France Culture, la BnF et le Centre national du Livre poursuivent leur collection de masterclasses d’écrivains contemporains. Animées par des producteurs de France Culture, ces rencontres se déroulent en public à la BnF. Elles proposent une plongée dans la création littéraire contemporaine. Elles sont diffusées tout l’été sur France culture, dans le cadre d’une riche programmation de masterclasses donnant la parole également la parole à d’autres artistes, écrivains, cinéastes, etc.
Pourquoi écrivez-vous ? Ces masterclasses sont l’occasion de poser à des grandes figures de la littérature contemporaine cette question essentielle et toutes celles que se posent leurs lecteurs. Les conditions de l’écriture, la genèse des livres, l’inspiration, le plaisir et la souffrance, la solitude, le travail au quotidien, l’édition des textes, la réception des œuvres… Qu’est-ce qu’une vie d’écrivain, qu’est-ce que l’acte d’écrire ?
Saison 2024
Laurent Gaudé - 30 janvier 2024
Né en 1972, Laurent Gaudé publie en 2001 son premier roman, Cris, qui reçoit plusieurs prix littéraires. Il est rapidement remarqué pour son style d’écriture puissant et poétique, ainsi que pour sa capacité à aborder des sujets complexes et profonds. Par la suite, il enchaîne les succès avec notamment La Mort du roi Tsongor (2002, prix Goncourt des lycéens, prix des Libraires), Le Soleil des Scorta (2004, prix Goncourt, prix Jean-Giono), Eldorado (2006), Écoutez nos défaites (2016) et Salina. Les trois exils (2018).
Laurent Gaudé est également un dramaturge reconnu, ses pièces de théâtre sont jouées dans de nombreux pays, comme Le Porteur d’histoire et Sur le concept du visage du fils de Dieu. Mêlant réalisme et spiritualité, ses livres ont pour thèmes de prédilection la mémoire collective, la quête de sens, la guerre et la violence. Ses œuvres portent une réflexion sur la condition humaine et sont empreintes de la volonté de donner une voix aux oubliés de l’Histoire. Traduites dans le monde entier, elles sont publiées par Actes Sud. Son dernier roman Chien 51 est paru en 2022 et sa dernière pièce de théâtre Même si le monde meurt, en 2023.
Autrice de bande dessinée et illustratrice née en 1949, Florence Cestac a commencé sa carrière dans les années 1970 et a été l’une des premières femmes à s’imposer dans le milieu de la BD en France. Engagée socialement, Florence Cestac aborde des sujets comme la condition des femmes, la lutte contre les discriminations ou encore la place de l’art dans la société. Elle a été notamment co-fondatrice, en 1976, des éditions Futuropolis, qui se démarquent par leur engagement politique.
Parmi ses œuvres les plus célèbres, on retrouve la série Les Déblok qui met en scène une famille dysfonctionnelle, ainsi que Le Démon de midi, dans lequel elle raconte avec humour les déboires amoureux d’une femme d’âge mûr. Reconnue pour son talent, Florence Cestac a remporté de nombreux prix, dont le grand prix de la Ville d’Angoulême en 2000, consacrant l’ensemble de sa carrière. Aujourd’hui, elle est considérée comme l’une des grandes figures de la bande dessinée humoristique et féministe en France.
Née en 1982, Claire Berest a enseigné le français quelque temps en ZEP avant de se tourner vers l’écriture. Elle publie son premier roman, Mikado, à 27 ans. Suivront deux autres romans, L’orchestre vide et Bellevue (Stock, 2016) et deux essais, La lutte des classes, pourquoi j’ai démissionné de l’Éducation nationale, dans lequel elle témoigne de l’urgence d’un sursaut collectif, et Enfants perdus, enquête à la brigade des mineurs.
En 2017, elle co-écrit avec sa sœur le roman Gabriële, inspiré par la vie de leur grand-mère Gabriële Buffet-Picabia, épouse de l’artiste français Francis Picabia. Ce livre reçoit un excellent accueil critique et remporte le grand prix de l’Héroïne Madame Figaro.
Avec un style d’écriture fluide et poétique, Claire Berest explore les thèmes de l’art, de l’amour et de la liberté à travers ses romans. En 2019 sort Rien n’est noir, qui met en scène Frida Kahlo et Diego Rivera, pour lequel elle reçoit le grand prix des Lectrices de ELLE 2020. Claire Berest est également scénariste et autrice de pièces de théâtre. Son dernier roman L’Épaisseur d’un cheveu est paru chez Albin Michel en 2023.
Né en 1978, Nicolas Mathieu travaille dans le secteur de la communication avant de se consacrer pleinement à l’écriture. En 2014, il publie son premier roman Aux animaux la guerre aux éditions Actes Sud et remporte le prix Mystère de la critique. Ce roman noir, inspiré de son expérience professionnelle dans le bâtiment, met en scène des ouvriers confrontés à une réalité sociale difficile. Il est adapté pour la télévision pour France 3, dans une série homonyme.
En 2018, Nicolas Mathieu connaît un grand succès avec son deuxième roman Leurs enfants après eux, également publié chez Actes Sud, qui raconte l’histoire de jeunes adolescents dans une ville de l’est de la France, entre 1992 et 1998. Ce roman lui vaut le prix Goncourt en 2018, consacrant ainsi son talent d’écrivain. Nicolas Mathieu est salué pour sa plume réaliste et poétique, ainsi que pour la profondeur psychologique de ses personnages.
Nicolas Mathieu confronte l’écriture au réel, comme dans Connemara (Actes Sud, 2023), avec des quadragénaires qui oscillent entre la désillusion et l’espoir que tout est encore possible. Il observe le monde à la façon d’un photo reporter captant des moments de vie pour dépeindre des climats et faire le portrait d’une époque. En parallèle à sa carrière d’écrivain, il est également scénariste pour le cinéma et la télévision.
Philosophe, écrivaine et professeure de philosophie en classes préparatoires aux grandes écoles, Claire Marin, née en 1979, mène ses travaux de recherche sur les épreuves de l’existence, l’identité, l’intime. Son premier roman, écrit en 2008, obtient le prix littéraire Jean-Bernard de l’Académie de médecine. Ses essais qui puisent dans la littérature et la philosophie portent une réflexion sensible ancrée dans la société contemporaine.
Après le best-seller Rupture(s), paru aux éditions de L’Observatoire en 2019, pour lequel elle reçoit le prix des Savoirs 2019 et le prix Lycéen du livre de philosophie 2020, elle publie Être à sa place en 2022, qui connaît également un grand succès critique et public. Son dernier ouvrage, Les Débuts : Par où recommencer?? (2023, éditions Autrement) explore les différentes facettes de ces moments où nos vies se réinventent.
Serge Joncour, né en 1961, a mené toutes sortes d’activités en parallèle, dont maître-nageur et publicitaire, avant de se lancer dans l’écriture de poèmes, de nouvelles et enfin de romans. En 1998, il publie son premier roman Vu aux éditions du Dilettante. Il a alors 37 ans. Depuis il a publié plus d’une quinzaine de livres, dont U.V. (2003) qui a obtenu le prix France-Télévision, L’Idole (2004) récompensé par le prix de l’Humour noir, L’écrivain national (2014), prix des Deux Magots 2015, Repose-toi sur moi (2016), prix Interallié et élu Meilleur roman français 2016 du Magazine LIRE, Chien-Loup qui a obtenu le prix Landerneau 2018…
Tous ont fait l’objet de nombreuses adaptations. Ses récits mettent en scène des personnages en quête d’identité et décrivent les épreuves de la vie contemporaine. En 2020, Nature humaine reçoit le prix Fémina. Il est aussi, avec Jacques Jouet, Hervé Le Tellier, Gérard Mordillat et bien d’autres artistes et écrivains, l’un des protagonistes de l’émission de radio « Des Papous dans la tête » de France Culture.
Né en 1964, Emmanuel Guibert a reçu en 2017 le prix René Goscinny pour l’ensemble de son œuvre de scénariste au festival d’Angoulême et le Grand Prix de la ville d’Angoulême lors du Festival international de la bande dessinée en 2020.
Née en Algérie, Brigitte Giraud a étudié l’allemand et l’anglais, puis se dirige vers les métiers de libraire, journaliste, critique littéraire et programmatrice de festival. En 1997, elle publie son premier roman, La Chambre des parents. Plusieurs livres suivront, romans, récits ou recueils de nouvelles. Elle obtient le prix Goncourt de la nouvelle pour L’amour est très surestimé (Stock 2007), le prix du jury Giono pour Une année étrangère (Stock 2009) et la mention du prix Wepler pour À présent (Stock 2001). Ses livres sont traduits dans une quinzaine de langues, et son roman Pas d’inquiétude (Stock 2011) a fait l’objet d’une adaptation pour un téléfilm (France 2, diffusion 2014) réalisé par Thierry Binisti, avec Isabelle Carré et Grégory Fitoussi dans les rôles principaux. Son roman Nous serons des héros (2015) fait l’objet d’une lecture mise en espace par le comédien Hippolyte Girardot et le musicien Bastien Lallemant. De 2010 à 2016, Brigitte Giraud dirige la collection de littérature « La forêt » aux éditions Stock où elle publie notamment les auteurs Fabio Viscogliosi, Dominique A, Sébastien Berlendis, Mona Thomas. Le 3 novembre 2022, elle obtient le prix Goncourt 2022, avec son récit Vivre vite, qui revient sur l’accident de moto qui a emporté son mari en 1999, à l’âge de 41 ans. Elle est la treizième femme à recevoir ce prix en cent vingt ans (depuis 1903). Elle est nommée Officier de l’ordre des Arts et des Lettres en 2014.
Stefan Hertmans, né à Gand en 1951, a publié plusieurs recueils de poésie, des essais et des romans. Son œuvre poétique a été récompensée par le prix triennal de la Communauté flamande. Son roman Guerre et Térébenthine, traduit dans vingt-quatre langues, a été nommé pour le Man Booker International Prize. Il a publié tous ses romans aux éditions Gallimard, dont Une ascension en janvier 2022. Dans la collection « Arcades » paraît également en mai 2022 Poétique du silence, un volume regroupant quatre essais de Stefan Hertmans sur la modernité poétique dans ses rapports au langage et au mutisme, concentré de ses réflexions sur les œuvres de Hölderlin, de Paul Celan et de W.G. Sebald notamment.
Né en France en 1986, Miguel Bonnefoy a grandi au Venezuela et au Portugal. Il a été professeur de français pour l’Alliance française. En 2009, il remporte le grand prix de la Nouvelle de la Sorbonne avec La Maison et le Voleur. La même année, il publie Quand on enferma le labyrinthe dans le Minotaure (edizione del Giano, Rome) et en 2011, Naufrages (éditions Quespire) est remarqué au prix de l’Inaperçu 2012. En 2013, il est lauréat du prix du Jeune Écrivain avec Icare et autres nouvelles (Buchet-Chastel). Le Voyage d’Octavio son premier roman, publié en 2015, est finaliste du prix Goncourt du premier roman, prix de la Vocation, prix des Cinq Continents – mention spéciale, prix Fénéon, prix Edmée de la Rochefoucauld et prix de l’Île aux livres. En 2017, Sucre Noir (Rivages) est finaliste du prix Femina, prix Millepages, prix Renaissance et prix des lycéens de l’Escale du livre de Bordeaux. En 2018-2019, il est pensionnaire à la Villa Médicis. En 2020, Miguel Bonnefoy publie Héritage (Rivages), prix des Libraires, prix Valery Larbaud, finaliste du grand prix de l’Académie française et du Goncourt des lycéens. En 2021-2022, il est « fellow » de la résidence d’artistes du DAAD à Berlin. En 2022, il publie L’inventeur (Rivages), prix Patrimoines, Louvre Banque Privée.
Née en 1974 en Suède, Camilla Läckberg montre dès son plus jeune âge une grande aptitude pour l’écriture et nourrit une fascination pour la noirceur de l’âme humaine. Sa première histoire, écrite à l’âge de cinq ans, raconte l’assassinat de la mère Noël par son célèbre mari. Après des études à la Gothenburg School of Economics, elle s’installe à Stockholm où un cours de Creative Writing lui donne l’impulsion d’écrire son premier roman, La Princesse des glaces. Elle rencontre rapidement un grand succès international grâce à son héroïne Erica Falck et à la série Fjällbacka, avec laquelle elle devient la reine incontestée du polar scandinave. Publiés dans plus de 60 pays, ses livres se sont vendus à plus de 30 millions d’exemplaires dans le monde et ont fait l’objet d’un grand nombre d’adaptations audiovisuelles. En France, tous ses livres sont publiés par Actes Sud.
Née en 1964, Catel Muller est diplômée des Arts décoratifs de Strasbourg. Elle œuvre depuis 1990 dans l’illustration – romans, presse, littérature jeunesse. Dès 2000, elle ouvre la voie à une certaine bande dessinée féminine aux préoccupations contemporaines avec le personnage de bande dessinée Lucie chez les Humanoïdes Associés puis chez Casterman. Par ailleurs, elle développe ses évocations de destins de femmes avec des albums consacrés à l’historienne d’art Rose Valland, la chanteuse Édith Piaf, les comédiennes Mireille Balin, Mylène Demongeot et madame Lafayette. À partir de 2007, elle élabore avec José-Louis Bocquet des bio-graphiques consacrées aux clandestines de l’histoire : Kiki de Montparnasse, Olympe de Gouges et Joséphine Baker. En solo, elle a aussi publié Ainsi soit Benoîte Groult et Le Roman des Goscinny chez Grasset.
Catel Muller s’est imposée comme l’une des autrices les plus importantes de bande dessinée francophone adulte, féminine et volontiers féministes. Elle a été nommée présidente de la commission bande dessinée du Centre national du livre de 2018 à 2021. Son œuvre est couronnée par de nombreux prix prestigieux.
Née en 1980, Catherine Meurisse est une artiste prolixe, à la fois dessinatrice, autrice, caricaturiste, reporter et illustratrice d’albums pour la jeunesse. Aiguisant son regard et son trait pendant 15 ans dans de nombreux titres de presse (Le Monde, Libération, Les Échos, L’Obs…) et plus particulièrement à Charlie Hebdo, elle réalise des bandes dessinées où l’esprit de sérieux n’a pas sa place. Après Mes Hommes de lettres, Le Pont des arts (Sarbacane), Moderne Olympia (Futuropolis), Drôles de femmes (Dargaud, avec Julie Birmant), elle publie en 2016 La Légèreté, récit bouleversant de son retour à la vie, au dessin et à la mémoire, après l’attentat contre Charlie Hebdo auquel elle a échappé.
Après l’effronté Scènes de la vie hormonale parait Les Grands Espaces, évocation de son enfance à la campagne, où se mêlent souvenirs savoureux, conscience esthétique et politique du paysage rural. En 2019, elle publie Delacroix, adaptation graphique toute personnelle des mémoires d’Alexandre Dumas, grand ami du peintre Eugène Delacroix. Son nouvel album, La Jeune femme et la mer (2021), a pour décor le Japon et s’interroge sur notre capacité à entrer en résonance avec la nature. Élue à l’Académie des beaux-arts en 2020, Catherine Meurisse est la première autrice de bande dessinée à devenir membre de l’Institut de France.
Né à Naples en 1950, Erri De Luca écrit des romans, des pièces de théâtre, des poèmes. Il intègre le mouvement d’extrême gauche, Lotta Continua, dont il sera dirigeant de la fin des années soixante au début des années soixante-dix. De communiste, il passera à l’anarchisme. Il multiplie les métiers manuels : ouvrier spécialisé, manutentionnaire, maçon, conducteur de camions. Bien qu’il ait commencé à écrire à l’âge de vingt ans, son premier livre ne paraît qu’en 1989 (Une fois, un jour). Il obtient le prix Femina en 2002 pour Montedidio et le Prix européen de littérature en 2013. Ses livres ont été traduits dans plus d’une trentaine de langues.
Autodidacte en anglais, français, russe, yiddish et hébreu ancien, il a traduit de façon littérale plusieurs textes de l’Ancien Testament. Nombre de ses livres sont des réflexions et variations sur sa lecture exégétique de la Bible, comme Noyau d’olive, Au nom de la mère ou encore Un nuage comme tapis. Passionné d’alpinisme, il a écrit de nombreux articles ainsi qu’un livre, Sur les traces de Nives. En 2015, il est poursuivi en justice pour avoir incité au sabotage du chantier de construction de la ligne TGV Lyon-Turin. Condamné puis relaxé, Erri de Luca a publié entretemps La Parole contraire, un court essai où il développe sa réflexion sur cette bataille autour du poids d’un mot, «sabotage». La même année, il publie Le Plus et le Moins.
Rosa Montero est née à Madrid et a étudié la psychologie et le journalisme. Elle travaille depuis 1976 au journal El Pais, dont elle a dirigé le supplément hebdomadaire avant d’y tenir une chronique. Elle a remporté différents prix littéraires et publié de nombreux romans, des essais et des biographies.
Elle est très connue et respectée en Espagne. Ses livres, en particulier La Folle du logis, sont des best-sellers.
La Fille du cannibale a reçu en Espagne le prestigieux Prix Primavera en 1997 et s’est vendu à des centaines de milliers d’exemplaires. L’Idée ridicule de ne plus jamais te revoir a été très chaleureusement accueilli et s’est vendu à 300 000 exemplaires en Espagne. À la publication de La Chair, elle a reçu le Prix national des Lettres en 2017.
Née en 1973, Joy Sorman se consacre d’abord à l’enseignement de la philosophie avant de se diriger vers l’écriture. En 2005, paraît son premier roman Boys, boys, boys, un manifeste pour un « féminisme viril », lauréat du prix de Flore. En 2013, elle reçoit le prix François Mauriac de l’Académie française pour Comme une bête (Gallimard). Joy Sorman a également collaboré à différents médias (Paris Première, Canal+, France Inter, Mediapart).
La Peau de l’ours, à la fois conte fantastique et philosophique, a fait partie de la sélection au prix Goncourt en 2014. En 2021, elle publie À la folie (Flammarion), résultat d’un an d’observation dans les couloirs d’hôpitaux psychiatriques.
Né en 1967, Laurent Mauvignier obtient le diplôme d’arts plastiques des Beaux- Arts en 1991, et publie son premier roman, Loin d’eux , en 1999, aux Éditions de Minuit. Depuis, il a publié plusieurs romans, des textes pour le théâtre, et écrit pour la télévision et le cinéma. Son univers est celui d’êtres aux prises avec le réel, qui tentent de vivre leurs rêves malgré l’impossibilité que leur oppose la vie en essayant de surmonter leurs traumatismes (qu’ils soient personnels – un suicide, une disparition – ou collectifs – le drame du Heysel, la guerre d’Algérie).
Il travaille à l’élaboration d’une œuvre dont le roman est le pivot, mais qui l’amène aussi à écrire pour le cinéma et le théâtre. Il a reçu de nombreux prix, dont les prix Wepler 2000 et Livre Inter 2001 pour Apprendre à finir, le prix du roman Fnac 2006 pour Dans la foule, le prix des libraires 2010 pour Des hommes.
Né en 1952, Jean-Claude Mourlevat obtient le CAPES d’allemand, langue qu’il enseigne de 1976 à 1985. Après avoir joué et mis en scène pour le théâtre, il a commencé à écrire il y a une vingtaine d’années. En 1997, il publie son premier roman Histoire de l’enfant et de l’œuf. Il est l’auteur de nombreux romans, principalement destinés à la jeunesse, dont les plus connus sont La Rivière à l’envers, L’Enfant-Océan, Le Combat d’hiver, Le Chagrin du roi mort. Traduits dans une trentaine de langues, ses romans ont obtenu plus de 100 prix littéraires, dont le prix des Incorruptibles, le prix Sorcières, qu’il a obtenus plusieurs fois, le prix Utopiales européen jeunesse… Il est le lauréat du Astrid Lindgren Memorial Award 2021.
Hervé Le Tellier, mathématicien de formation puis journaliste, est également linguiste et spécialiste des littératures à contraintes. Il est l’auteur de nombreux romans, nouvelles, recueils de poésie, pièces de théâtre. En tant qu’éditeur, il a fait publier plusieurs ouvrages au Castor Astral comme What a man !, de Georges Perec, et Je me souviens de « Je me souviens », de Roland Brasseur. Il a pendant longtemps collaboré à l’émission de France Culture « Les papous dans la tête ». Il a reçu en 2021 le prix Goncourt pour son roman L’Anomalie (Gallimard).
Écrivaine, chanteuse, compositrice, Lola Lafon a publié six romans : Une Fièvre impossible à négocier (2003), De ça je me console (2007), Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce (2011), La Petite Communiste qui ne souriait jamais (2014), Mercy, Mary, Patty (2017) et récemment Chavirer (2020).
Leïla Slimani, née le 3 octobre 1981 à Rabat au Maroc, est une journaliste et écrivaine franco-marocaine. Elle a notamment reçu le prix Goncourt 2016 pour son deuxième roman, Chanson douce.
Après Le Bleu est une couleur chaude (2010), qui a connu un succès international et a été adapté au cinéma par Abdellatif Kechiche sous le titre La Vie d’Adèle, Jul’ Maroh a publié en 2020, aux éditions américaines DC Comics, le roman graphique You brought me the ocean, en collaboration avec Alex Sanchez. Iel a récemment raconté la lutte antinucléaire des femmes de Plogoff à la fin des années 1970 avec une bande dessinée parue dans le premier numéro de la revue féministe La Déferlante.
Professeur de philosophie, Jérôme Ferrari obtient en 2012 le prix Goncourt pour Le Sermon sur la chute de Rome, saga familiale inspirée par une phrase de saint Augustin : « Le monde est comme l’homme, il naît, il grandit, il meurt.» Son dernier roman, À son image (2018), se penche, à travers l’histoire d’une photographe de guerre, sur le pouvoir évocateur – mais aussi l’impuissance – de la photographie.
Né en 1962 à Ibahernando, dans la province de Cáceres, Javier Cercas est un écrivain et traducteur espagnol. Après des études de philologie, il enseigne la littérature à l’université de Gérone, pendant plusieurs années. En 2001, son roman Les Soldats de Salamine – sur fond de Guerre civile espagnole – remporte un succès international et reçoit les éloges, entre autres, de Mario Vargas Llosa, Doris Lessing ou Susan Sontag.
Ses livres suivants, qui s’inspirent souvent d’événements historiques et de personnages ayant réellement existé, rencontrent le même accueil critique et sont couronnés de nombreux prix : Prix du livre européen (2016), Prix André Malraux (2018), Prix Planeta (2019), Prix Dialogo (2019). Son œuvre est traduite en une vingtaine de langues.
Il est également chroniqueur pour le quotidien El País.
De Javier Cercas, Actes Sud a publié : Les Soldats de Salamine (2002), À petites foulées (2004), À la vitesse de la lumière (2006), Anatomie d’un instant (2010), Les Lois de la frontière (2014, prix Méditerranée étranger 2014), L’Imposteur (2015), Le Mobile (2016), Le Point aveugle (2016), et Le Monarque des ombres (2018).
Son nouveau roman, Terra Alta, paraîtra en mai 2021.
La saison 2020 a malheureusement été interrompue en raison de la situation sanitaire.
Ian Mc Ewan - 14 janvier 2020
Ian Mc Ewan commence à publier des nouvelles à la fin des années 1970, avant de s’aventurer avec Le Jardin de ciment (1978) dans le territoire du roman. Il s’attache depuis à arpenter le genre romanesque dans ses moindres recoins, change d’univers et de registre à chaque nouvelle publication, et passe avec virtuosité de la fresque historique (Expiation, 2001) au roman d’espionnage (Opération Sweet Tooth, 2012), du drame familial (L’Enfant volé, 1987) à la comédie satirique (Solaire, 2010).
Au fil des métamorphoses de son œuvre, l’inscription de la fiction dans le réel demeure un point d’ancrage : la guerre en Irak, le réchauffement climatique, le Brexit ou encore l’évolution des nouvelles technologies – thème de son dernier livre, Une machine comme moi – font irruption dans la trajectoire de ses personnages pour bousculer ou faire basculer leurs vies.
Héritier du grand roman du XIXe siècle, de Balzac à Jane Austen, McEwan a pour ambition de réconcilier cet héritage avec les leçons du modernisme et du post-modernisme. Pour cela, il s’appuie à la fois sur la force et le charisme de ses personnages, sur des structures narratives complexes et sur une écriture visuelle qui explique sans doute le grand nombre d’adaptations cinématographiques que ses romans ont connu.
L’été dernier, Pénélope Bagieu recevait au Comicon de San Diego le prestigieux prix Eisner pour sa série Culottées, publiée en deux tomes en 2016 et 2017. Dans cette bande dessinée ouvertement féministe, elle dresse le portrait de trente femmes remarquables, de la femme à barbe Clémentine Delait à la collectionneuse Peggy Guggenheim, en passant par l’écrivaine et illustratrice Tove Jansson ou la députée indienne Phulan Devi. Toutes ont en commun de s’être inventé un destin, à l’image de celle qui les réinscrit dans l’histoire en les dessinant. Pénélope Bagieu a progressivement fait évoluer son style et ses sujets de prédilection en développant un goût pour le récit biographique et une vivacité du trait, qui s’affirment dans California dreaming (2015), récit de la carrière de Mama Cass – chanteuse du groupe The Mamas and the Papas –, et se poursuivent avec les Culottées.
Jean Hatzfeld est né en 1949 à Madagascar. Il s’est inspiré de longues années de reportage ou de correspondance de guerre pour écrire plusieurs romans et récits. Son dernier livre Deux mètres dix est paru aux Éditions Gallimard en 2018. Il y raconte l’univers du sport de haut niveau au temps de la guerre froide, à travers l’histoire.
Né en 1972, Mathias Énard a étudié le persan et l’arabe et fait de longs séjours au Moyen-Orient. Il vit à Barcelone.Ses romans ont reçu de nombreux prix - notamment le prix Goncourt 2015 pour Boussole.
Critique d’art, Catherine Millet est actuellement directrice de la rédaction de la revue Art Press, qu’elle a fondé. Elle a également publié plusieurs ouvrages sur l’art conceptuel, Yves Klein ou encore Dali. En 2001, son récit autobiographique, La Vie sexuelle de Catherine M. rencontre un succès mondial. Elle a publié depuis plusieurs récits, dont Une enfance de rêve (2014), dans cette même veine autobiographique où la sincérité voisine avec la mise à distance d’une posture de spectatrice, dans laquelle elle affirme se reconnaître tout particulièrement
Impossible de comprendre la littérature romanesque jeunesse française sans considérer la place centrale que Marie-Aude Murail y tient depuis 1985. Baby-sitter blues, Le Hollandais sans peine, Dinky rouge sang, Simple, Miss Charity, Sauveur & Fils, voici quelques-uns des titres qui viennent à l’esprit parmi la centaine de livres publiés et traduits en 22 langues, sans oublier Oh, boy ! qui s’est vu décerné 32 prix. Marie-Aude Murail explore tous les registres et aborde les thématiques les plus difficiles, ne perdant jamais de vue le lecteur auquel elle s’adresse.
Depuis Index (1991), Camille Laurens tisse une œuvre qui s’est progressivement éloignée du roman pour tendre vers une « écriture du soi » - expression qu’elle préfère au terme d’autofiction. Philippe (1995), écrit à la suite de la mort de son fils, puis Dans ces bras-là (2000), L’Amour, roman (2003) ou plus récemment Celle que vous croyez (2016) témoignent de sa volonté d’atteindre une écriture de la vérité en s’appuyant sur une exigence stylistique et formelle.
Fille de diplomate belge, Amélie Nothomb publie en 1992 son premier roman Hygiène de l’assassin, unanimement salué par la critique et le public. En vingt ans de carrière, Amélie Nothomb a notamment été récompensée par le Grand Prix du Roman de l’Académie française 1999, le Grand Prix Jean Giono pour l’ensemble de son œuvre et le Prix de Flore 2007.
Son dernier ouvrage Frappe-toi le cœur, vient de paraître chez Albin Michel et figure déjà dans les sélections de plusieurs prix littéraires.
Auteur prolifique, Geneviève Brisac a reçu le prix Femina en 1996 pour Week-end de chasse à la mère. Elle publie notamment Une année avec mon père en 2010 puis Dans les yeux des autres en 2014, année où elle est nommée commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres. Son tout dernier roman, Vie de ma voisine, rend hommage à Eugénie Plocki, fille d’un couple de juifs polonais, tués pendant la Seconde Guerre mondiale.
Dessinateur de BD (Le Chat du rabbin, Donjon) et réalisateur (Gainsbourg vie héroïque), Joann Sfar totalise plus de 200 titres et vient de signer un roman autobiographique, Vous connaissez peut-être. L’auteur raconte sa plongée sous l’influence d’une arnaqueuse qui sévit sur Facebook.
Professeur, écrivain, poétesse, auteur dramatique, philosophe, et grande figure du féminisme, Hélène Cixous a publié une soixantaine de fictions et essais. Son essai Le Rire de la Méduse est considéré comme une œuvre déterminante du féminisme moderne.
Docteur Honoris Causa, elle a reçu de nombreux prix et distinctions. En 2016, elle est décorée Commandeur des Arts et Lettres et reçoit la même année le prix Marguerite Duras qui récompense l’ensemble de son oeuvre.
Dernièrement, après la Gare d’Osnabrück à Jérusalem (Galilée, 2016), elle publie Correspondance avec le Mur (Galilée, 2017), une quête de traces à la recherche d’absents, de Pondichéry à Jérusalem.
Écrivain et cinéaste, Éric Vuillard publie un premier récit, Le Chasseur, en 1999. Plus tard avec son roman épique Conquistadors sur la conquête du Pérou par Pizarro et la chute de l’Empire inca, il reçoit le Prix Ignatius J. Reilly 2010. En 2012, il reçoit encore le Prix franco-allemand Franz Hessel pour La Bataille d’Occident et Congo, puis le prix Valery-Larbaud 2013 pour les mêmes livres.
En 2008 il réalise un long métrage, Mateo Falcone, adaptation de la nouvelle de Prosper Mérimée. En 2014 avec Tristesse de la terre il est sélectionné pour plusieurs prix littéraires.
En 2017, Éric Vuillard obtient le prix Goncourt avec L’Ordre du jour où il revient sur le rôle des industriels allemands dans les agissements nazis. Une évocation assez magistrale, grinçante par endroits, des coulisses de l’Anschluss.
Kamel Daoud est journaliste au Quotidien d’Oran où il a longtemps été rédacteur en chef et où il tient la chronique quotidienne la plus lue d’Algérie. Ses articles sont régulièrement repris par la presse française. Après un premier roman, Meursault, contre-enquête en 2013, traduit dans une trentaine de langues, Kamel Daoud rencontre un immense succès dans le monde entier et reçoit en 2015 le prix Goncourt du premier roman. Dernièrement, avec Zabor ou les Psaumes (Actes Sud, 2017), l’écrivain algérien revisite «les Mille et Une Nuits» dans une fable fiévreuse et sensuelle sur la force des textes face à la mort.
Auteur de romans souvent sombres et satiriques centrés sur des personnages majoritairement issus des classes moyennes désenchantées, Eric Reinhardt a publié son premier livre en 1998, Demi Sommeil. Suivront Le Moral des ménages et Le Système Victoria, où se mêlent histoire d’amour et thriller économique. Eric Reinhardt reçoit un Globe de cristal d’honneur pour l’ensemble de son œuvre en 2012. Deux ans après, le prix Renaudot des lycéens 2014 lui est décerné pour son roman L’amour et les forêts, ainsi que le prix du roman France Télévisions 2014 et le prix des étudiants France Culture -Télérama 2015.
Avec La chambre des époux (Gallimard, 2017), s’inspirant de ce qu’il a lui-même vécu avec son épouse pendant qu’il écrivait son roman Cendrillon voilà dix ans, Éric Reinhardt livre ici une saisissante méditation sur la puissance de la beauté, de l’art et de l’amour, qui peuvent littéralement sauver des vies.
Pierre Lemaitre définit ses premiers romans comme des romans noirs – Cadres noirs ou Trois jours et une vie – ou des romans policiers (la trilogie Verhoeven, Robe de marié).
En 2013, Au revoir là-haut, qui rompt avec le roman policier pour investir le genre picaresque, reçoit le prix Goncourt et rencontre un grand succès. Il a fait depuis l’objet d’une adaptation au cinéma qui a valu en février 2018 le César de la meilleure adaptation à Albert Dupontel et Pierre Lemaitre. Le romancier vient de lui donner une suite, Couleurs de l’incendie (Albin Michel, 2018).
Chantal Thomas est philosophe, directrice de recherche au CNRS, spécialiste de la littérature du XVIIIe siècle, essayiste, auteur dramatique et romancière. Elle a reçu en 2014 le Grand Prix de la Société des gens de lettres pour l’ensemble de son œuvre et le prix Roger-Caillois de littérature française. Elle est l’auteur de nombreux essais, notamment sur le marquis de Sade, sur Giacomo Casanova et sur Marie-Antoinette. Elle est aussi l’auteur de nouvelles, de récits, de pièces de théâtre et de romans dont Les Adieux à la Reine (Seuil 2002), traduit en une vingtaine de langues, et pour lequel elle a obtenu le prix Femina 2002. Avec Souvenirs de la marée basse (Seuil, 2017), Chantal Thomas signe un livre bouleversant sur l’enfance et son prodigieux sentiment de liberté.
Marie Darrieussecq est née au Pays Basque. Après de brillantes études de lettres, elle publie son premier roman, Truismes. Écrivain et psychanalyste, elle a publié 18 livres aux éditions P.O.L. Il faut beaucoup aimer les hommes a reçu le Prix Médicis en 2013. En 2017, sort Notre vie dans les forêts, l’histoire d’une femme psychologue réfugiée dans une forêt qui écrit un journal et se rappelle une jeune fille qui lui ressemblait.
Écrivain et romancier, Jean Echenoz est lauréat du prix Médicis 1983 pour Cherokee et du prix Goncourt 1999 pour Je m’en vais. Il a reçu en 2016 le Prix de la BnF pour l’ensemble de son œuvre.
Éditrice, romancière et nouvelliste, Maylis de Kerangal remporte le Prix Médicis en 2010 avec Naissance d’un pont. En 2012 elle obtient le Prix Landernau pour son nouveau roman, Tangente vers l’est. En 2014, son roman Réparer les vivants est récompensé d’une dizaine de prix littéraires. Il sera adapté au théâtre, puis au cinéma.
Pierre Michon s’est fait connaître en 1984 avec la parution chez Gallimard de Vies minuscules, probablement son chef d’œuvre, et a obtenu en 2009 le Grand Prix du Roman de l’Académie Française pour Les Onze.
Écrivain voyageur, journaliste, Jean Rolin a notamment reçu le prix Albert Londres pour le journalisme en 1988 et Le prix Médicis 1996 pour son roman L’Organisation.
L’œuvre d’Olivier Rolin, profondément mélancolique, interroge l’histoire et les utopies. Il a publié des essais et une dizaine de romans parmi lesquels Tigre en papier (2002)ou encore Un chasseur de Lion (2008). Il a publié Veracruz (Verdier) en 2016.
Jean-Christophe Rufin est voyageur, médecin, écrivain et diplomate français, membre de l’Académie française. Ancien directeur d’Action contre la faim, il a été ambassadeur de France au Sénégal et en Gambie jusqu’en 2010.
En 2001, Jean-Christophe Rufin obtient le Prix Goncourt avec Rouge Brésil après avoir obtenu le Prix Interallié, en 1999, pour Asmara et les causes perdues et le prix Goncourt du premier roman et le prix Méditerranée pour L’Abyssin en 1997.