’époque n’est en tout cas conservé. Peu de temps après sa découverte, la matrice fut reproduite en cliché typographique afin de procéder à des tirages modernes.

     

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  • Planisphère nautique

    Planisphère nautique, copie de l’œuvre de Jorge Reinel, par Otto Progel – 1519 - 1843

    Planisphère nautique, attribuée à Jorge Reinel (1502- vers 1572) par Otto Progel (1815-1887) - Vers 1519 (original aujourd’hui disparu, fac-similé réalisé vers 1843 par Otto Progel) – Manuscrit enluminé sur parchemin
    BnF, département des Cartes et plans, CPL GE AA-564 (RES)

    L’original de cette carte est attribué au cartographe portugais Jorge Reinel qui la réalisa sans doute lors de son séjour à Séville en 1519.

    Tranchant avec les représentations cartographiques de l’époque, la carte donne pour la première fois toute sa mesure à l’océan Pacifique. Mais elle place, à tort, le légendaire archipel des Moluques, âprement convoité pour ses épices, dans l’hémisphère espagnol. De fait, il s’agit probablement d’une copie de la carte préparatoire de l’expédition de Magellan présentée au roi des Espagnes, Charles Ier, futur Charles Quint.

     

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  • Les 120 journées de Sodome

    Les 120 journées de Sodome de Donatien Alphonse François de Sade, 1785

    Donatien Alphonse François de Sade (1740-1815), Les 120 journées de Sodome, Paris, 1785. Manuscrit autographe
    BnF, bibliothèque de l’Arsenal

    Le rouleau des 120 journées de Sodome, écrit par Sade lors de son enfermement à la Bastille, est par essence une œuvre révolutionnaire. Sade est tout d’abord victime de l’arbitraire royal et de l’absolutisme que le 14 juillet 1789 balaie. Il est à la fois contemporain et acteur, par ses écrits, de la Révolution française. Au XIXe siècle, la science se saisit de cette œuvre dérangeante. Le nom Sade qualifie alors une perversion sexuelle, une maladie mentale. Il devient l’objet d’étude de la révolution scientifique qui dessine la frontière entre le normal et le pathologique, marquant ainsi l’émergence des sciences de l’homme. Redécouvert par les avant-gardes du XXe siècle, Sade quitte la marge de la monstruosité et intègre la révolution esthétique et politique au cœur de la modernité. Incarnation de la transgression et de la liberté de créer, il inspire écrivains et artistes.

    En 38 soirées, dans sa cellule de la Bastille, Sade a recopié, dans son état d’inachèvement, l’œuvre imaginée depuis Vincennes : 33 feuillets découpés de 11,3 cm de large, collés bout à bout pour constituer une bande de 11,88 m, couverts recto verso d’une écriture microscopique entre deux traits d’encadrement. Difficile à lire, facile à dissimuler une fois roulé, l’objet connaît un destin hors du commun : jamais nommé par Sade, volé, caché pendant un siècle, puis vendu et exhibé comme parangon des déviations sexuelles avant de devenir totem surréaliste, à nouveau volé puis érigé en Trésor national, il retrouve enfin le « fonds Bastille » conservé à la bibliothèque de l’Arsenal dont il avait été arraché.

    Trésor national acquis grâce au mécénat d’Emmanuel Boussard

     

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  • Les Droits de la femme. À la Reine

    Les droits de la femme. À la Reine d’Olympe de Gouges – 1791

    Olympe de Gouges (1748-1793), Les droits de la femme. À la Reine - Paris, 1791
    BnF, Bibliothèque de l’Arsenal, GD-689 (13)

    Au cœur de la Révolution française, Olympe de Gouges se distingue par de nombreux écrits politiques et littéraires engagés pour défendre l’égalité des hommes et des femmes et lutter contre l’esclavage. Cette déclaration des droits de la femme, calquée sur la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, en est le point d’orgue.

     

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  • Le barbier de Séville – Écran à main

    Le barbier de Séville, n°3 – Vers 1791-1799

    Marcilly – Le barbier de Séville, n°3 – Écran à main recto et verso – Gravure collée sur carton, rehauts de gouache et aquarelle, en couleur ; 27 x 24 cm et anche en bois
    BnF, département des Arts du spectacle

    Cet objet montre la notoriété de Beaumarchais à la fin du XVIIIe siècle et la popularité de ses personnages. La scène représentée, tirée de l’acte II, scène 11, réunit le vieux médecin Bartholo et sa pupille Rosine, qu’il s’est mis en tête d’épouser, cette intrigue intemporelle formant le nœud de la pièce.

     

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  • La Ronde du Sabbat

    La Ronde du Sabbat, de Louis Boulanger – 1828

    Louis Boulanger (1806-1867), La Ronde du Sabbat, lithographie – 1828
    BnF, département des Estampes et de la photographie, Réserve AA-5 Boulanger (Louis)

    La Ronde du sabbat trouve son origine dans un poème éponyme des Odes et ballades de Victor Hugo. Transposant les vers de son ami, Louis Boulanger donne vie aux démons, lutins, sorcières, fantômes et autres suppôts de Satan qui, dans un mouvement descendant de la voûte d’une église, forment une ronde effrénée autour de « leur prince Lucifer ». 

     

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  • Le Chêne et le roseau

    Le Chêne et le roseau de Pauline Viardot – 1843

    Pauline Viardot (1821-1910), Le Chêne et le roseau, fable pour chant et piano, manuscrit autographe - 1843
    BnF, département de la Musique, MS-5877

    « Le chêne un jour dit au roseau… » : c’est la fable bien connue de Jean de La Fontaine. C’est aussi la déclaration un peu ambiguë de Pauline Viardot, cantatrice et compositrice, à son époux, l’écrivain libéral Louis Viardot dédicataire de cette pièce. À peine quelques ratures, le manuscrit est net, prêt pour partir à la gravure chez l’éditeur.

     

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  • Vue d’une ville dominée par un château

    Vue d’une ville dominée par un château, de Victor Hugo – 1863

    Victor Hugo (1802-1885), Vue d’une ville dominée par un château – 1863 – Plume, pinceau, encre brune, lavis, estompe de fusain, aquarelle
    BnF, département des Manuscrits, Smith-Lesouëf 314 (1)

    Ce beau dessin à la technique complexe, où l’on remarque l’usage exceptionnel de l’aquarelle bleue, s’inscrit dans la lignée des « burgs », ces châteaux imaginaires inspirés à Victor Hugo par ses voyages au Luxembourg et en Rhénanie. La date et la signature indiquent que le poète-dessinateur l’avait offert en cadeau à un proche.

     

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  • Manuscrit de Germinal

    Manuscrit de Germinal d’Émile Zola – 1884-1885

    Émile Zola (1840-1902), manuscrit de Germinal – 1884-1885
    BnF, département des Manuscrits, NAF 10305

    Depuis 1868, Émile Zola travaille à son vaste projet de raconter l’« histoire naturelle et sociale d’une famille sous le Second Empire ». Treizième volume de cette fresque titrée Les Rougon-Macquart, Germinal traite, dans le prolongement de L’Assommoir (1877), de la condition ouvrière, mais cette fois-ci sous un angle politique : la grève de mineurs dans le nord de la France, sujet d’une brûlante actualité dans les années 1880.

     

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  • Retour à la normale…

    Retour à la normale… (les moutons) – 1968

    Retour à la normale… (les moutons), maquette d’affiche – 1968
    BnF, département des Estampes et de la photographie, ENT QB-1 (1968/15)-FT6

    L’insurrection des étudiants éclate le 3 mai 1968 au Quartier latin, avec l’occupation de la Sorbonne. À partir du 15 mai, l’École nationale supérieure des beaux-arts est occupée elle aussi et les élèves commencent à produire des affiches en sérigraphie.

    Ces affiches, sortes de « cris visuels », sont construites sur des motifs élémentaires récurrents : le CRS, l’usine, l’ouvrier… associés à un slogan percutant, le tout monochrome. Dès leur apparition, elles sont récupérées pour être conservées à la Bibliothèque nationale. Elles sont considérées comme des œuvres collectives, volontairement anonymes, dans une démarche idéologique revendiquée de déconstruction du statut de l’artiste comme individu exceptionnel. 

     

     

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Les révolutions : thématique annuelle du musée de la BnF

Le musée de la BnF se renouvelle chaque année  pour que l’ensemble des trésors des collections de la Bibliothèque puisse être présenté aux visiteurs. Pour sa deuxième année d’ouverture, il propose une présentation autour de la thématique des révolutions, à découvrir du 16 septembre 2023 au 8 septembre 2024. Celle-ci se déploie principalement dans la galerie Mazarin, mais de nombreuses pièces issues des collections de la Bibliothèque font écho aux « révolutions » dans les autres salles du musée.

Une histoire de nos mutations civilisationnelles

La nouvelle présentation des collections s’articule autour du thème de la révolution, démultipliée par la diversité des champs représentés au sein de la Bibliothèque. Au fil des révolutions scientifiques, techniques, esthétiques, politiques, le nouveau parcours invite à découvrir des œuvres et des documents célèbres ou méconnus, et à lire avec eux, sous un angle singulier, l’histoire de nos mutations civilisationnelles. Le visiteur pourra y contempler des ensembles confrontant manuscrits, dessins, cartes, objets précieux, photographies, costumes qui racontent quelques moments charnières d’un temps occidental fait de ruptures, d’accélérations et de retours. Dans un ordre chronologique, du XIVe siècle aux années 2000, astronomes, philosophes, artistes, cartographes, photographes, écrivains, compositeurs nous donnent ainsi à voir et à méditer les traces et les images de ces bouleversements, souvent occasionnés par leurs rencontres avec l’étranger, par des confrontations avec d’autres civilisations. Cette dynamique complexe, qui stratifie des temporalités différentes selon les domaines, les richesses de la BnF en donnent ici un aperçu sûrement simplifié, mais que les œuvres et les documents choisis restituent avec force.

De Victor Hugo à Édouard Glissant

La Révolution française est ainsi montrée sous deux aspects : la lutte des femmes pour la reconnaissance de leurs droits et la figure singulière et provocatrice du marquis de Sade, dont le manuscrit des 120 Journées de Sodome, écrit en détention à la Bastille, est montré pour la première fois au public depuis son acquisition en 2021 par la BnF. Fille de la Révolution, la révolution des idées et des valeurs promue par les romantiques se manifeste au croisement d’œuvres de Victor Hugo, Goethe, Delacroix, Beethoven. Les effets sociaux de la révolution industrielle et capitaliste du XIXe siècle se lisent dans les manuscrits d’Émile Zola. Enfin, certaines des nombreuses révolutions du XXe siècle sont exposées dans les dernières vitrines de la galerie, depuis les œuvres-manifestes des futuristes ou des surréalistes, jusqu’aux révoltes étudiantes et ouvrières de mai 1968, à l’art féministe de Niki de Saint Phalle, aux œuvres de libération signées par des écrivains des causes noire et créole, comme Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire ou Édouard Glissant.

Chaque vitrine thématique, chaque trésor présenté est une fenêtre sur d’autres œuvres de nos collections qui en prolongent le sens. Leur mise en cohérence dans le parcours ainsi dessiné pour les trois rotations, qui se succéderont au fil de l’année, est avant tout une invitation à la curiosité et au plaisir de la découverte, à la poursuite de cette traversée des espaces physiques et numériques de la Bibliothèque.

Télécharger le dossier de presse de la saison 2023 - 2024

Prochaine thématique : Le monde pour horizon

Du 21 septembre 2024 au 7 septembre 2025, Le monde pour horizon est la nouvelle thématique du musée de la BnF. Véritable voyage à travers une sélection de plus de trois cents œuvres issues des collections de la BnF très rarement montrées, cette présentation révèle manuscrits, cartes, estampes, photographies, costumes, mais aussi bijoux de scène et objets remarquables. Le monde pour horizon propose une exploration des échanges interculturels, artistiques, diplomatiques et intellectuels entre l’Europe et les autres civilisations depuis l’Antiquité, qui ont profondément marqué notre monde moderne.

Un voyage dans le temps et dans l’histoire des relations entre les peuples

Le parcours débute avec l’apparition de l’impression sur bois en Asie orientale à la fin du VIIe siècle, qui a révolutionné la diffusion du savoir et des idées, en passant par les récits exotiques de Bougainville dans le Pacifique, témoignant des expéditions scientifiques françaises du XVIIIe siècle, jusqu’aux portraits de Martiniquaises par la photographe vénézuélienne Anabell Guerrero. En mettant en perspective historique les périodes coloniales, chaque époque est représentée par des œuvres emblématiques de l’entremêlement des cultures.

La cartographie de l’Asie et des Amériques au XVIe siècle offre un regard sur la fascination de l’Occident pour les terres lointaines et inconnues, tandis que l’étude des civilisations du Mexique révèle les identités culturelles de ce pays riche d’une histoire millénaire. L’arrivée en Chine des premiers missionnaires de la Compagnie de Jésus en 1582 marque les débuts de la sinologie en Europe, qui se développera grâce à des échanges de savoirs érudits. La fascination de l’Europe pour l’Égypte ancienne mène à la naissance de l’égyptologie avec le déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, en 1822. De même, le mouvement artistique du japonisme naît à la fin du XIXe siècle de l’admiration pour l’esthétique et la culture japonaises. Enfin, le primitivisme au début du XXe siècle, puis les collaborations des surréalistes et des penseurs de la négritude et de la créolité, illustrent les échanges culturels et les influences mutuelles entre les civilisations.

Parmi les trésors présentés, le public aura le privilège d’admirer plusieurs œuvres exceptionnelles comme la Carte marine de la Méditerrannée et de l’Asie par Muhammad b. ‘Alî al-Sharafî al-Safâqusî réalisée en 1600 en langue arabe; la lettre adressée par Soliman le Magnifique à François Ier en date du 6 avril 1536, qui marque le début de l’alliance entre la France et l’Empire ottoman ; Passages d’Outre-Mer, le manuscrit de Sébastien Mamerot enluminé par Jean Colombe et qui offre une rétrospective des croisades dans le contexte du renouveau à la fin du XVe siècle après la chute de Constantinople; un rare exemple de livre imprimé à partir de xylographies par les Jésuites entre 1662 et 1718 en Chine; un exceptionnel dessin d’Eugène Delacroix du danseur François Simon dans le ballet-pantomime Le Diable amoureux, ou encore, Sous la vague au large de Kanagawa, chef-d’œuvre de la série Les 36 Vues du mont Fuji par Hokusai. La célèbre affiche Divan japonais d’Henri de Toulouse-Lautrec (1893) révèle l’impact profond de l’esthétique japonaise sur les artistes européens de la deuxième moitié du XIXe siècle tandis que le manuscrit des Orientales de Victor Hugo (1829) plonge les amateurs dans un monde exotique et mystérieux, offrant une perspective singulière sur l’Orient.

Artiste invité : Barthélémy Toguo

L’artiste voyageur Barthélémy Toguo (né en 1967) invite les visiteurs à découvrir son travail à travers un parcours conçu spécifiquement pour l’occasion au sein des salles du musée. Son œuvre, fruit d’une approche multidisciplinaire, explore des thèmes aussi imposants que la mondialisation, la migration et les droits de l’homme. Vivant entre le Cameroun et la France, exposant et travaillant en résidence dans de nombreux pays autour du globe, Toguo réalise des œuvres uniques à la croisée de multiples inspirations culturelles.

Barthélémy Toguo propose un parcours personnel rythmé d’œuvres qui interrogent la mémoire, le regard et l’exil. D’une grande générosité, ses pièces sont aussi le réceptacle des voix anonymes et des visages oubliés. Le public sera guidé vers le musée par une installation monumentale de l’artiste, A Book is my Hope, montrée pour la première fois en France, qui investira l’escalier du site Richelieu. Les Grands Bardes, les céramiques et les médailles de Toguo dialogueront avec les collections du département des Monnaies, médailles et antiques des premières salles du musée de la BnF. La galerie Mazarin accueillera, quant à elle, des séries d’œuvres graphiques, des bas-reliefs et une seconde installation de l’artiste.

Télécharger le communiqué de presse de la saison 2024-2025

Informations pratiques

Horaires

Le mardi (nocturne) : 10 h - 20 h

Du mercredi au dimanche : 10 h - 18 h

Fermé le lundi et certains jours fériés*
Le musée est ouvert les 8 mai, jeudi de l’Ascension, 1er et 11 novembre.
* Le musée est fermé les 1er janvier, lundi de Pâques, 1er mai, lundi de Pentecôte, 14 juillet, 15 août et 25 décembre

À noter : en raison de la fragilité de certaines œuvres, une partie des pièces exposées dans la galerie Mazarin et la Rotonde est renouvelée tous les quatre mois, ceci donnant ainsi à voir l’étendue des collections de la BnF. Ces opérations nécessitent par conséquent de fermer ces espaces au public.

Dates de fermeture de la galerie Mazarin : du lundi 9 au vendredi 20 septembre 2024 inclus et du lundi 13 au vendredi 24 janvier 2025 inclus.

Dates de fermeture de la Rotonde : du lundi 7 au vendredi 11 octobre 2024 inclus.

Accès

Site Richelieu
5, rue Vivienne
75002 PARIS

 

Activités en groupe

Réservation obligatoire à visites@bnf.fr ou au 01 53 79 49 49 (du lundi au samedi, de 9 h à 17 h)

Tarifs

Tarif plein :
Tarif plein - billet couplé avec une exposition :
Tarif réduit - billet couplé avec une exposition :
Gratuit avec :
Gratuit avec :

 

Durant la période de fermeture de la galerie Mazarin, les tarifs d’accès au musée sont diminués à 7 € (plein tarif), 5 € (tarif réduit), 10 € (tarif couplé avec une exposition) et 7 € (tarif réduit couplé avec une exposition).

Plan du musée

 

Le musée se situe au 1er étage, accessible par ascenseur.

  1. Salle des Colonnes
  2. Cabinet précieux
  3. Salle de Luynes
  4. Salle Barthélemy
  5. Salon Louis XV
  6. Galerie de verre
  7. Rotonde
  8. Galerie Mazarin
  9. Hall Roux-Spitz
  10. Chambre de Mazarin
  11. Salle des conférences | manifestations

En savoir plus sur les différentes salles du musée

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Visite guidée du musée de la BnF – Réservation